Critique : "Les Misérables – Le concert du 25ème anniversaire" en DVD

Temps de lecture approx. 6 min.

Critique : "Les Misérables - Le concert du 25ème anniversaire" en DVDSi vous êtes un fidèle lecteur de Musical Avenue, vous n’avez pas pu passer à côté du concert de gala organisé en octobre dernier à l’O2 Arena de Londres, pour fêter les 25 ans des Misérables d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg.
Ce dernier a eu lieu l’an dernier, et, à l’instar de ce qui avait été fait pour le dixième anniversaire, vient de faire l’objet d’une édition en DVD, pour le plus grand plaisir des fans.

Un DVD pour la postérité… tourné vers l’avenir !

Le concert des 10 ans avait constitué une étape importante dans la vie des Misérables, faisant de ce musical une des références du genre. On pourrait dire que celui des 25 ans place l’œuvre parmi les plus grandes, celles qu’ont pourrait qualifier de musicals d’exception. Les chiffres parlent d’eux-même : 25 ans en continu à Londres avec plus de 10.000 représentations, un spectacle interprété dans plus de 40 langues, 310 villes. C’est à se demander où Jean Valjean va s’arrêter…

L’édition du DVD est sobre, avec simplement une jaquette illustrée et le disque. Celui-ci contient donc la captation du concert, et en bonus un clip rétrospectif qui retrace les étapes qui ont jalonné l’histoire de ce spectacle, de sa création au concert des 10 ans, en passant par Susan Boyle ou encore la visite du pape en Israël… Nous avons visionné l’enregistrement en Blu-Ray, avec un équipement Home Cinema 5.1. Le rendu est impressionnant, tant au niveau de l’image que du son qui retranscrit parfaitement l’ambiance dans la salle. C’est comme si vous y étiez…

Une performance de haute volée

Dès les premières notes du prologue, on reste complètement ébouriffé par cet orchestre imposant et cet ensemble de près de 300 artistes sur scène. L’orchestration retenue est celle qui a émerveillé le public parisien au Théâtre du Châtelet au printemps dernier. En mode concert, les artistes vont jouer l’ensemble de la pièce derrière des micros, en costumes, avec un minimum de mise en scène (comme pour le concert du dixième anniversaire). Certaines courtes séquences ont été coupées pour l’occasion, sans réel dommage sur l’ensemble, même si le puriste pourra regretter l’évitable absence de la mort de Gavroche. Des écrans géants permettent également de diffuser des saynètes aux moments où l’absence de mise en scène se fait sentir.

Pour compléter le tout, la production a réuni une troupe de très haut niveau, probablement une des meilleures de l’histoire, pour la postérité. Notre coup de cœur va sans hésitation à Ramin Karimloo qui incarne un Enjolras magnifique et puissant. Que dire alors de Lea Salonga, époustouflante en Fantine, dix ans après qu’elle ait joué le rôle d’Eponine à Londres et à Broadway ? Le duo Alfie Boe/Norm Lewis propose de beaux Valjean et Javert, tant sur le plan vocal que du jeu. Les Thénardier, interprétés par Matt Lucas et Jenny Galloway, ont été chaleureusement applaudis à chacune de leurs croustillantes apparitions.

Malheureusement, la troupe trouve son point faible en la personne de Nick Jonas (des Jonas Brothers), qui, malgré sa bonne volonté évidente, est loin, très loin du niveau vocal requis pour le rôle. Néanmoins, à l’instar de Gareth Gates dans la récente version du Barbican vue au Châtelet, il semblerait que la production ait une nouvelle vision du rôle. Exit le Marius type Michael Ball puissant et charismatique, au profit d’un personnage plus jeune, plus fragile et à la voix fluette.

Néanmoins, ce pauvre Nick Jonas, 19 ans en septembre prochain, apparaît vraiment tendre pour le rôle, d’autant que ses 15 ans d’écart avec Ramin Karimloo se voient tout de même beaucoup. À moins que Nick Jonas soit un coup marketing pour attirer un nouveau public, plus adolescent et féminin… Seraient-ce les même raisons qui ont incité Stage Entertainment à choisir Emmanuel Moire  pour jouer le maître de cérémonie dans Cabaret en France ? Fâcheuse tendance, tout de même…

"Bring Him Home" et "One Day More" pour prolonger l’émotion

La fin du spectacle voit l’émotion monter d’un cran. Les larmes d’Alfie Boe sont bien réelles lorsqu’il démarre le final. Alors que les dernières notes de "Do You Hear the People Sing" résonnent encore pendant les saluts, on est loin d’imaginer que le meilleur est à venir. La troupe de l’O2 Arena accueille sur scène la troupe originale qui a créé le spectacle au Barbican Theater de Londres, en 1985. Chaleureusement applaudis, Colm Wilkinson, Michael Ball et leurs camarades sont rejoints par les deux troupes qui se produisent alors à Londres en même temps, à savoir celle du Barbican Theater (conclusion de la tournée passée par le Châtelet), et celle du Queen’s Theater toujours à l’affiche outre-Manche. Heureusement que le plafond de la salle anglaise a tenu, sinon, on ne parlerait plus de West End aujourd’hui tant la crème du talent anglais semblait rassemblée en ce même lieu

C’est alors que les quatre Valjean – Colm Wilkinson, Alfie Boe, John Owen Jones et Simon Bowman – ont interprété "Bring Him Home", en quartette. Et là, attention les oreilles : c’est somptueux ! Et ce n’est pas fini : la troupe originale, accompagnée  de l’ensemble réuni pour l’occasion, a entonné un "One Day More" toujours aussi tonitruant 25 ans après. Accompagné d’Alain Boublil, Claude-Michel Schönberg et Herbert Kretzmer, Cameron Mackintosh a ensuite pris la parole, non sans une émotion palpable. Et parce qu’il n’y avait pas encore assez de monde sur cette scène infinie de l’O2 Arena, plus de 200 étudiants ayant monté la "School Edition" du spectacle à l’occasion du bicentenaire de Victor Hugo en 2002 ont clôturé cette belle soirée par un "Do You Hear the People Sing" qui résonne encore dans n
os têtes.

Où s’arrêteront donc ces Misérables ? Ils ont conquis le monde, interprétés par les plus grands artistes du West End et de Broadway. Le générique de fin annonce clairement la prochaine étape : l’adaptation cinématrographique, officiellement confirmée par Cameron Mackintosh à l’occasion du concert à l’automne dernier. Le producteur résume finalement parfaitement le phénomène : "On aime Les Misérables. Il y a quelque chose d’extraordinaire avec ce musical. […] Le simple fait de voir les gens aimer autant cette œuvre, c’est quelque chose que je ne verrai plus jamais au théâtre." Et nous donc…

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