Ma Playlist #1 – Alice au pays des comédies musicales‌

Temps de lecture approx. 11 min.

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Pour cette toute première playlist, Musical Avenue vous entraîne à la découverte des adaptations musicales de l’œuvre de Lewis Carroll. Et pour cause : son héroïne Alice est partout cette année : au cinéma avec le dernier film de Tim Burton, au Théâtre du Châtelet, il y a quelques jours encore avec Wonder.land de Damon Albarn, et bientôt à Avignon avec la reprise d’un spectacle jeune public que nous avions beaucoup aimé à Paris.
Nous vous invitons à faire avec nous une pause musicale de 45 minutes à la découverte d’une sélection d’œuvres qui ont transposé les aventures merveilleuses de la fillette blonde sur scène et à l’écran, avec au programme du Broadway, du Disney, des curiosités et des raretés !
Et comme dans une vraie comédie musicale, nous débuterons avec une ouverture et terminerons avec un grand finale !
Une à deux fois par mois, nous vous proposerons désormais des playlists inédites pour accompagner vos week-ends au son de comédies musicales d’hier, d’aujourd’hui et de demain, qu’elles soient cultes ou oubliées (parfois à juste titre), qu’elles soient francophones, anglophones, ou dans d’autres langues.
Pour débuter, nous nous intéressons donc cette semaine à Alice aux Pays des Merveilles, une œuvre que beaucoup d’entre nous avons découvert grâce au long-métrage animé des studios Disney sorti en 1951, et qui ne cesse d’inspirer musiciens, metteurs en scène et réalisateurs.
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1 • « Alice’s Theme »
Danny Elfam, Alice au Pays des Merveilles (2010)
En 2010, Walt Disney Pictures s’associe à Tim Burton pour créer un nouvelle version de son chef d’œuvre Alice au Pays des Merveilles en prises de vue réelle. Quelques années après Les 101 Dalmatiens avec Glenn Close, ce nouveau film donne le coup d’envoi d’une série de remakes non-animés de ses personnages et films les plus célèbres (Maléfique – 2014 ; Le Livre de la Jungle – 2016), dans des versions plus adultes mais surtout – et malheureusement – moins musicales.
Si ce nouvel Alice in Wonderland n’est plus chanté contrairement à son illustre prédécesseur, le compositeur Danny Elfman, fidèle collaborateur de Tim Burton, offre en guise d’ouverture au film un magnifique thème musical porté par un chœur de jeunes femmes.
Cet « Alice’s Theme », que l’on retrouve cette année encore au cinéma dans la suite Alice de l’autre côté du miroir, nous donne une idée de ce à quoi pourrait ressembler une comédie musicale déclinée du long-métrage. En effet, entre 2011 et 2013, l’information d’une probable adaptation du film a commencé à circuler : Rob Ashford (Candide au Théâtre du Châtelet) devrait mettre en scène à Londres la comédie musicale tirée du film.
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2 • « Fabulous »
Damon Albarn, Wonder.land (2015)
L’un des événements de cette saison au Théâtre du Châtelet était le retour attendu du compositeur britannique Damon Albarn (des groupes Blur et Gorillaz), neuf ans après la création de son premier opéra pop Monkey – Journey to the West sur cette même scène.
Sur un livret de Moira Ruffini, Wonder.land donne un coup de modernité éblouissant à l’œuvre de Lewis Carroll avec sa partition rock, sa mise en scène ultra-technologique, et surtout son récit touchant.
Dans cette nouvelle version, la jeune Aly (Lois Chimimba) fuit les malheurs de sa vie scolaire et familiale grâce au monde virtuel de wonder.land, un jeu vidéo en réseau dans laquelle elle devient Alice (Carly Bawden), adolescente belle et courageuse qu’elle rêve d’être dans la réalité.
Dans « Fabulous », le Cheshire Cat (Hal Fowler), qui sert d’icône et de gardien à l’application et au monde de wonder.land, accompagne Aly dans sa découverte des règles et promesses de cet étrange univers virtuel.
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3 • « Home (reprise) »
Frank Wildhorn, Wonderland (2011)
Frank Wildhorn, auteur des musicals Jekyll & Hyde et Dracula – The Musical, aimerait sans doute effacer de sa mémoire l’année 2011. Si deux de ses récentes créations ont eu l’honneur cette année-là d’être portées sur scène à Broadway avec des productions ambitieuses, aucun des deux spectacles n’aura tenu l’affiche plus d’une soixantaine de représentations.
Bonnie & Clyde remportait pourtant un certain succès, allant jusqu’à recevoir quelques nominations aux Tony et Drama Desk Awards en 2012.
L’accueil de Wonderland fut beaucoup plus mitigé.

Réécriture contemporaine des Aventures d’Alice au Pays des Merveilles, le livret de Jack Murphy et Gregory Boys suit Alice, une romancière pour enfants sans succès qui s’installe avec sa fille dans le Queens après s’être séparée de son mari. Après s’être cogné la tête, elle se retrouve embarquée dans des aventures similaires à celles vécues par le personnage créé par Lewis Carroll.
La partition n’est globalement pas mémorable, mais offre quelques moments très sympathiques tels ce « Home » interprété par Janet Dacal.
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4 • « Curiouser and Curiouser »
John Barry, Alice’s Adventures in Wonderland (1972)
Si les adaptations cinématographiques et télévisuelles des aventures d’Alice abondent, les chefs d’œuvre se font rare en la matière. Il existe pourtant au moins un film quasi-oublié à ce jour qui mérite grandement d’être redécouvert.
Réalisé par un producteur de télévision australien répondant au nom de William Sterling, Alice’s Adventures in Wonderland est une œuvre remarquable à bien des égards : on y découvre dans le rôle du Lapin Blanc le jeune Michael Crawford une bonne décennie avant qu’il ne devienne une star du musical Outre-Manche pour son interprétation du Phantom of the Opera lors de la création du spectacle d’Andrew Lloyd Webber ; le comédien partage l’affiche avec Peter Sellers dans le rôle du Lièvre de Mars ;  le film jouit d’une esthétique sublime, enchaîne les effets spéciaux saisissants dans des décors plus beaux et spectaculaires les uns que les autres, et fut même récompensé par deux prix BAFTA pour sa photographie et ses costumes.
La musique n’est pas en reste. Si la vingtaine de chansons qui ponctuent le film sont pour la plupart de courtes pastilles, elles sont l’œuvre d’une équipe de talent : Don Black (Sunset Boulevard) signe les paroles, et le compositeur John Barry (auteur du célèbre thème musical de James Bond, et oscarisé de nombreuses fois pour son travail sur des bandes originales de film) signe la partition.
Parmi de nombreuses ritournelles, ils nous offrent deux airs sublimes : « Curiouser and Curiouser » et « The Me I Never Knew » (que vous découvrirez un peu plus loin dans la playlist), qui seront tous les deux repris quelques années plus tard par le crooner anglais Matt Monro.
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5 • « Un Joyeux Non-Anniversaire »
Mack David, Al Hoffman et Jerry Livingston, Alice au Pays des Merveilles (1951)
Est-il encore utile de présenter cette chanson culte du classique Disney ?
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6 • « En r’tard »
Julien Goetz & Cécile Clavier, Alice (2016)
Nous vous avions déjà parlé au mois de mai du très charmant spectacle Alice qui s’est joué au Théâtre Clavel. Œuvre d’une équipe qui nous avait déjà émerveillés avec Souviens-toi, Pan ! en 2011, cette comédie musicale destinée à un jeune public sera au Festival Off d’Avignon cet été.
Le titre « En r’tard » est interprété par l’intégralité de la troupe : Marie Oppert (Les Parapluies de Cherbourg), Hervé Lewandowski (La Petite Fille aux Allumettes, Oliver Twist), Antonio Macipe (Souviens-toi, Pan !), Véronique Hatat (La Revanche d’une Blonde), Vincent Gilliéron (Question de point de vue), et Julie Lemas (Souviens-toi, Pan !). Et comme vous vous en doutez, cette chanson met à l’honneur… le Lapin Blanc, sur un arrangement très swing qui n’est pas sans rappeler l’énergie de certaines chansons du classique Disney Aladdin.
7 • « Secrets »
Damon Albarn, Wonder.land (2015)
Nous refaisons un tour du côté du musical rock présenté au Châtelet ces dernières semaines, avec cette chanson dans laquelle l’avatar virtuel Alice encourage sa créatrice, la jeune Aly, à se confier sur les secrets qui la tourmentent. Une chanson toute en douceur qui constitue l’un des moments les plus touchants du spectacle.
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8 • « Growing Up »
Bucky Searles, Alice in Wonderland: An X-Rated Musical Comedy (1976)
Passons à présent à la découverte de curiosités plus ou moins étonnantes.
En plein Âge d’Or du Porno, Bill Osco se lance dans la production de parodies cinématographiques pour adultes. Il détourne d’abord la série de science-fiction Flash Gordon avant de s’attaquer au roman de Lewis Carroll dont les droits tombés dans le domaine public vont lui faciliter la tâche (nous vous en avions parlé dans un dossier consacré aux comédies musicales interdites aux moins de 18 ans).
Est-il inspiré par le succès d’Alice’s Adventures in Wonderland quelques années plus tôt ? Toujours est-il que le producteur décide de créer le tout premier film pornographique musical de l’histoire du cinéma. Osco confie l’écriture des chansons à Bucky Searles, qui a signé la musique de ses premières productions, et le rôle titre à la jeune Kristine DeBell dont ce sont les débuts d’actrice.
Compte tenu de l’inexpérience de la comédienne et la frivolité du genre (peu exigeant d’un point de vue cinématographique), on ne peut qu’être surpris par la qualité de ce numéro musical par lequel le film débute : si la réalisation laisse à désirer, la voix de Kristine DeBell est en revanche pleine d’assurance et charmante, la mélodie et les arrangements sont extrêmement séduisants… on en oublierait presque que la scène est tirée d’un film X !
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9 • « When I’m the King of Wonderland »
John Sebastian, The Care Bears – Adventure in Wonderland (1987)
Celui-ci, je suis allé le chercher trèèèèèèèèès très loin, rien que pour vous. Et concrètement, si vous l’oubliez instantanément, je ne vous en voudrais pas vraiment.
Si comme moi vous êtes un ou une trentenaire un brin nostalgique, vous vous souviendrez avec tendresse des Bisounours (au Québec : les Calinours), ces peluches adorables et colorées qui ont bercé notre enfance.
En 1987, Cineplex Oden Films produit le troisième et dernier film d’animation consacré aux personnages à connaître une sortie dans les salles obscures.
Le dessin animé s’approprie l’histoire d’Alice et prend de nombreuses libertés pour l’adapter à son univers : nos petits nounours préférés reçoivent la visite du Lapin Blanc qui leur confie pour mission de retrouver la Princesse de Cœur disparue. Celle-ci doit être couronnée Reine du Pays des Merveilles, sans quoi le titre royal reviendra à l’infâme Sorcier du Pays des Merveilles.
Outre un rap assez minable du Cheshire Cat, ce film ponctué de quelques chansons donne la parole au vilain Sorcier (Colin Fox) dans ce numéro musical vaguement inspiré de Broadway. On n’imaginerait pas que John Sebastian, qui en est l’auteur, est monté sur la scène du Festival de Woodstock, et a fondé un groupe rock intronisé au Hall of Fame.
10 • « The Lobster Quadrille »
John Barry, Alice’s Adventures in Wonderland (1972)
Si les adaptations d’Alice en comédie musicale aiment à proposer exclusivement des chansons originales, certaines d’entre elles ont la bonne idée de rendre hommage à Lewis Carroll en mettant en musique les poèmes qui ponctuent son œuvre originale.
Comme bon nombre de ces poèmes, « Le Quadrille des Homards », autre titre donné à « La Chanson de la Fausse-Tortue », est une parodie d’un poème du XIXème siècle.
11 • « The Lobster Quadrille »
Franz Ferdinand, Almost Alice (2010)
Paru à la sortie du film de Tim Burton, l’album concept Almost Alice est une compilation de titres inspirés de l’œuvre de Lewis Carroll et des deux longs-métrages des studios Disney.
On retrouve dans cet album « Le Quadrille des Homards » dans une mise en musique originale signée par le groupe rock écossais Franz Ferdinand.
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12 • « Through the Looking Glass »
Frank Wildhorn, Wonderland (2011)
Le Pays des Merveilles est une chose, l’autre côté du miroir en est une autre. La deuxième moitié du diptyque, moins célèbre que la première, a tout autant influencé les différentes adaptations que nous avons vues jusqu’ici.
Dans le spectacle de Frank Wildhorn, qui sera en tournée à travers le Royaume-Uni en 2017 avec une nouvelle production, le premier acte s’achève sur ce numéro qui voit Alice et ses nouveaux amis traverser de l’autre côté du miroir pour sauver Chloé, la fille de l’héroïne, enlevée par un Chapelier Fou aux noirs desseins…
13 • « Dans le monde de mes rêves »
Sammy Fain & Bob Hilliard, Alice au Pays des Merveilles (1951)
Ce n’est sans doute pas la chanson la plus mémorable du film, mais vous conviendrez que « Dans le monde de mes rêves » est un air adorable qu’on réécoute avec plaisir.
14 • « I’m Right »
Damon Albarn, Wonder.land (2015)
Dans cette version 2.0 d’Alice au pays des smartphones, la Reine de Cœur est une directrice d’école sévère. Elle ne manque pas de confisquer les téléphones des élèves dissipés qui ne suivent pas le règlement… Et comme elle l’affirme dans cette chanson, ses décisions sont irrévocables et c’est pour leur propre bien qu’elle les prive de leurs loisirs électroniques.
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15 • « The Me I Never Knew »
John Barry, Alice’s Adventures in Wonderland (1972)
Chanson de fin du film de William Sterling, « The Me I Never Knew » est un air sublime interprété par Natalie Farmer, la doublure voix chantée de l’actrice Fiona Fullerton.
L’année suivant la sortie du film, le chanteur Scott Walker reprendra le titre dans un arrangement pop qui vaut également le détour.
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16 • « Finding Wonderland »
Frank Wildhorn, Wonderland (2011)
Et pour conclure cette tout première playlist, nous terminons avec le finale du Wonderland de Frank Wildhorn, interprété par Jason Howland, Janet Dacal & Darren Ritchie : la chanson ne marquera vraisemblablement pas plus l’histoire du musical que le spectacle dont elle est issue, mais j’espère que son style représentatif du Broadway des années 2010 vous charmera autant que moi en attendant ma prochaine playlist, et vous donnera envie d’aller trouver le Pays des Merveilles dans les nombreuses œuvres citées ici !
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