Nous poursuivons notre tour d’horizon des nouveautés et des surprises que nous réserve 2012 en terme de comédies musicales.
Aujourd’hui, nous partons à Londres, où les Jeux Olympiques chamboulent la programmation des théâtres du West End : peu de nouveautés sont attendues, au profit du maître du théâtre britannique.
Le plus grand spectacle au monde arrive à Londres
L’événement de cette année, ce sont bien entendu les Jeux olympiques de 2012. Outre les J.O., Londres accueillera l’Olympiade culturelle. La pièce maîtresse de son programme théâtral sera inspiré par le phénomène culturel dominant de la scène anglaise : Shakespeare.
Une réplique du Théâtre du Globe de Shakespeare accueillera dans le South Bank de Londres 37 compagnies internationales qui présenteront chacune des pièces de Shakespeare dans une langue différente pendant six semaines à partir du mois d’avril.
Un des événements majeurs de cette saison intitulée "Globe to Globe" sera Henry VI, pièce en trois parties consacrée originellement à la première grande guerre civile anglaise, qui sera présentée sous la forme d’une trilogie balkanique, épique et ravageuse, mettant en vedette les théâtres nationaux de Serbie, d’Albanie et de Macédoine.
Le "Globe to Globe" fait partie du London 2012 World Shakespeare Festival. Il est à noter qu’aucune des comédies musicales inspirées des pièces de Shakespeare n’apparaît dans le programme. Un fait particulièrement inhabituel étant donné que les amateurs de théâtre londoniens verront cette année encore de nouveaux revivals de comédies musicales.
Le plus important de ceux-ci est la reprise très applaudie [NDLR : au Chechister Festival Theatre] du Sweeney Todd de Stephen Sondheim signée Jonathan Kent, qui débutera à l’Adelphi Theatre en mars. Lorsque cette comédie musicale fut créée à Londres au Theatre Royal Drury Lane en 1980, elle ne tenut que 157 représentations.
Depuis, le musical et son compositeur ont tout deux le plaisir de faire l’objet d’une grande adoration de la part des Britanniques.
Michael Ball (Les Misérables ; Hairspray), célèbre pilier du West End, interprètera le diabolique barbier de Fleet Street, un rôle que beaucoup considèrent comme le Roi Lear de théâtre musical.
Un autre succès du Chichester s’installera dans le West End quand la production de Jonathan Church de Singin’ in the Rain ouvrira un mois plus tôt au Palace Theatre. L’ex-danseur étoile du Royal Ballet Adam Cooper tiendra le rôle de Don Lockwood, interprété de façon mémorable par Gene Kelly dans le film musical de 1952.
En mai, le musical de 1996 Ragtime, de Terrence McNally, Stephen Flaherty et Lynn Ahrens, s’installera au très réputé Open Air Theatre de Regent’s Park. Adaptée du roman éponyme de E.L. Doctorow, la comédie musicale, intelligente et mélodieuse, explore la nature complexe des notions de races et de classes au début du XXe siècle en Amérique.
La production de Matthew White du musical Top Hat d’Irving Berlin, basée sur le film de 1935 avec Astaire et Rogers, ouvre également en mai, au Théâtre Aldwych.
Il semble peu probable que de nouvelles comédies musicales feront leur arrivée à Londres au cours de cette année olympique.
En effet, l’actualité la plus marquante du théâtre musical britannique en 2011 n’était pas l’ouverture, mais la fermeture d’une comédie musicale : celle de Love Never Dies, la suite bancale de Phantom of the Opera.
Le compositeur Andrew Lloyd Webber n’a jamais réussi à réitérer le succès mondial de son adaptation musicale du roman de Gaston Leroux en 1986. Ces dernières années, il a principalement connu un succès commercial en tant que producteur de reprises (à la fois de ses propres œuvres et de celles d’autres auteur), en utilisant souvent des émissions de télé-réalité financées par l’État pour en distribuer les rôles principaux.
Cette situation reflète bien le fait qu’il y a eu peu de comédies musicales à succès écrites ou produites par les Britanniques depuis l’époque bénie des années 1980, lorsque le West End a pris d’assaut Broadway… avec l’aide des Français!