Quoi de mieux que de démarrer sa semaine avec une invitation à découvrir une des productions – ou devrions nous dire LA production – la plus attendue de l’année ? Découverte du cast, scénographie, costumes et direction musicale, nous vous partageons les coulisses d’un showcase à la hauteur de nos attentes.
Il est 14h00 au Grand Foyer du Théâtre du Châtelet. L’affiche du spectacle s’offre à nous. Le visage de Cosette est toujours l’image de l’œuvre, dans une colorimétrie un peu différente des précédentes, tirant plus sur le bleu.
Pour démarrer l’heure passée avec une partie de l’équipe artistique, nous découvrons qui interprètera le lourd rôle de Fantine. Quelques semaines plus tôt, les auditions lors de l’émission 42ème Rue au Carreau du Temple avaient dévoilé les deux artistes finalistes. Le choix s’est porté sur Claire Pérot (Cabaret ; Mozart, l’Opéra Rock). Vêtue d’une robe sombre et de bottillons noirs, elle donne de la voix sur « J’avais rêvé », un des classiques dans la cinquantaine de titres du spectacle. Toujours aussi poignant, il n’aura fallu que quelques minutes pour frissonner à l’écoute de cette mélodie, accompagnée par Charlotte Gauthier au piano.
Les producteurs montent sur scène : Olivier Py, Directeur du théâtre et Stéphane Letellier-Rampon pour SPJL Production ne sont pas peu fiers d’intégrer cette histoire. Ils expriment leur amour pour l’œuvre qu’ils produisent (en accord avec Cameron Mackintosh) en la qualifiant de “plaidoyer pour la justice sociale”.
C’est au tour du metteur en scène Ladislas Chollat (Résiste ; Oliver Twist ; Molière, le spectacle musical) de prendre le micro et jouer les présentateurs. Le duo à l’origine de tout est bien évidemment présent. Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil reviennent avec une certaine émotion sur la création et la montée en puissance du projet perçu à ses tous débuts comme “une collection de chansons pour l’Eurovision”. Nous découvrons avec amusement que dans le tout premier jet – très opératique – de la version originale, Claude-Michel Schönberg interprétait tous les rôles et Alain Boublil, tous les chœurs. Ils nous remémorent aussi le flair du producteur anglais Cameron Mackintosh qui travailla avec eux pour donner la structure de comédie musicale que nous connaissons aujourd’hui.
Ils nous confirment qu’il était important pour eux de revenir en France après tant de temps, et que sept années ne sont pas de trop quand il s’agit de proposer une nouvelle version en français et dans le lieu témoin de la révolution de 1832. Les attentes sont évidemment fortes mais comblées quand nous comprenons qu’un grand travail de réinterprétation du spectacle dans son ensemble a été fait ; Alain Boublil a notamment repensé quasiment 20% du livret de 1991.
Avant d’en connaître plus sur la scénographie, Christine Bonnard (Mamma Mia ; La Crème de Normandie) et David Alexis (Molière, le spectacle musical; Priscilla, folle du désert, la comédie musicale) arrivent sous les traits du couple Thénardier pour chanter « Maître Thénardier”. Pas de surprise pour notre tenancier de bar douteux puisque sa présence avait déjà été annoncée. Qu’en est-il de sa femme toute aussi charmante ? Christine Bonnard est confirmée et passe donc de son île grecque au bas fond de Paris. Les connaissant plutôt bien chez Musical Avenue, ils nous donnent bien évidemment un avant-goût alléchant de leur futur duo d’escrocs.
Continuant dans les annonces, Ladislas Chollat nous partage son inspiration pour la scénographie au regard d’une peinture de Gustave Doré qui en fut le déclencheur pour symboliser la rédemption de Jean Valjean. Intrigués par ses propos au Carreau du Temple mentionnant un décor simple, nous sommes agréablement surpris de découvrir un décor à la fois massif et mobile par la présence de deux grandes pentes qui viendront recréer les différents lieux de l’histoire. Nouveaux usages obligent, des vidéos et peintures aquarelles seront projetées sur un écran avec tulle ainsi que sur les deux pentes pour donner plus de concret et repères aux décors. Plutôt conquis par les croquis présentés, la scénographie s’inscrit tout à fait dans la dynamique évoquée de redécouverte du spectacle.
Autant les décors ont été pensés de façon plutôt imagée, les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz reflètent une réalité historique. Les équipes costumes du théâtre travaillent en ce moment même à la confection de ces pièces qui amèneront la couleur nécessaire et peu présente dans les décors très sombres. On nous explique qu’un travail sur les patines avec des pigments naturels a été réalisé pour se rapprocher au plus près des conditions sociales représentées. Nous retrouverons aussi des déclinaisons de couleurs par typologies de personnages.
Nous avions lancé les paris sur certains rôles. Bien que celui de Cosette soit encore en cours de validation, ceux de Fantine et Marius nous été présentés. Jacques Preiss et Océane Demontis (Pirates, le destin d’Evan Kingsley ; Sherlock Holmes, l’aventure musicale) ont livré une prestation juste et équilibrée dans ce que représente leurs personnages. Sur les titres “Seul devant ces tables vides” et “Mon histoire”, les premières larmes ont coulé (et ce n’est que le showcase!).
Sébastien Duchange (Le Livre de la Jungle) sera Javert. Il a pu démontrer la puissance vocale requise pour ce rôle en interprétant “Sous les étoiles”.
Enfin, nous en savons un peu plus sur la direction musicale donnée par l’intermédiaire d’Alexandra Cravero, déjà présente dans la version concert de 2016, et de Charlotte Gauthier qui prendra pour quelques dates la direction des 14 musiciens présents dans la fosse du Châtelet. Cela s’annonce grandiose.
L’heure se terminant, les six artistes se rejoignent pour conclure brièvement “A la volonté du peuple” qui vient confirmer à la fois la joie de démarrer cette nouvelle aventure et l’alchimie déjà bien présente.
C’est sans nul doute que l’heure passée en compagnie de ce collectif a conforté notre intérêt. Nous en sommes même à nous dire que nous avons hâte que les beaux jours finissent (il faudrait qu’ils aient démarré) pour laisser place à un hiver que nous passerons bien au chaud au Théâtre du Châtelet. Vous saurez où nous trouver le 22 novembre prochain !
Crédit Photos : Luc Perin ; Thomas Berneuil ; Eve-Marie Leroy