[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_text]
Pendant la première heure, le public a la chance de pouvoir poser ses questions librement à Alain Boublil. Par la suite, les chanteurs des ateliers Musidrama présentent des extraits choisis dans les comédies musicales de l’auteur.
Sur quels projets avez-vous commencé, avant La Révolution Française ?
Alain Boublil : « Au tout début, j’écrivais principalement des chansons. Mais deux événements m’ont réellement décidé à écrire des spectacles complets plutôt que des chansons. Le premier événement fut West Side Story au Théâtre de l’Alhambra à Paris. C’est en découvrant pour la première fois cette comédie musicale sur scène que j’ai compris à quel point on était limité dans le message à transmettre dans une chanson de trois minutes. L’autre événement fut la comédie musicale Jesus Christ Superstar qui était pour moi un des premiers « rock opéra », spectacle entièrement chanté que je voyais. Ce sont ces deux spectacles qui m’ont fait parler à Claude-Michel Schönberg de mon envie d’écrire un rock opéra. En réfléchissant au thème à traiter, la Révolution Française m’est venue rapidement. J’ai contacté Jean-Max Rivière avec qui j’ai travaillé le livret et les paroles, et Claude-Michel a travaillé avec Raymond Jeannot ».
Le projet d’exporter votre travail est-il arrivé tôt dans votre processus créatif ?
Alain Boublil : « Claude-Michel et moi n’avions aucune idée qu’un jour nos œuvres seraient exportées, et encore moins à cette échelle. Concernant Les Misérables, le producteur Cameron Mackintosh avait écouté l’album blanc des chansons, sans les transitions et n’avait pas vu le spectacle à Paris lorsqu’il nous a contacté ».
Dans votre collaboration avec Claude-Michel Schönberg, comment se fait le processus créatif ?
Alain Boublil : « Dans la comédie musicale, chaque « couple » de créateurs est unique et a ses propres méthodes. Pour Claude-Michel et moi, l’élément primordial dans nos comédies musicales, c’est le livret. Nous voulons avant tout faire du théâtre musical et raconter une histoire. Dans cette optique, nous discutons tous les deux pendant très longtemps du livret. Nous avons lu et relu des centaines de fois Les Misérables, et c’est en parlant du livret que sont venues des idées de chansons. Et puis parfois une simple phrase trouvée dans un paragraphe, vient résumer tout un chapitre de plusieurs pages qui seraient totalement indigestes en chansons. C’est le cas par exemple de la phrase « j’avais rêvé d’une autre vie » trouvée dans un paragraphe du livre. Dans tous les cas, le plus important est le travail de réécriture : on passe des années à retravailler un livret, un script, pour arriver à une version à peu près achevée.
Pour Les Misérables par exemple, la réécriture ne s’est pas seulement faite avant la première du spectacle, mais aussi pendant les dix premières années où le spectacle s’est joué. La version actuelle jouée à Londres a beaucoup changé par rapport à la première version dans le West End en 1985 : une version qui durait 3 heures 40. Parmi tous les changements, beaucoup sont liés à la version américaine : l’ouverture a été rajoutée pour la version américaine, ainsi que la rencontre entre Jean Valjean et Cosette car le public américain avait du mal à appréhender la rencontre entre cet homme mature et cette jeune fille.
Nous sommes arrivés à une version à peu près définitive lorsqu’en 1999 les employés du théâtre dans la production de Broadway ont fait grave car le spectacle était trop long. Nous avons donc du faire des modifications pour raccourcir le spectacle, ce qui finalement le rendait plus fluide, et ce qui est devenu la dernière version.
Cependant nous avons à nouveau revu le livret entièrement pour l’adaptation cinématographique, car il n’était pas possible de transposer 3 heures de musique chantée sur scène dans un film. Avec Tom Hopper, nous avons changé l’emplacement de la chanson “I dreamed a dream” pour la rendre plus symbolique dans le livret du film, et nous avons du rajouter la chanson “Suddenly” écrite pour le film, qui jouait le rôle de transition pour remplacer un changement de décor scénique qu’on ne pouvait pas transposer au cinéma ».
Quels sont vos projets actuels ?
Alain Boublil : « J’ai travaillé récemment sur une pièce en anglais Manhattan parisienne qui s’est joué début 2015 à New York dans un petit théâtre de 59 places. Grâce à ce format plus petit de spectacle, j’espère pouvoir monter ce projet à Paris prochainement.
Je travaille également sur une comédie musicale écrite en collaboration avec Claude-Michel Schönberg et Michel Legrand, “Marguerite” qui est inspirée du roman “La Dame aux Camélias” d’Alexandre Dumas. Le spectacle a été produit à Londres en 2008 et nous travaillons pour l’adapter pour le public français ».
Crédit photos : Anne Barot
Après plus d’une heure d’échanges entre Alain Boublil et le public du théâtre de La Générale, une sélection d’artistes de Musidrama ont présenté des interprétations d’extraits de plusieurs comédies musicales d’Alain Boublil. Après les avoir écoutés un par un, l’auteur français leur a prodigué quelques conseils pour les aider à progresser.
[/mp_text]
[/mp_span]
[/mp_row]