A côté des grandes productions dont la dernière Bend it like Beckham qui s’avère être peut étre le meilleur musical anglais depuis Billy Elliot, l’été londonien regorge de nouveaux musicals et de reprises peu courantes (notamment dans le cadre du « Fringe »). A travers ce reportage, MusicalAvenue vous emmène à la découverte de l’actualité du West End !
The Adventures of Pinocchio et Three Little Pigs, deux nouveaux musicals originaux a priori destinés aux enfants et non produits par Disney (bien qu’inspirés par deux oeuvres associées à ce dernier) viennent ajouter du piment aux matinées londoniennes.
L’adaptation musicale de The Adventures of Pinocchio au Greenwich Seattle’s Theatre, commisionnée par le Theatre Shakespeare de Chicago où elle fut pour la première fois présentée en juillet 2011, comporte un livret efficace de Brian Hill et une partition plaisante de Neil Bartman, intelligemment mise en scéne par Bronagh Lagan et chorégraphiée par Grant Murphy. Utilisant a bon escient les marionettes durant le prologue, cette musicalisation de l’oeuvre de Carlo Collodi bénéficie d’un casting de qualité à la tête duquel on trouve Martin Neely dans le rôle de Geppetto et le jeune Christian James dans le rôle titre de Pinnochio.
Un casting de haut-vol se trouve également au service des trois petits cochons au Palace Theatre jusqu’au 6 septembre avec la pop star Simon Webbe, vu dans Sister Act, dans le rôle du loup et Alison Jear dans le rôle de la mère. Les trois protagonistes porcins emmènent le public tout âges confondus dans un tourbillon de numéros bien huilés composés par Gerge Stiles et Anthony Drewe qui ont signé les chansons originales de la version théatrale de Mary Poppins ainsi qu’un autre musical relié aux cochons : Betty Blue Eyes en 2011. Les chorégraphies de Ewan Jones ajoutent un dynamisme communicatif à ce musical intense d’une heure bien plus qu’accessible aux plus de trois ans !
Au St James Theatre, tandis que dans la grande salle se donne You Won’t Succeed on Broadway if you don’t have any Jews, une retrospective de la contribution considérable des compositeurs juifs dans l’histoire de Broadway (tout droit importée de Tel Aviv), le plus intimiste Studio theatre rend hommage aux grandes Dames de Broadway et Hollywood avec Miss-Leading Ladies. L’hommage rendu aux divas du musical par l’artiste transformiste Ceri Dupree et sa soeur la talentueuse chanteuse Ria Jones s’avère en comparaison du premier cité moins ambitieux, plus léger et malgré tout débordant d’humour…
Bien que bénéficiant d’un cast talentueux dont le finaliste d’X-Factor Lloyd Daniels, le toujours excellent John Barr (vu cet été dans la reprise réussie de Tommy, l’Opéra Rock des Who au Greenwich Theatre) et Jackie Marks, la toute premiere Fantine des Misérables, You Won’t Succeed on Broadway if you don’t have any Jews reste trop à la surface, se cantonnant aux oeuvres les plus connues du grand public et omettant des compositeurs aussi importants que Jerry Herman et Jule Styne qui avec Milk and Honey et Bar Mitzvah Boy ont signé deux très belles partitions d’inspiration juive, avec également Fiddler on the Roof (Un Violon sur le Toit).
Trois reprises de classiques de Broadway viennent également agrémenter cette fin d’été londonienne dans les trois théâtres les plus réputés de « l’Off West end ». A l’Old Rose and Crown Theatre de Waltthamstow dans le Nord de Londres, la première reprise londonienne du musical Bye Bye Birdie de Charle Strouse et Lee Adams (auteurs de It’s a bird, it’s a plane, it’s Superman!, repris l’an dernier et de la musique du célèbre Annie) depuis sa creation en1961. Si le livret de Michael Stewart, pastiche de l’engouement des fans pour les premières idoles du rock n’roll, est plus que daté, il est bien servi par un cast de jeunes talents prometteurs, une chorégraphie enlevée d’Anthony Whiteman et une direction musicale toujours impeccable d’Aaron Clingham.
Si Bye Bye Birdie a donné lieu à deux adaptations cinématographiques pour le grand écran en 1964 et le petit écran en 1995, Thoroughly Modern Millie était à l’origine un film à succès de 1967 avec la grande Julie Andrews (Mary Poppins). Adapté a Broadway en 2002, ce musical rétro recréant le New York des années folles avec Charleston et la prohibition a raflé à l’époque tout les Tonys. Ce musical est repris pour la première fois a Londres depuis un trop bref « run » en 2004. Si certains membres du cast s’avèrent résolument trop jeunes pour leurs rôles (Mrs Meers surtout), la chorégraphie de Sam Spencer-Lane est un pur délice du début à la fin, à ne pas manquer au Landor Theatre (à Clapham North) jusqu’au 13 septembre.
C’est une vision beaucoup plus sombre des années 20 que nous donne le brillant musical Grand Hotel de Maury Yeston (Nine), George Forrest et Robert Wright. Revu et corrigé par le génial metteur en scene Thom Southerland (réputé pour la résurrection de nombreux musicals déjà), servi également par un cast de haut vol et une chorégraphie inventive de Lee Proud, ce Grand Hotel donne une version résolument moderne de ce musical inspiré par le célèbre film de la MGM avec Greta Garbo. Bien qu’il ne fasse pas complètement oublier la géniale mise en scene originale du grand Tommy Tune (Broadway 1991 et Londres 1993), ce musical n’est à manquer sans aucun prétexte a la Southwark Plyhouse à Elephant and Castle jusqu’au 5 septembre. A noter d’ailleurs que le Titanic produit à ce même théâtre avec la mëme équipe vient d’etre transferé au Canada et sera très prochainement à Broadway.
Maintenant si la barrière de la langue vous fait préférer un spectacle sans livret particulier, il reste toujours l’excellent Briefs. Situé entre la revue musicale, le cirque et le « burlesque », ce spectacle est à voir pour le plus grand plaisir de tous jusqu’au 27 septembre au Wonderground, au pied du London Eye !
>> Pour en savoir plus sur les spectacles bientôt à l’affiche dans le West End, rendez-vous lundi prochain sur notre site pour découvrir notre dossier « saison 2015-2016 à Londres »