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Disons le tout de suite : monter une comédie musicale pointue et profonde, lauréate d’un prix Pulitzer et de trois Tony Awards, qui parle de dépression, pour un public francophone peu habitué aux comédies musicales, pendant les réjouissances des fêtes de fin d’année… Cela tient du vrai challenge ! Pourtant, l’équipe de l’adaptation bruxelloise de Next to Normal relève le défi avec brio.
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Une famille presque normale
Next to Normal raconte l’histoire de la famille Goodman. Celle-ci semble ordinaire au premier abord, comme dépeinte dans la chanson d’ouverture “Just Another Day” : lors du rituel du matin, la mère de famille présente les Goodmans. Diana, la mère ; Dan, le père ; Nathalie, sa fille ; et Gabe (Gabriel), son fils. A la fin de la chanson, le vernis craque. Diana est prise d’une crise de panique. On découvre qu’elle souffre d’une lourde dépression depuis plusieurs années, à la suite d’un drame familial. En quelques minutes, le décor est posé. Les spectateurs vont suivre le quotidien difficile de cette famille qui essaye tant bien que mal de faire face à cette maladie qui les affecte tous.
Certes, Next to Normal aborde un thème plutôt sombre et sérieux. Néanmoins, la pièce est très intelligente et subtile. Elle met en lumière les émotions de chacun des personnages dans des textes incisifs et justes. Aucun personnage n’est laissé de côté, ils sont tous impactés par la dépression de Diana et vont réagir différemment selon leurs tempéraments. Quelques passages humoristiques viennent tout de même détendre l’atmosphère, comme les rendez-vous chez le médecin. Les comédiens en profite pour parodier le célèbre “My Favorite Things” de La Mélodie du Bonheur : ils listent différents médicaments sur l’air iconique de Richard Rodgers et terminent le refrain par “These are a few of my favorite pills” (“Voici quelques uns de mes cachets préférés”).
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La famille Goodman déménage à Bruxelles
L’adaptation bruxelloise reprend très fidèlement la version de Broadway. La traduction française du duo Damien Locqueneux et Arnaud Giroud (Matilda ; Frankenstein Junior) est impeccable. Aucune tournure de phrase bancale ou de contre-sens, on pourrait même penser que le texte a été écrit en français à la base. Les décors très jolis représentent le foyer des Goodman sur deux niveaux : un fauteuil, une salle à manger et un bureau d’architecte au rez-de-chaussée ; une salle de musique à l’étage. Un petit bémol : l’étage supérieur n’est pas bien exploité. La salle de musique est vide et la disposition du piano (le dos face au public) manque d’esthétisme. De plus, les comédiens entrent et sortent de scène par une petite porte à l’étage qui arrive au niveau de la taille et donne sur du vide. Celle-ci est étroite, basse et peu pratique, rendant les nombreux va-et-vient peu élégants.
La mise en scène, signée Damien Locqueneux est intelligente, à l’image de la pièce. Par contre, on note ici aussi quelques petits défauts : par exemple, les changements de costume hâtifs sur scène ne sont jamais très agréable à regarder. De plus, des comédiens restent parfois sur scène même s’ils ne sont pas dans la scène. Ils se tiennent à leur position, faisant semblant d’hésiter, de dormir ou d’autres activités diverses. Ces comportements inutiles et malvenus ne sont pas naturels et détonnent avec l’aspect réaliste et vif de la pièce.
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Une distribution plus que normale pour incarner les Goodmans
La partition, récompensée aux Tony Awards en 2009, est belle et très exigeante. Les musiques requièrent beaucoup de puissance et d’émotion, tout en étant rock and roll. Les comédiens de la version belge s’en sortent à merveille. A commencer par Virginie Perrier (Cats ; Hairspray) qui joue Diana. Elle succède à Alice Ripley (Sunset Boulevard ; Side Show) à Broadway, lauréate d’un Tony Award pour son interprétation du personnage. Le rôle titre de la pièce n’est vraiment pas facile à jouer et demande énormément d’implication. La comédienne incarne très bien la mère de famille rongée par la dépression et perdue à cause des différents traitements médicaux.
Le père de famille, joué par Hervé Lewandowski (La Boule Rouge ; Oliver Twist – Le Musical), est touchant. Il essaye au mieux d’aider sa famille tout en ayant l’impression d’être impuissant. Il se demande même qui est le plus fou : sa femme malade ou lui qui espère que la situation s’arrangera. Jervin Weckx (Elephant Man ; Evita), dans le rôle du fils, manque parfois de vivacité et de hargne mais délivre un solo énergique dans la chanson “I’m Alive”. Gabe Goodman est un rôle clé, créé à Broadway par Aaron Tveit (Les Misérables ; Grease Live!) . Le garçon utilise son emprise forte sur sa mère pour la manipuler. Malheureusement, ce lien spécial était un peu trop faible dans la version bruxelloise. D’un autre côté, Oonagh Jacobs (A Chorus Line ; Cats), qui joue la fille Goodman, est remarquable. La jeune comédienne nous avait déjà émerveillés dans Sunset Boulevard à Bruxelles l’été dernier.
Sur scène, derrière la cuisine, se cachent les six musiciens de l’orchestre. Même si c’est un petit ensemble pour une comédie musicale, la musique est très bien retransmise sans être dénaturée. Le résultat est tout de même un peu moins rock que dans la version originale, comme dans le numéro de “You Don’t Know / I Am the One”, la chanson phare du spectacle.
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Next to Normal, dans la même veine que Rent
En écoutant Next to Normal, on ne peut s’empêcher de penser à d’autres créations du même acabit, comme Rent de Jonathan Larson. Celle-ci a d’ailleurs précédé Next to Normal dans la liste des neufs comédies musicales à avoir remporté un prix Pulitzer en 100 ans. Avec Rent en 1996, son auteur avait bouleversé Broadway en créant un sous-genre de comédies musicales modernes. Le compositeur traitait de sujets impactants avec des musiques actuelles et rock. Bien qu’il soit mort la veille de la première Off-Broadway, Jonathan Larson a eu une grande influence sur la comédie musicale. Il a ainsi ouvert la voie à d’autres créations comme Spring Awakening ou plus récemment Dear Evan Hansen. Cette dernière a d’ailleurs été produite par Second Stage, la même organisation à qui l’on doit Next to Normal. Lin-Manuel Miranda, dernier lauréat d’un Pulitzer pour une comédie musicale avec Hamilton en 2016, a déclaré avoir été inspiré par le créateur de Rent quand il a commencé l’écriture de In the Heights.
Pour conclure, nous saluons haut la main le travail de toute l’équipe pour cette adaptation non sans défaut mais qualitative. Cette interprétation de Next to Normal vaut le détour. Ne serait-ce que pour la possibilité de voir ou même découvrir une telle oeuvre en français. Après avoir monté Frankenstein Junior et Next to Normal, Tobiarts Productions proposera Thrill Me cette année. Nous ne pouvons qu’encourager leur audace et conseiller de garder un oeil sur leurs productions qui sortent des carcans habituelles de la comédie musicale en France et Belgique.
Découvrez la bande-annonce officielle de « Next to Normal » au Bozar :
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Next to Normal, de Brian Yorkey et Tom Kitt
Du 27 décembre 2018 au 6 janvier 2019
Au Bozar
Palais des Beaux-Arts
Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles
Adaptation : Damien Locqueneux et Arnaud Giroud ; Mise en scène : Damien Locqueneux ; Direction musicale : Arnaud Giroud ; Lumières : Laurent Kaye ; Scénographie : Noémie Vanheste ; Chorégraphies : Nora Alberdi ; Costumes : Justine Struye
Musiciens : Arnaud Giroud (Piano), Arthur Ros (Percussions), Serge Wintgens (Guitares), Sylvie Sansalone (Basse), Gaëlle Boque (Violon/Synthétiseur)
Avec : Virginie Perrier (Diana Goodman), Hervé Lewandowski (Dan Goodman), Oonagh Jacobs (Nathalie Goodman), Jervin Weckx (Gabe Goodman), Anthony Scott (Henri), Matthieu Meunier (Docteurs Fine & Madden)
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