Présenté aux Folies Bergère en 2020, le conte musical Les Souliers Rouges a fait son retour à la Salle Pleyel de Paris, avant une tournée dans toute la France !
UNE TRAGEDIE MUSICALE
Initialement, Les Souliers Rouges était un album concept sorti en 2016, composé par Fabrice Aboulker et écrit par Marc Lavoine. Ce dernier en interprétait également les titres aux côtés de Cœur de Pirate et d’Arthur H. Cette création musicale librement inspirée du conte Les Chaussons Rouges d’Andersen, publié en 1845, a ensuite pris vie sur la scène des Folies Bergère de Paris en 2020 avant de reprendre la route depuis Février 2024 à la Salle Pleyel de Paris puis dans toute la France. Pour interpréter le trio maudit de l’histoire, on retrouve cette fois-ci Guilhem Valayé et Benjamin Siksou, découverts respectivement sur Instagram, dans la saison 4 de The Voice et dans l’édition de 2008 de La Nouvelle Star ainsi que la danseuse Céleste Hauser dans le rôle principal.
L’histoire est celle d’Isabelle, une jeune fille candide prête à tout pour réaliser son rêve : venir à Paris pour devenir danseuse étoile à l’Opéra. Une aubaine pour Victor, grand chorégraphe à la recherche d’une ballerine assez docile pour accepter son pari fou, à savoir mettre en scène le ballet maudit des Souliers Rouges. En effet, quiconque acceptera d’enfiler ces chaussons vermeil devra renoncer à toute vie personnelle, et surtout à l’amour. C’est sans compter sur Ben, journaliste spécialiste de l’opéra, qui tombe éperdument amoureux d’Isabelle et la met à l’épreuve. Dès lors, comme une mise en abîme de la tragédie musicale dont nous suivons le processus de création, la malédiction s’enclenche inexorablement pour les protagonistes
Sur une scène plutôt épurée, les draps et les voilures côtoient quelques éléments mobiles qui apparaissent et disparaissent sans l’aide de l’homme, presque comme par magie. Les très belles projections et jeux de lumière viennent sublimer le tout. Mais ce sont surtout les chorégraphies signées Tamara Fernando (Mozart l’Opéra Rock ; La Légende du Roi Arthur), portées par un corps de ballet de huit danseurs tous plus talentueux les uns que les autres, qui font mouche et donnent à ces Souliers Rouges toutes leurs couleurs. La danse vient sublimer l’histoire et le propos, et compense un livret assez succinct. On sent véritablement l’empreinte de Marie-Agnès Gillot sur les chorégraphies classiques, et la patte de Tamara Fernando sur les parties plus urbaines et contemporaines. Il s’agit bel et bien ici d’un travail à quatre mains… ou plutôt à quatre pointes. Et cela ne trompe pas : à la fin du spectacle, le public ovationne les danseurs qui viennent saluer après les trois interprètes. Lesquels s’effacent d’ailleurs rapidement en arrière-scène pour les laisser récolter les bravos qu’ils méritent, conscients que la magie de ce conte musical repose essentiellement sur ces huit artistes virevoltants et à la technique irréprochable. Même si cette mouture 2024 nous a un peu moins touchés qu’il y a 4 ans, le public était au rendez-vous pour féliciter la troupe avec une chaleureuse standing ovation.