Sarah (Jennifer Connelly), une adolescente romantique, aime s’évader en lisant des contes de fées. Elle y pénètre pour vrai un soir où son petit frère est emporté au royaume des gobelins, gouverné par le puissant roi Jareth (David Bowie). Pour le retrouver, elle doit traverser l’immense labyrinthe qui conduit au château du ravisseur. En chemin, elle rencontre toutes sortes de créatures et doit affronter plusieurs épreuves.
S’il a pris quelques rides et a été sujet à plusieurs interprétations, Labyrinthe continue de fasciner les fans du monde entier. Au-delà des blagues douteuses et d’un collant bien trop moulant, ce film dont David Bowie et Trevor Jones ont signé la bande-son a encore bien des surprises à révéler.
1. Un flop devenu culte
Échec critique et commercial à sa sortie, Labyrinthe n’a amassé que 13 millions au box-office pour un budget du double ; une énorme déception pour Jim Henson dont l’œuvre fut sa dernière réalisation. Décédé seulement 4 ans plus tard, le célèbre marionnettiste et réalisateur américain n’a malheureusement pas pu beaucoup assister à la réhabilitation de son film devenu culte des années plus tard. La diversité des produits dérivés issus de la mythologie de Labyrinthe est d’ailleurs impressionnante, sans oublier l’adaptation en comics par Marvel, les mangas ou le « fan art ».
2. Sting et Michael Jackson ont aussi été considérés pour le rôle de Jareth
Même si cela parait aujourd’hui inimaginable, le rôle iconique du roi des gobelins aurait pu être campé par un autre artiste que David Bowie. Dans les tout débuts du projet, ce personnage avait même été conçu comme une simple marionnette avant que Jim Henson ne se mette en tête d’embaucher un musicien. Sting et Michael Jackson ont été considérés pour le rôle, mais après plusieurs rencontres avec David Bowie, le réalisateur de Dark Crystal (1982) n’a voulu que lui. De son côté, la star britannique a saisi cette chance pour enfin composer de la musique d’un film pour enfants.
3. Bébé Toby est devenu un marionnettiste
Fils du directeur artistique et concepteur de costumes Brian Froud, Toby Froud campait le bébé du même prénom dans Labyrinthe. Suivant les traces de son père, il est aujourd’hui un marionnettiste reconnu ayant notamment travaillé sur ParaNorman, Les Boxtrolls et Les Chroniques de Narnia.
4. Ce n’est pas David Bowie qui jonglait avec les boules de cristal
Il parait si agile quand il fait tourner les boules de cristal tout au long du film, mais David Bowie n’avait malheureusement pas ce talent. C’est le chorégraphe et jongleur américain Michael Moschen qui est derrière cet exploit, littéralement. Moschen se tenait en effet derrière Bowie pendant le tournage, manipulant les boules à l’aveugle. Comme il ne pouvait pas les voir, de nombreuses prises ont été nécessaires pour filmer les scènes avec ces fameuses boules.
5. Les célèbres paroles du début de « Magic Dance » font référence à un film avec Cary Grant et Shirley Temple
« You remind me of the babe
(What babe?)
The babe with the power
(What power?)
The power of voodoo
(Who do?)
You do »
Ces fameuses paroles dans l’introduction de la chanson « Magic Dance » sont devenues des répliques célèbres du film. Et pourtant, elles ne sont pas originales ! David Bowie les a prises du film de 1947 The Bachelor and the Bobby-Soxer mettant en vedette Cary Grant et Shirley Temple. Il a simplement remplacé « man » par « babe » et « hoodoo » par « voodoo ».
6. David Bowie a fait lui-même les gazouillis de bébé Toby
Insatisfait des vrais sons de bébé lors de l’enregistrement de la chanson « Magic Dance », David Bowie a décidé de les faire lui-même. L’enfant de l’un de ses danseurs avait été choisi pour faire l’enregistrement studio, mais devant son refus d’émettre un seul son, Bowie a pris les choses en main. Qui s’en serait douté ?
7. La scène des « Mains Secourables » a été très complexe à tourner
Pour tourner la scène où Sarah est attrapée par les « Mains Secourables » (Helping Hands), Jennifer Connelly a dû être suspendue à 40 pieds dans les airs sans rien à quoi s’accrocher. Une centaine d’artistes lui tendaient la main depuis une plateforme à l’intérieur de gants en latex. Elle ne devait surtout pas toucher l’arrière de la tige, sans quoi ses doigts auraient pu être tranchés.
8. Les créateurs voulaient que Jareth ressemble à une rock star
Puisque Labyrinthe se veut une métaphore de la quête personnelle de Sarah qui traverse les étapes de l’adolescence, Jareth représente sa vision idéalisée d’une figure séduisante. L’équipe créative ne s’est en effet jamais cachée d’avoir délibérément choisi un look de rock star pour le personnage de Jareth afin d’exprimer ce fantasme. Cheveux ébouriffés, blouson en cuir, pantalons trop serrés… Cela rappelle plusieurs looks de pop et rock stars des années 1980. Même le bâton fanfaron que le roi des gobelins a toujours en main est surmonté d’une boule de cristal pour qu’il évoque un microphone.
9. Les effets visuels sont réels
À l’ère des effets spéciaux numériques, ceux utilisés dans Labyrinthe peuvent sembler démodés. À noter que c’est tout de même le premier film où apparait de manière réaliste un animal (la chouette) animé en 3D. Et pourtant, les effets visuels de Labyrinthe n’ont rien à envier aux nouvelles productions, des années plus tard et sont bien plus authentiques, réalisés directement devant la caméra. Il y a bien sûr l’énorme travail de conception et de manipulation des nombreuses créatures qui défilent tout au long du film, mais aussi les décors ingénieux construits spécialement pour le tournage. On pense par exemple à celui de la scène de « Within You » à l’intérieur du château avec les escaliers inspirés de l’œuvre de M.C. Escher qui a été imaginé pour créer une saisissante vision d’optique en 3D. Si la doublure de David Bowie a été employée pour certains moments délicats, le musicien anglais s’est aussi directement impliqué à l’aide d’effets mécaniques.
10. La scène de « Magic Dance » a impliqué 48 marionnettes, 52 marionnettistes et 10 personnes déguisées en gobelins
La scène de « Magic Dance » a nécessité des dizaines d’artistes et techniciens pour prendre vie et demeure la plus légendaire du film. Chorégraphiée par Charles Augins responsable de créer une ambiance vibrante, cette scène d’anthologie devait compter seulement 20 marionnettes au départ. Rapidement, les créateurs ont compris qu’elle nécessitait en réalité beaucoup plus de créatures et ont dû faire des auditions de dernière minute pour trouver une vingtaine d’artistes supplémentaires. Résultat ? Une pièce remplie à craquer de marionnettes avec des trous partout pour dissimuler les personnes qui les manipulaient, donnant des sueurs froides à l’équipe qui craignait que le décor s’effondre.
35 ans plus tard, Labyrinthe ne se regarde peut-être plus avec les mêmes yeux d’enfant, mais a sûrement bien moins vieilli qu’on le croit. Une suite serait d’ailleurs en préparation avec Scott Derrickson (Doctor Strange) aux commandes. Un projet d’adaptation en comédie musicale sur scène est aussi sur la glace depuis quelques années. Alors, envie de (re)traverser le labyrinthe ?
Labyrinthe – film musical fantastique (1986)
Avec : Jennifer Connelly, David Bowie, Shelley Thompson, Christopher Malcolm, Toby Froud, Shari Weiser et Natalie Finland.
Marionnettistes : Shari Weiser, Ron Mueck, Rob Mills, Dave Goelz, David Barclay, Steve Whitmire, Kevin Clash, Karen Prell, Frank Oz, Anthony Asbury, Toby Philpott, Ian Thom, Sherry Ammott, Cheryl Hensonas, Kevin Bradshaw, Alistair Fullarton, Rollie Krewson
Réalisation : Jim Henson ; Scénario : Dennis Lee, Jim Henson et Terry Jones ; Producteur exécutif : George Lucas ; Musique : Trevor Jones ; Chansons : David Bowie ; Direction photo : Alex Thomson ; Montage John Grover ; Direction artistique : Terry Ackland-Snow, Roger Cain, Peter Howitt, Frank Walsh et Michael White ; Costumes : Ellis Flyte et Brian Froud ; Maquillage : Nick Dudman, Derry Haws et Wallu Schneiderman; Chorégraphies: Gates McFadden, Michael Moschen et Charles Augins; Animation : Steve Donald et Debbie the Roboteer.