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Moby Dick, un coup de poker raté du producteur Cameron Mackintosh
Moby Dick a la réputation dans le théâtre anglais d’avoir été un des musicals qui a disparu le plus vite, survivant péniblement quelques mois au Piccadilly Theatre en 2012. Son postulat que le show sur scène soit joué par une distribution composée d’écoliers amateurs empêche sans doute le public d’être vraiment impliqué dans l’adaptation du roman lui-même.
La distribution à Southwark à Londres est cependant sympathique et son dynamisme contagieux, particulièrement Brenda Edwards dans le rôle d’Esta. Sa collègue de l’émission « X-Factor » est moins convaincante dans le rôle transgendre de Ahab, sachant que dans le spectacle elle doit passer du rôle d’institutrice à celui du capitaine, réduisant un personnage complexe du roman original à un simple figure du pantomime dans le musical.
Les éléments positifs de ce spectacle ? La chorégraphie et la mise en scène d’Andrew White, qui nous permettent de passer malgré tout un bon moment dans ce spectacle vite parti dans tous les sens.
Side Show : pas un chef d’oeuvre mais une production ici réussie
Side Show est un musical plus sombre réimaginé par Bill Condon (auteur des films Gods and Monsters, Dreamgirls et Chicago) qui possède un livret parfaitement abouti, basé sur l’histoire vraie des sœurs siamoises Hilton. Nées d’une serveuse célibataire de Brighton, elles furent exportées aux Etats-Unis, d’abord exhibées comme bêtes de foire, puis dans le vaudeville. Elles dansèrent même avec l’artiste américain Bob Hope avant d’être amenées à Hollywood pour le film « Freaks », réalisé par Tod Browning.
Même si le livret et les paroles de Bill Russell ne font pas de ce musical un chef d’œuvre, c’est impossible d’imaginer une meilleur version que cette production du Southwark Playhouse, lieu parfaitement adapté à cette œuvre à la fois provocante et hypnotique.
La musique de Henry Krieger est sans doute le point fort de ce musical. C’est d’ailleurs une coïncidence amusante de savoir que son plus célèbre musical (Dreamgirls) aura également sa première londonienne dans quelques semaines au Savoy Theatre. Le plaintif “Who Will Love Me As I Am” et le duo “I Will Never Leave You” sont bien identifiables à l’auteur de Dreamgirls et plusieurs compositions plus rythmées comme « The Devil You Know » et le splendide numéro d’ouverture « Come Look At The Freaks » donnent lieux à des numéros superbement chorégraphiés par Matthew Cole, sans oublier la mise en scène de Hannah Chissick qui parvient vraiment à engager le public dans ce « conte » fascinant et dérangeant.
La qualité de la distribution y est aussi pour beaucoup dans la réussite du spectacle : Louise Dearman dans le rôle de Daisy, éprise des feux de la lampe, et Laura Pitt-Pulford dans le rôle de Violette, plus inclinée à trouver l’amour domestique, sont toutes les deux parfaites comme le sont toutes les créatures bizarres et touchantes (fille au tatouage, femme à barbe, hermaphrodite, homme lézard, homme trois jambe, garçon chien…), y compris l’étrange et brutal maître de cérémonie interprété par Chris Howell.
Side Show, à l’affiche jusqu’à décembre au Southwark Playhouse, mérite bien un transfert dans le West End à l’instar d’In The Heights, qui avait aussi débuté au même endroit dans sa version londonienne il y a deux ans. C’est en tout cas tout le mal qu’on leur souhaite !
Moby Dick, du 12 octobre au 12 novembre 2016
A l’Union Theatre à Londres
Old Union Arches, 229 Union Street
Side Show, du 21 octobre au 3 décembre 2016
Au Southwark Playhouse à Londres
77-85 Newington Causeway
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