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Vous connaissez peut-être déjà la voix de Fanny Beuré. L’experte en cinéma anime le podcast All That Jazz avec sa consœur Anna Marmiesse (Lorraine ne sait pas chanter). Les deux amoureuses de comédies musicales décortiquent ensemble les œuvres marquantes et leurs différentes versions. Poussée par son parcours d’enseignante en cinéma à l’université de Paris-Diderot et de Nanterre, Fanny Beuré a publié ses recherches aux éditions Sorbonne Université Presses. Celles-ci analysent la grandeur et la décadence des années fastes de la cité des anges, de 1930 à 1960, sous l’angle des films musicaux.
La naissance des comédies musicales sur grand écran
Au début du cinéma, bien avant l’arrivée de la télévision ou même des magnétoscopes, les salles obscures étaient le passe-temps préféré des Américain.e.s. Une industrie très enrichissante pour les sociétés de production qui en contrôlaient l’exploitation de A à Z. Les studios sortaient des films à la pelle pour contenter le public et remplir leurs propres salles.
L’invention du cinéma parlant a d’ailleurs changé la donne. Les « talkies » ont ouvert la porte à l’un des piliers du cinéma américain : en effet, Le Chanteur de jazz, le premier film parlant, était une… comédie musicale. Le public se ravit des films musicaux, s’émerveille devant les chorégraphies élaborées de Busby Berkeley (42ème rue ; Chercheuses d’or de 1935) et Fred Astaire (Drôle de frimousse ; Mariage Royal), chantent à tue-tête les chansons signées Harry Warren (Dames ; Sous le ciel d’Argentine) ou Arthur Freed (Un Américain à Paris ; Gigi). Ce dernier ouvrira d’ailleurs sa propre division, la « Freed Unit », le plus gros département de la MGM entièrement dédié aux films musicaux. Toutes ces anecdotes fondatrices, vous les retrouvez dans le livre That’s Entertainment.
Dans cette période florissante pour le 7ème art, les spectateurs.trices pourront assister à la naissance d’immense standards tels que Chantons sous la pluie, Le Magicien d’Oz ou Le Danseur du dessus, pour n’en citer que quelques uns. Pour constituer sa base de réflexion, Fanny Beuré a sélectionné 58 de ces films afin de définir la notion d’« entertainment » à travers la comédie musicale.
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Une analyse approfondie
L’autrice se penche sur les figures qui ont façonné le genre. Vous retrouverez des noms fameux d’artistes dans tous les domaines, et surtout de comédiens et comédiennes. Vous pourrez parcourir la carrière de vos idoles comme Gene Kelly (Un jour à New-York ; Les demoiselles de Rochefort) ou Judy Garland (Une étoile est née ; Le Chant du Missouri), et même découvrir des starlettes oubliées, voire moquées telles que Charlotte Greenwood (Oklahoma! ; So Long Letty) et ses grands mouvements de jambe, ou Carmen Miranda (Banana split ; Copacabana) et sa corbeille de fruits sur la tête.
Dans sa réflexion, Fanny Beuré démontre comment la comédie musicale a permis de diffuser ce « rêve américain » dont nous entendons tant parler, jusque même au-delà du continent. L’« entertainment » passe tout d’abord par la fascination : empruntant à plusieurs disciplines (musique, danse et comédie), la comédie musicale est l’exercice de style tout indiqué pour faire rêver. D’où son succès lors des années de grande prospérité d’Hollywood. Etant un art populaire, elle avait aussi un rôle fondamental de connecteur social, au point de créer une culture de masse qui est maintenant ancrée dans l’ADN des américains.
Fanny Beuré se permet aussi des analyses beaucoup plus contemporaines. La chercheuse explore les classiques de la comédie musicale par le prisme de la culture « camp » – mouvement gay/drag queen – et des théories du genre. Le cinéma musical joue en permanence sur les codes de la masculinité et de la féminité, ou même du couple hétéronormé. Ces archétypes sont maintenant détournés par la communauté LGBT+ qui aime s’en moquer pour s’en affranchir et montrer sa différence.
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Un ouvrage pour les spécialistes
That’s Entertainment est une publication très complète, renseignée et remplie de faits qui ont pavé la route de briques jaunes d’Hollywood. Le recueil découle d’un long processus de recherches et d’analyses qui porte ses fruits. Les fans de cinéma seront ravi.e.s devant une telle source. Néanmoins, le travail de Fanny Beuré est issu de sa thèse. Le style universitaire du livre peut être un frein pour les personnes qui recherchent de préférence des écrits d’initiation ou plutôt grand public, comme Musicals d’Alexandre Raveleau ou Hello, Broadway ! de Patrick Niedo. Il ne s’agit pas d’un défaut ; il vaut mieux tout simplement être prévenu.e avant de feuilleter ses pages.
En attendant la réouverture des librairies, vous pouvez toujours (r)écouter les podcasts de Fanny Beuré et Anna Marmiesse. Après des émissions sur Funny Girl ou Mary Poppins entre autres, leur dernier épisode, publié récemment, se penche sur la série Glee.
That’s Entertainment, musique, danse et représentations dans la comédie musicale hollywoodienne classique
Editions Sorbonne Université Presses
Parution : 14 décembre 2018
Format : 22×23 / 512 pages
Autrice : Fanny Beuré
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