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Trois femmes et aucune fausse note
Lorsque le rideau s’ouvre, nous découvrons trois femmes qui semblent toutes droit sorties d’une caverne préhistorique. Elles se regardent, essaient de communiquer entre elles, un son émane de l’une d’elle. Intriguées, les autres répondent. Et soudain, le trio s’harmonise, au diapason d’une vocalise. Le dialogue musical est établi et ne se rompra plus pendant plus d’une heure.
Avec leurs cordes vocales pour seul instrument, elles entonnent les premiers rythmes. On avance rapidement dans le temps, à l’évocation des sonorités de blues, de jazz américain, jusqu’aux mélodies pop ou de variétés des cent dernières années. Malgré les changements de costumes qui doivent aider à comprendre l’histoire, nous avons eu du mal à saisir la génèse du spectacle. Entre la place des femmes au cours du temps et la contribution de tous les articles à l’évolution des genres musicaux, il est parfois difficile de dégager un axe de lecture. Qu’importe, car l’ambition des Swing Cockt’Elles n’est peut-être pas de raconter une histoire, mais plutôt de nous faire profiter de leurs voix magnifiques, qui s’accordent parfaitement.
Un medley musical
Incontestablement, ces trois femmes ont du métier. Leurs personnalités se conjuguent avec aisance pour nous livrer une performance mémorable. Et pour cause, elles enchaînent les chansons sans quasiment aucune pause. Elles balaient ainsi un nombre incalculable de chansons et d’influences musicales, regroupées autour de thèmes généraux se succédant de tableau en tableau. A chaque fois, les changements de vêtements contribuent à créer une ambiance visuelle, rappelant l’objet des chansons. Quelques accessoires viennent compléter leur panoplie, donnant ainsi du dynamisme à leur présentation.
A l’image de la proposition du groupe LEJ avec leur mix Summer 2015, elles livrent de véritables medleys musicaux en donnant une couleur musicale à chaque suite de chansons. Le public se retrouve à taper des mains à plusieurs reprises, et redécouvre des classiques de chansons avec de nouveaux arrangements sonores. Un choix qui semble délibéré mais qui peut aussi créer une petite frustration, peu de chansons étant interprétées en totalité au final.
Autour de ce beau trio, un pianiste évolue avec aisance et humour servant de faire valoir à plusieurs occasions. Il accompagne mélodiquement et théâtralement ces trois jeunes femmes avec beaucoup de dextérité. Il est aussi présent quelque fois vocalement, proposant des sonorités différentes. Tous les 4 jouent ensemble et nous sentons une belle complicité basée aussi sur l’humour. Nous aurions d’ailleurs apprécié entendre plus longuement la voix de ce musicien qui a pu quelquefois nous laisser sur notre faim.
Soulignons l’environnement qui se prête parfaitement à cette proposition. Le cadre intimiste de la Comédie Bastille permet de mettre en valeur ces trois voix, l’émotion ne passant pas par quatre chemins.
C’est une belle expérience que nous avons vécu avec ces Swing Cokt’Elles qui nous ont remémoré de grands classiques et quelques chants plus confidentiels. Certes, nous n’avons pas entendu une heure de swing comme nous nous y attendions mais nous avons découvert de beaux talents vocaux et d’interprétation. Le plaisir était présent sur scène et dans la salle, le public s’essayant parfois à quelques reprises.
Pour tous les amateurs de medleys et de chant piano/voix, les réservations se font par ici.
