La rentrée est passée, les affaires reprennent, alors pour se donner un peu de courage on a décidé de « belter ». Chauffez votre voix de poitrine !
Septembre est souvent un mois riche en changements et en activités. Il est donc assez facile de se laisser déborder. Pour compenser, il est bon de se lâcher un peu et de ne pas avoir peur de laisser entendre sa voix. De belter un bon coup comme on dit dans le milieu. (C’est faux, personne ne dit ça.) Nous avons donc décidé de compiler nos morceaux préférés où ça belte, où ça n’a pas peur de poitriner très haut. Une bonne catharsis auditive.
Le choix de Chloé : « And I Am Telling You I’m Not Going », Dreamgirls
L’un des plus grands moments de bravoure du répertoire. Véritable cri du cœur accompagné de nombreuses pyrotechnies vocales, mais toujours au service d’une grande sincérité (quand c’est bien fait). Cette chanson a créé des stars, que ce soit Jennifer Holliday dans la production originale ou, ici, Jennifer Hudson dans l’adaptation cinématographique.
Le choix de Romain : « It Was A Good Time », Liza with a Z
Ah Liza ! Une force de la nature comme sa mère. Le belt se transmet visiblement de génération en génération. Loin des paillettes et des jazz hands auxquelles elle nous a habitués, c’est une Liza Minnelli bouleversante que l’on peut entendre dans cette superbe chanson reprenant le thème musical du film La Fille de Ryan, composé par notre Maurice Jarre national.
Le choix de Nicolas : « Diva’s Lament », Spamalot
On associe facilement la voix belt aux divas. Les belteuses ne sont pas toutes des divas et les divas ne sont pas toutes des belteuses, mais il faut avouer que quand les deux sont réunies, ça crée des étincelles. C’est le cas de la Dame du Lac dans Spamalot, interprétée à l’origine par Sara Ramirez. Un savoureux mélange entre Maria Callas, Patti LuPone et Mariah Carey.
Le choix de Thomas : « Let Me Be Your Star », Smash
Une diva qui belte c’est bien, deux divas qui beltent c’est mieux. Smash (petit ange parti trop tôt) était un florilège de chansons inchantables (et on nous faisait croire qu’une comédienne pouvait les chanter toutes, huit fois par semaine) mais tellement belles. Ce premier numéro de la série est devenu le cri d’espoir de toute une génération d’interprètes.
Le choix de Nathalie : « Never Enough », The Greatest Showman
Généralement, le belt n’est pas le registre employé dans les opéras. Sauf dans le film The Greatest Showman où la plus grande chanteuse lyrique est en réalité… une belteuse. Certain.e.s crieront que le grand remplacement des sopranos lyriques par les belteuses est en marche (coucou Sutton Foster dans The Music Man), mais ça nous donne cette belle chanson.
Le choix de Ségolène : « Santa Fe », Newsies
Parce que les hommes aussi peuvent belter. Finie l’époque où les premiers rôles masculins étaient tenus par des barytons aux sonorités lyrique, place aux ténors qui beltent. C’est le cas notamment de Jeremy Jordan, l’une des voix les plus appréciées de la comédie musicale contemporaine.
Le choix de Luc : « Corner of the Sky », Pippin
Le belt est généralement l’apanage des grands solos. Et qui dit grand solo dit questionnement existentiel. C’est le cas de ce cher Pippin qui erre dans l’existence, se demandant ce qu’il pourrait bien faire de sa vie. Un grand moment d’introspection belté.
Le choix d’Eve-Marie : « Soliloquy », Les Misérables
Jean Valjean, en plus d’être un rôle très présent physiquement, passe vocalement par à peu près tous les registres. Si l’on retient surtout « Bring Him Home », sa douce prière en voix de tête, il ne manque pas de belter des notes improbables dans ses airs précédents.
Le choix de Florian : « Rainbow High », Evita
Ah Andrew Lloyd Webber et les voix féminines. Patti LuPone a souvent déclaré, après avoir joué le rôle-titre d’Evita, que le compositeur britannique n’aimait pas les femmes. C’est vrai que la pauvre Eva n’est pas ménagée dans ce redoutable numéro. Mais quand c’est bien chanté, ça envoie ! Comme ici avec Audra McDonald, notre reine à tou.te.s.
Le choix de Philémon : « Man of la Mancha (I Don Quixote) », Man of la Mancha
Si Linda Eder s’est retirée des scènes de comédies musicales (mais donne toujours des concerts), elle était LA belteuse de Broadway dans les années 90. Son grand fait d’arme reste le rôle de Lucy, la prostituée au grand cœur dans Jekyll and Hyde (un rôle éprouvant dans tous les sens du terme). Elle s’attaque ici à un air masculin issu de Man of la Mancha et donne une véritable leçon de belt.
Le choix de Stéphany : « The Wizard and I », Wicked
On ne pouvait décemment pas faire une playlist sur le belt sans mentionner Wicked. Combien de jeunes interprètes en écoles de comédies musicales se sont cassé.e.s la voix en essayant de chanter cette partition ? Combien de comédiennes ont eu des soucis vocaux après avoir interprété Elphaba ? Mais quand la technique est parfaitement maîtrisée, le résultat est impressionnant. Ici, c’est Ariana Grande, la future Glinda de l’adaptation cinématographique, qui s’y colle.
Le choix de Fabrice : « Dream Girl », Cinderella
En parlant d’Elphaba… Si Idina Menzel a effectivement eu des petits soucis vocaux à la suite de Wicked, ça ne l’a pas empêché de continuer à belter ! Ce fut le cas notamment dans La Reine des Neiges ou dans cet extrait issu de cette adaptation, ô combien controversée, de Cendrillon.
Le choix de Gaby : « The Music and the Mirror », A Chorus Line
Comme si belter n’était pas assez difficile, Scarlett Strallen aime bien danser en même temps, et on ne parle pas ici de deux ou trois petits mouvements de bras. Une très belle démonstration de gestion du souffle que ce numéro emblématique du tout aussi emblématique A Chorus Line.
Le choix de la rédaction : « La haine », Roméo et Juliette
Nous nous sommes rendu.e.s rendu compte que cette playlist était exclusivement composée de titres anglophones. Mais on peut tout à fait belter en français. La preuve avec Isabelle Ferron et Eléonore Beaulieu qui ouvrent Roméo & Juliette, à froid, avec ce morceau de bravoure.
Et vous, quelle chanson vous donne envie de belter ?