La comédie musicale de Bob Fosse, Fred Ebb et John Kander suit le destin de deux meurtrières, Velma Kelly et Roxie Hart. Ces deux artistes de cabaret se retrouvent emprisonnées à Chicago en 1926 à la Cook Country Jail. La lourde tâche de les défendre est attribuée à Billy Flynn, interprété par Jean-Luc Guizonne (Madiba ; Le Roi Lion) sur les planches du Théâtre Mogador. Il ouvre d’ailleurs le bal des extraits avec sa chanson très jazzy « Mon truc à moi ».
Deux chaises sont ensuite installées côté jardin. Mama Morton, la gardienne/maman de la prison, interprétée par la charismatique Sandrine Seubille (L’étagère Duo ; Jack – L’éventreur de Whitechapel) et la prisonnière Velma Kelly, ici interprétée par Sofia Essaïdi (Cléopatre – La Dernière reine d’Egypte) prennent place pour chanter que « Avant les gens étaient classes ». Olivier Lazzarini, directeur marketing chez Stage Entertainment et présentateur d’un jour, annonce cette chanson comme la dénonciation d’une « Amérique vénale et brutale, qui n’est pas sans rappeler celle de Trump ».
Le numéro suivant est extrait de la fin du second acte, lorsque le personnage de Roxie Hart fait son grand numéro et se voit en haut de l’affiche. La magnétique Carien Keizer reprend à Paris le rôle qu’elle a tenu à Berlin en 2014, dans un français largement compréhensible.
Le meilleur pour la fin : la mythique entrée de Velma Kelly sur « All That Jazz », ici adapté en « Faut qu’ça Jazz », par Sofia Essaïdi qui ne manque pas de charme et tient le public au bout de ses doigts.
Quand il n’y en a plus, il y en a encore, ça tombe bien car on en redemandait. C’est maintenant au tour de Fanny Fourquez (Saturday Night Fever ; Love Circus) d’interpréter le duo avec Mama Morton et le célèbre « Faut qu’ça Jazz » ! C’est un plaisir de découvrir la première fois sur scène en Velma de celle qui reprendra le rôle à partir du 1er mars 2019.
Ces numéros sont également mis en valeur grâce à un ensemble sans fausse note et sensuel à souhait, accompagné par un orchestre jazzy et entrainant.
Pour découvrir l’histoire complète et surtout le fameux « Tango des cellules », il faudra se déplacer à la prison du Théâtre Mogador de Paris. Ces femmes seront libérées le 30 juin 2019.