[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_text]
2018 marque le centenaire de Jerome Robbins. S’il est connu du grand public pour son travail sur West Side Story, il est surtout l’un des chorégraphes néo-classiques les plus emblématiques du XXème siècle. Ses ballets sont dansés par les plus grandes compagnies classiques du monde, et ces dernières y vont toutes de leur hommage cette année. L’Opéra de Paris, qu’il considérait comme sa seconde famille avec le New York City Ballet, n’est pas en reste avec ce programme reprenant quatre de ses œuvres emblématiques.
Des airs de Broadway sur la scène de Garnier
La soirée débute avec l’entrée au répertoire de Fancy Free, crée en 1944 sur une partition de Leonard Bernstein. On suit trois jeunes marins en permission à New York qui rencontrent deux jeunes femmes aux alentours d’un bar. Les trois compères vont tout faire pour les séduire. Ce ballet donnera naissance à la comédie musicale On The Town.
[/mp_text]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_image id= »24338″ size= »full » link_type= »custom_url » link= »# » target= »false » caption= »true » align= »left » margin= »10,none,none,none »]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_text]
Si le ballet a beaucoup vieilli sur certains aspects, la scène de harcèlement de rue jette un froid dans la salle, Fancy Free reste une œuvre très plaisante. La chorégraphie est très dynamique mélangeant le classique avec le Broadway Jazz, où l’on peut déjà voir le sens de la narration qu’avait Jerome Robbins, notamment lors des trois solos des marins, chacun épousant parfaitement le caractère de son personnage. Quand à la partition de Leonard Bernstein on peut s’amuser à déceler des bribes de mélodie qui seront utilisés dans On The Town, et qui n’est pas sans rappeler parfois West Side Story.
Lors de l’annonce de cette programmation on pouvait s’interroger sur la pertinence de programmer un ballet aussi américain dans ce berceau de l’École Française. Comment les danseur.euse.s allaient s’approprier ce style ? S’il y en avait un pour qui il fallait programmer ce ballet c’est François Alu. Ce dernier mange littéralement la scène en marin un peu brute de décoffrage, on dirait qu’il a dansé ce rôle toute sa vie. Sa variation qui commence avec un redoutable double tour en l’air finissant grand écart provoque l’hystérie du public. Passer après lui n’est pas évident, et si Karl Paquette et Stéphane Bullion sont convaincants dans le jeu, on sent que le style est encore très nouveau pour eux. Du côté des danseuses, Alice Renavand et Eleonora Abbagnato rivalisent de piquant et de glamour, il est dommage que leurs rôles ne soient pas plus conséquents.
Un chorégraphe aux multiples facettes
La première partie de soirée est complétée par Suite of Dances, un dialogue de quinze minutes entre un danseur et une violoncelliste sur des Suites de Bach. Ce soir là c’était à l’étoile Mathias Heymann d’exécuter ce tour de force. Sur le papier il a tout pour en être l’interprète idéal, la musicalité, la danse souple et élégante. Ce fut donc très beau, mais il manquait un petit grain de folie pour être totalement emporté. Les quelques fausses notes de la violoncelliste sur le dernier mouvement n’ont pas non plus aidé.
[/mp_text]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_image id= »24340″ size= »full » link_type= »custom_url » link= »# » target= »false » caption= »true » align= »left »]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_text]
La deuxième partie de soirée fut la plus satisfaisante avec à la suite Afternoon of a Faun et Glass Pieces, deux chefs d’œuvres (n’ayons pas peur des mots) du maître. Le premier est une relecture du célèbre ballet de Nijinsky L’Après Midi d’un Faune. Ici l’action est transposée dans un studio de danse où un danseur rencontre une danseuse, les deux s’observent à travers leur reflet dans le miroir, de là naît un pas de deux tout en sensualité. Encore une fois, sur le papier Hugo Marchand semble l’interprète idéal, et cette fois ci les attentes rencontrent la réalité. Le second est un ballet en trois parties sur une partition de Philip Glass comme son nom l’indique. Sûrement l’un des meilleurs ballet de Jerome Robbins.
Si l’esthétique est très ancrée dans les années 80 (les académiques ça ne pardonne pas), la chorégraphie est bien plus moderne que la plupart des créations néo-classiques que l’on voit aujourd’hui sur les scènes internationales. Le premier mouvement est un bourdonnement de danseur.euse.s qui longent la scène dans tous les sens. Le deuxième, plus calme donne lieu à un pas de deux hypnotique entre Ludmila Pagliero et Stéphane Bullion en parfaite osmose. Puis arrive le final dédié au corps de ballet. Si tout n’est pas encore parfaitement en place on se laisse emporter par l’énergie collective et on en sort complètement grisé.
[/mp_text]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_image id= »24341″ size= »full » link_type= »custom_url » link= »# » target= »false » caption= »true » align= »left »]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_text]
La soirée sera retransmise en direct dans certains cinéma le 8 novembre, avec la même distribution que celle commentée dans cette chronique.
Hommage à Jerome Robbins
Au Palais Garnier jusqu’au 14 novembre
Musique : Leonard Bernstein (Fancy Free), Johan Sebastian Bach (Suite of Dances), Claude Debussy (Afternoon of a Faun) et Philip Glass (Glass Pieces).
Avec les Étoiles, Premier.e.s danseur.euse.s et le corps de ballet de l’Opéra national de Paris.
L’Orchestre de l’Opéra national de Paris dirigé par Valery Ovsyanikov.
[/mp_text]
[/mp_span]
[/mp_row]