Love Never Dies
En avant-premières depuis le 23 février 2010 à l’Adelphi Theatre.
Du lundi au samedi à 19h30, les mercredi et samedi à 14h30, de 25£ à 67,50£.
Comme nous vous l’avions annoncé la semaine dernière, Love Never Dies, la suite des aventures du Fantôme de l’Opéra à débuté à Londres. Musical Avenue a assisté à l’une des premières previews du show.
Le renouveau par la continuité
Souvenez-vous : à la fin du Phantom Of The Opera nous quittions un Palais Garnier déserté par le phantom, et Christine Daaé et Raoul le vicomte de Chagny pouvaient enfin vivre leur amour au grand jour.
Le rideau se lève 10 ans plus tard au sud de Manhattan, près du parc d’attraction de Coney Island. Cette nouvelle ambiance a permis au metteur en scène Jack O’Brien de créer une nouvelle esthétique propre à Love Never Dies mais très éloignée de la production originale.
L’univers, qui n’est pas sans rappeler celui de Tim Burton sur le début du spectacle, se révèle aux spectateurs grâce à une technologie avancée : la scénographie recourt à plusieurs écrans de manière à créer de nombreux effets d’optique plutôt réussi.
Fort heureusement ces écrans ne remplacent pas les décors et sont utilisé seulement sur une partie du spectacle. Le reste de la scénographie utilise des automates et un plateau tournant classique afin de faire apparaitre les différents éléments de décors.
La nouvelle partition d’Andrew Lloyd Webber emprunte beaucoup à son Phantom of the Opera. Il utilise les mêmes ficelles pour le plus grand bonheur du public. Ainsi le spectacle fait triompher quelques morceaux comme "Till I hear you sing" et "Love Never dies" qui déclenchent des ovations dans la salle, mais aussi "Once upon another time", "Dear old friend", “Heaven the sea" et bien sûr "Entr’act".
Seul un moment musical est déstabilisant : "The beauty underneath", un duo pop-rock entre le fantôme et Gustave, le fils de Christine, qui surprend également par sa mise en scène. Bien sûr comme dans chaque spectacle de Webber les thèmes musicaux récurrents sont nombreux : les airs de "The Coney Island Waltz", "Till I hear" et certaines chansons de The Phantom of the Opera résonnent tout au long du spectacle. C’est notamment grâce à ces thèmes que l’auteur parvient à réalises son idée de montagnes russes musicale.
Un cast à la hauteur du défi
La plupart des interprètes ont déjà interprété leurs rôles dans The Phantom of the Opera et se montrent donc à l’aise dans leurs personnages. Ramin Karimloo et Sierra Bogess (le Fantôme et Christine) possèdent la scène grâce à une grande puissance vocale et un jeu exemplaire. Malgré les faiblesses du livret, l’émotion atteint le public.
Summer Strallen (Meg) quant à elle manque de coffre, ce qui rend parfois son chant inaudible par la salle. De plus, elle peine à chanter et danser en même temps, et semble trop souvent se reposer sur les chœurs.
Liz Robertson interprète une Giry dynamique. Mention spéciale à Niamh Perry qui joue Fleck, un paon tout droit sorti de l’Étrangle Noël de Mr Jack.
Un livret qui fait débat
Le livret est l’aspect le plus critiqué (avec l’esthétique) et critiquable du spectacle.
La continuité avec Le Fantôme de l’Opéra n’est pas flagrante : les personnages ont bien changé en dix ans, ce qui déstabilise durant le premier acte. Le fantôme est devenu humain et communique avec l’extérieur facilement. Madame Giry est beaucoup plus dynamique. Seuls quelques éléments du livre Le fantôme de Manhattan (NDLR : suite donnée par Frederick Forsyth au roman original de Gaston Leroux) ont été repris. L’histoire manque de densité : sur les deux heures et demi que durent le musical, il n’y a que peu de rebondissements.
Enfin, une partie de la relation entre le fantôme et Christine a été oubliée. Webber à seulement retenu l’amour entre les deux êtres en occultant complètement les autres liens qui les rapprochaient (l’ange de la musique). À la tombée du rideau, on regrette aussi le manque de scène de groupe à l’image de "Masquerade" du Phantom of the Opera. Le spectacle est beaucoup plus intimiste.
Malgré ce livret très décevant, et une mise en scène plutôt statique, la salle émue par la dernière scène n’a pas hésité à se lever avant même que le rideau ne soit complètement baissé. Une standing ovation à clôturé la représentation par un public qui semblait conquis grâce à la qualité de la musique d’Andrew Lloyd Webber et des interprètes.
Espérons que cette suite saura encore se bonifier durant cette nouvelle semaine de previews avant la grande première du 9 mars.
Love Never Dies, d’Andrew Lloyd Webber
En avant-premières depuis le 23 février à l’Adelphi Theatre.
Équipe créative : Andrew Lloyd Webber, producteur, compositeur, livret et arrangements musicaux; Glenn Slater, paroles et livret; Ben Elton, livret; Frederick Forsyth, livret; Jack O’Brien, metteur en scène; Jerry Mitchell, chorégraphe; Bob Crowley, décors et costumes; Paule Constable, création lumières; Mick Potter, design sonore; David Cullen, arrangements musicaux; Simon Lee, directeur musical; Jon Driscoll, création vidéo; Scott Penrose, effets spéciaux; Armando Farfan Jr, consultant en arts du cirque.
Avec : Ramin Karimloo, Sierra Boggess, Joseph Millson, Liz Robertson, Summer Strallen, Niamh Perry, Adam Pearce, Jami Reid-Quarrell, Jack Blass, Harry Child, Tyler Fagan, Alexander Hockaday, Richard Linnell, Charlie Manton, Kaisun Raj.
www.loveneverdies.com