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Après Titanic et Ragtime, le troisième volet de la trilogie musicale au Charing Cross Theatre mise en scène par Thom Southerland, Death Takes a Holiday était un choix plus risqué vu que cette œuvre n’a été précédemment produite que Off Broadway au Laura Pells Theatre en 2011. Il s’agit pourtant d’une œuvre majeure, avec un livret de Thomas Meehan (Annie ; The Producers ; Hairspray) et Peter Stone (Titanic ; Woman of the Year ; 1776), et une partition signée Maury Yeston (Nine ; Grand Hotel ; Titanic).
Basée sur une pièce italienne d’Alberto Casella (« La Morte in Vacanza »), l’oeuvre a été ensuite adaptée au cinéma dans les années 30 avec Fredric March, et encore en 1998, avec Brad Pitt et Anthony Hopkins, sous le titre « Meet Joe Black » (« Rencontre avec Joe Black »).
Death Takes a Holiday est étonnamment une célébration de la vie plus que de la mort, incarnée pour un weekend sous le trait d’un jeune homme ténébreux se faisant passer pour un prince russe. En recherchant pourquoi les humains ont aussi peur de la mort, il tombe amoureux de Grazia et découvre que l’amour peut être plus fort que la mort. Beaucoup de musicals ont traité ce thème de manière romanesque, comme Le Bal des Vampires et, bien sûr, Le Fantôme de l’Opéra, et ça n’est peut-être pas un hasard si Maury Yeston est revenu avec ce thème de spectacle une fois que sa propre version du Fantôme ne soit rendue obsolète par celle d’Andrew Lloyd Webber. La qualité de sa partition surpasse d’ailleurs ici largement son propre Fantôme, ainsi que celui de Lloyd Webber !
Une oeuvre de Maury Yeston très chargée émotionnellement
Il y a longtemps qu’un musical dans le West End n’avait pas été servi par des mélodies aussi riches et chargées émotionnellement et, pourtant, ce musical contient aussi des morceaux enlevés, comme « Shimmy Like They Do in Paree ». Par ailleurs, le livret ne manque jamais d’humour et évite de se prendre trop au sérieux.
Chris Peluso et Zoë Dolano, un couple magnétique sur scène
Remplaçant au pied élevé une ex-star du cinéma dans le double rôle de la mort et le prince Nikolai Sirki, Chris Peluso s’avère aussi magnétique et excellent qu’il fut précédemment dans le rôle de Ravenal dans Showboat (New London Theatre) et dans celui de Chris dans Miss Saigon (Prince Edward Theatre). Succédant à la merveilleuse Jill Paice (An American in Paris), qui a créé Off Broadway le rôle de Grazia Lamberti, Zoë Doano est pour lui la parfaite partenaire romantique. Elle était récémment à l’affiche de The Grand Tour de Jerry Herman au Finborough Theatre et dans The Sweet Smell of Success à Arcola Theatre,
James Gant, qui à partir du 13 février succédera à Peluso dans le rôle de la mort, est également remarquable dans le rôle du Fidèle, tout comme la vétérante du West End, Gay Soper, émouvante dans le rôle de la comtesse Evangelina di San Danielli, particulièrement dans le duo « December time » avec l’excellent Anthony Cable, qui joue Baron Dario Albione. Mention spéciale pour Samuel Thomas, époustouflant dans le rôle du Major Eric Fenton, avec la chanson « Roberto’s Eyes ».
La fluidité de la mise en scène de Southerland est bien servie par la chorégraphie et les décors minimalistes de Sam Spencer-Lane et Morgan Large, respectivement. Même si Death Takes a Holiday ne sera peut-être jamais un blockbuster musical, il faut profiter de la magnifique production de cette œuvre intelligente et délicate jusqu’au 4 mars pour découvrir ce joyau méconnu d’un très grand compositeur de Broadway dont notre compatriote Isabelle George compte parmi ses muses, puisqu’il lui confia son Song Cycle December Song. A défaut du Fantôme de l’Opéra, pourquoi pas rêver un jour d’une version en chambre de Death Takes a Holiday à Paris ?
Credit photos : Scott Rylander
Death takes a holiday
Au Charing Cross Theatre jusqu’au 4 mars 2017
The Arches, Villiers St, Londres
Mise en scène : Thom Southerland
Avec : Zoë Doano, Chris Peluso
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