Critique : "Michel Rivard – L'origine de mes Espèces" à la Salle André-Mathieu de Laval

Temps de lecture approx. 3 min.

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Un théâtre musical en solitaire : voilà la nouvelle proposition artistique de Michel Rivard avec L’Origine de mes Espèces. Un spectacle intime qui lève le voile sur son enfance et sa relation avec ses parents à travers un long monologue sous forme de quête identitaire, et une douzaine de chansons originales pour l’appuyer.

Cela fait une quarantaine d’années que l’auteur-compositeur-interprète québécois Michel Rivard nous berce de ses œuvres, d’abord avec son groupe Beau Dommage, puis en solo dès 1977. Avec son plus récent spectacle, il a décidé de briser le moule et d’aller explorer d’autres territoires, tant artistiques que personnels. Pas étonnant pour cet habitué de la scène, fourmillant toujours d’anecdotes à raconter.
A l’origine de son histoire
Avec L’Origine de mes Espèces, les anecdotes se transforment cette fois-ci en une longue histoire passionnante : la sienne. Une histoire donc très personnelle au travers de laquelle il choisit de partager ses doutes sur ses origines. Son père serait-il vraiment son père biologique ? Voilà la trame de cette proposition théâtrale inusitée, où Rivard alterne les souvenirs de sa jeunesse, entre drame et autodérision. Car l’un des points forts du spectacle est d’arriver à nous retracer son passé tout en délicatesse et en retenue. Les émotions sont bien palpables, mais intégrées dans le fil narratif où l’humour tient une place de choix. Un spectacle qui n’est donc pas du tout lourd et usant, mais plutôt juste et fascinant.
Une proposition sobre et efficace
Habile comédien, Michel Rivard est à l’aise comme un poisson dans l’eau sur scène. Seul un musicien l’accompagne, et cela suffit amplement. Car après tout, nous sommes plongés dans son intimité… Une porte souvent entrouverte, métaphore de sa mémoire, une vieille tapisserie, des photos floues en noir et blanc, des éclairages qui s’allument ou s’éteignent quand il le faut : la scène n’a nul besoin d’autres artifices. L’artiste l’habite pleinement, invitant le public à le suivre dans ses doutes.

Son texte, pourtant ultra travaillé, poétique et amusant, est livré avec tellement de spontanéité que rien n’y parait calculé. Ce naturel se transpose aussi dans ses chansons, intégrées subtilement à la trame narrative. Elles ont leur propre existence tout en apportant de l’eau à son moulin.
Au final, si le mystère plane toujours pour les spectateurs, Michel Rivard a partagé ce qu’il devait. Le reste lui appartient. A 67 ans, L’Origine de mes Espèces est un spectacle qui arrive donc à point nommé dans sa vie et sa carrière, enrichi d’ailleurs de développements très récents. De beaux moments d’intimité et de mise en scène qui ont été offerts aux spectateurs, avec même le plaisir d’échanger avec l’artiste à la fin de la représentation. Un spectacle à suivre dans les prochains mois en tournée à travers toute la province…
Découvrez la bande-annonce de L’origine de mes Espèces de Michel Rivard :
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Michel Rivard - L'Origine de mes EspècesL’origine de mes Espèces, de Michel Rivard

Le 14 mai 2019 à la Salle André-Mathieu de Laval
En tournée à travers le Québec
Texte, chansons et interprétation : Michel Rivard ; Mise en scène : Claude Poissant ; Musicien : Vincent Legault ; Conseil dramaturgique : Alexia Bürger ; Arrangements musicaux : Philippe Brault ; Décor et accessoires : Patrice Charbonneau-Brunelle ; Assistance décor et accessoires : Étienne René-Contant ; Éclairages : Martin Labrecque ; Costumes : Julie Charland ; Assistance à la mise en scène : Benoit Rioux ; Conception vidéo : Marcella Grimaux ; Direction artistique vidéo et production vidéo : Daniel Faubert ; Directeur technique vidéo : Alexandre Barrette ; Direction technique : Cello Ponce ; Sonorisateur : Martin Lessard ; Éclairagiste : Pascal Boily ; Atelier de fabrication de décor : Atelier Ovation ; Production : La maison fauve ; Collage et graphisme : Marin Blanc.
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Image de Nathalie Katinakis

Nathalie Katinakis

Bercée par les tubes de "Starmania" durant l'enfance, c'est "Cats" qui me donne la piqûre pour de bon quand je me plonge enfin dans son univers en 2010. Dans la foulée, je découvre le West End et rejoins l'équipe de Musical Avenue dès 2011, couvrant les spectacles montréalais depuis le Québec où je réside.FB/IG:@uneportesurdeuxcontinents
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