Nous sommes à Londres en 1969, Judy Garland s’apprête à donner sa dernière série de concerts dans la capitale. La star est épuisée et rongée par tant d’années à lutter contre elle-même, contre ses démons. Dans sa tête raisonne encore la mélodie qui l’a révélée, « Over the Rainbow », là où elle s’envolera bientôt… Mais avant, Judy Garland va se confier, et c’est cela que le spectacle met en scène, remarquablement, dans un espace somme toute restreint.
Nous sommes invités à remonter le temps, sur le célèbre et très éprouvant tournage du Magicien d’Oz. Judy Garland nous entraine avec elle entre rêves et déceptions, célébrité et désenchantement.
Très bien écrit avec une mise en scène fluide, le spectacle ne souffre d’aucun temps mort, on ne s’ennuie jamais. Il est porté par d’excellents interprètes, qui tout au long de l’histoire, vont incarner plusieurs personnages. Judy Garland restera cependant la même durant les 1h30 de spectacle, sans effet de costumes ou de maquillage pour évoquer les différentes périodes de sa vie. Quoiqu’un peu déstabilisant en début de spectacle, on se fait rapidement à ce parti-pris, plutôt malin finalement.
Judy Garland est jouée par Séverine Wolff qui offre une merveilleuse interprétation de l’icône d’Hollywood. La comédienne semble en avoir saisi toutes les subtilités, sa sensibilité, sa force, ainsi que son humour … Le personnage de Judy Garland ne tombe jamais dans le pathos, comme on le rencontre trop souvent malheureusement lorsque l’on raconte son histoire. C’est ici toute la beauté du jeu de la comédienne. Séverine Wolff termine de nous impressionner avec « By Myself », chanson si chère à Judy Garland.
Elle est entourée de six autres comédiens, Alexandra Magin, Maeve Jourand, Loic Brousoz, Kevin Barnachea, Kevin Maille et Olivier Schmidt, excellents eux aussi. Ils se transforment d’un rôle à l’autre, se révèlent très bons chanteurs et nous régalent de quelques passages chorégraphiques bien en place. Une troupe décidément bien talentueuse qui sait tout faire.
Pour notre plus grande joie, le metteur en scène Olivier Schmidt réussit donc à nous surprendre et nous séduire. Raconter Judy Garland, il faut le dire, n’est pas chose facile. Nous voilà rassurés, le sujet est ici particulièrement bien traité avec intelligence et élégance.
Une petite pépite à découvrir sans plus attendre !