Dossier : Naissance de la comédie musicale et spectacles précurseurs

Temps de lecture approx. 20 min.

 Dossier : Naissance de la comédie musicale et spectacles précurseurs Si la comédie musicale telle que l’on y fait référence aujourd’hui émerge des scènes de Broadway ou du West End, ce n’est pas un hasard. Petit retour en arrière sur la naissance du genre et les pièces maîtresses de Londres et de New York qui ont inspiré les grandes œuvres du XXème siècle, à l’occasion de l’évènement Show Boat, présenté au théâtre du Châtelet de Paris jusqu’au 19 octobre.

Forme de théâtre combinant librement musique, chant, dialogue parlé et danse, la Comédie Musicale se caractérise par le fait que tous ses aspects, mots, mouvements, mélodies et techniques participent à communiquer au spectateur aussi bien l’histoire elle-même que le contenu émotionnel : celui-ci peut se trouver dans l’humour, l’amour, la colère, la souffrance, etc. Des gros budgets de Broadway et West End, aux productions Off, régionales, amateur, la comédie musicale est présente dans le monde entier.

Des genres divers pour un divertissement léger

Sans remonter aussi loin que le théâtre grec, on sait que l’association de la musique, du chant ou de la danse au théâtre classique a pris forme dès le XVIIème siècle avec la "Commedia dell’arte" en Italie, les farces de Molière en France et les "English Operas" (Opéras anglais), durant lesquels des intermèdes de théâtre musical viennent bousculer les conventions classiques et ajouter une touche satirique ou comique.

"The Beggar’s Opera" de John Gay

En 1728, The Beggar’s Opera de John Gay marque l’apogée de la "Ballad Opera", constituée de textes chantés sur les airs populaires de l’époque. Puis, c’est le début des livrets originaux des premiers "Comic Operas" (Opéras-comiques) tels Die Zauberflöte (La Flûte enchantée, 1791) de W. A. Mozart ou The Bohemian Girl (1843) composé par Michael Balfe (livret Alfred Bunn), qui se basent généralement sur une trame amoureuse/romantique. Initialement drame chanté autour d’un sujet léger avec une fin heureuse, le Comic Opera comprend peu à peu tout opéra ayant des parties parlées même avec des sujets plus tragiques, comme par exemple Carmen (1875), de Georges Bizet, basé sur le livre éponyme de Prosper Mérimée.

Suivront diverses formes de théâtre musical au XIXème siècle. Le Burlesque musical est une parodie théâtrale et musicale adaptant de manière "risquée" un opéra ; elle est caractérisée par de nombreux jeux de mots, des dialogues ou danses suggestives et une intrigue minimale. Les mélodrames sont des drames des XVIIIème et XIXème siècles dans lesquels l’action est accompagnée par un orchestre ou des chanteurs. Cependant, cette forme de poésie déclamée en musique (peut-être ancêtre du slam ?) tombe assez rapidement dans l’oubli. Le Music-Hall britannique (1850-1960) et le Vaudeville américain (1880-1930), genres théâtraux proches l’un de l’autre, proposent des spectacles de divertissement populaire contenant aussi bien musiciens, danseurs et comédiens que magiciens, animaux ou acrobates.

"La Vie parisienne", de Jacques OffenbachEnfin, l’Opérette, qui regroupe des pièces courtes et plus légères que l’opéra, démarre avec des grands noms tels que Johann Strauss II (Die FledermausLa Chauve-souris, 1874) en Autriche et Jacques Offenbach (La Vie parisienne, 1866), qui propose en France des revues frivoles, à la limite de l’érotisme, donnant une vision grotesque de la société. Bien que précurseur de la Comédie Musicale que l’on pourrait définir comme du théâtre avec du chant, l’Opérette est plutôt de l’opéra avec du théâtre, ce qui se voit en particulier dans le choix des artistes. Certains considèrent d’ailleurs que My Fair Lady (qui débarquera au théâtre du Châtelet à la fin de l’année) et les œuvres de Rodgers et Hammerstein (The Sound of Music, …) sont plus proches d’une opérette moderne que d’une comédie musicale.

A ce stade, si chant, danse et théâtre sont présents dans une même pièce, le traitement reste cloisonné. Dans les opéras-comiques, les chanteurs principaux laissent à la troupe du ballet la charge de la partie dansée. Dans le Burlesque, le Music-Hall ou le Vaudeville, il n’y a que peu voire pas d’histoire pour unifier la série de sketchs. Finalement, tous ces genres coexistent plus ou moins sur une certaine période et les librettistes n’hésitent pas à mélanger les genres.

SOMMAIRE :

  1. Introduction – Des genres divers pour un divertissement léger
  2. Fin du XIXème : apparition et confirmation
  3. De l’Opéra-Comique à la Comédie Musicale : une route sinueuse
  4. Les années "Musicals"
  5. Les comédies musicales, et maintenant ?

Fin du XIXème : apparition et confirmation

New York, qui n’a commencé que tardivement à rentrer dans la ronde, va lancer en 1866 la première pièce de t
héâtre considérée comme à l’origine de la conception moderne de la Comédie Musicale : The Black Crook, de Charles M. Barras
. C’est un changement majeur dans la création : les reprises ou créations musicales et les danses du spectacle sont réalisées par les acteurs eux-mêmes et sont incorporées à la pièce. Si les cent ballerines en costume sont bien présentes, les effets spéciaux et changements de décor majeurs font leur apparition. Alors que les pièces précédentes atteignaient rarement les 100 représentations, la pièce se maintint 474 soirs malgré ses cinq heures de spectacle. Avec la fin de la guerre de Sécession et le développement du réseau ferré, l’audience potentielle accrue permet à ce nouveau genre de se développer rapidement.

"The Black Crook", de Charles M. Barras

A Londres, à partir de 1878, W. G. Gilbert et Arthur Sullivan proposent plus d’une douzaine d’opéras-comiques, alternatives familiales des opérettes frivoles françaises. Après sept ans, la collaboration de Gilbert et Sullivan prend un tour nouveau avec The Mikado en 1885 : les lois et les lieux sont imaginaires et le ton léger, mais les thèmes de la mort et la cruauté sont explicites ; la formule fonctionne grâce à l’apparente insouciance du traitement. Avec Alfred Cellier et B. C. Stephenson qui signent la presque-comédie musicale Dorothy (1886), on sent que dans le livret, les situations absurdes font place aux farces humoristiques mais aussi à un contenu plus profond.

Toutes ces productions marquent un autre tournant, cette fois dans le public visé. Ce sont des pièces pour spectateurs "respectables", contrastant avec les adaptations des autres genres européens, qui fournissent généralement un divertissement populaire grivois. Le ton donné est similaire à Londres, avec en particulier la conversion progressive du Gaiety Theatre, grâce au succès d’A Gaiety Girl (1893) de James T. Tanner et Sidney Jones, produit par George Edwardes. Les danseuses de mœurs légères font place aux "girls" habillées par les grands couturiers, et de tel renom que les jeunes gens de bonne société les attendent en sortie de scène pour les demander en mariage.

La tendance est marquée vers un livret plus cohérent et une sophistication des personnages, mais le propos, bien que satirique, reste léger. Edwardes donne aussi à la comédie musicale sa popularité internationale avec une tournée en 1894 et des productions successives qui furent la source de plusieurs copies et imitations. Au fur et à mesure des représentations, aussi bien les chansons que la distribution changent pour maintenir le spectacle à la page ; ce sera plus tard un trait caractéristique du genre. Avec le Copyright international, des reprises officielles et beaucoup plus tard des films seront de plus en plus fréquemment créés à partir de ce que l’on appelle désormais des comédies musicales.

SOMMAIRE :

  1. Introduction – Des genres divers pour un divertissement léger
  2. Fin du XIXème : apparition et confirmation
  3. De l’Opéra-Comique à la Comédie Musicale : une route sinueuse
  4. Les années "Musicals"
  5. Les comédies musicales, et maintenant ?

De l’Opéra-Comique à la Comédie Musicale : une route sinueuse

Au début du XXème siècle, opérettes et comédies musicales sont en compétition, en particulier sur la scène anglaise, qui privilégie des pièces légères dans le contexte de la première guerre mondiale : à Londres, Chu Chin Chow (1916) d’Oscar Asche et Frederic Norton, inspirée librement de l’histoire d‘Ali Baba et les quarante voleurs, court sur 2238 représentations, plus de deux fois le record des comédies musicales précédentes. Mais c’est l’innovation américaine post-première guerre mondiale qui va faire pencher la balance.

"Oh, Lady! Lady!!", de Jerome Kern et Guy BoltonDès les années 1910 et l’ouverture du petit Princess Theatre sur la 39ème rue, des frémissements se font sentir dans la forme des pièces de théâtre musical lorsque Jerome Kern (qui signera un peu plus tard les musiques de Show Boat) et Guy Bolton écrivent une série de comédies musicales dédiées à ce lieu exigu. Alors qu’auparavant les spectacles étaient constitués d’une succession de chansons isolées, les deux librettistes et leur collaborateur P. G. Wodehouse, parolier, ont montré qu’une comédie musicale pouvait allier au divertissement populaire une continuité entre l’histoire et les chansons, avec notamment Oh, Boy! (1917) et Oh, Lady! Lady!! (1918). Les personnages et les situations deviennent plus crédibles, quoique toujours humoristiques, et l’intégration de chansons est telle que les thèmes musicaux sont employés pour accentuer l’action ou développer la nature des personnages. S’inspireront de leurs premières œuvres, les plus grands noms de la comédie musicale comme George Gershwin et Irving Berlin, qui inspireront à leur tour Richard Rodgers et Stephen Sondheim.

Les années 1920 sont propices à la production américaine de comédies musicales. La musique y évolue fortement avec l’introduction du ragtime et du jazz. Ce sont plutôt des revues, laissant la part belle aux étoiles montantes, où l’intrigue a une maigre place dans l’ombre des costumes et paillettes. Les livrets ne brillent donc pas d’ingéniosité mais des œuvres comme Sally, Lady Be Good, Sunny, No No Nanette ou Funny Face i
ntègrent déjà des standards de George Gershwin, Cole Porter, Jerome Kern ou encore Richard Rodgers
, et ont fait découvrir de grands artistes comme Fred Astaire ou Marylin Miller.

"Show Boat" de Jerome Kern et Oscar Hammerstein IIEn 1927, bien loin de ces frivolités, Jerome Kern s’associe avec Oscar Hammerstein II pour présenter au Ziegfeld Theatre Show Boat, son plus grand succès et surtout une comédie musicale à part. Elle se joue actuellement au théâtre du Châtelet et est considérée comme un musical fondateur : pour la première fois, l’intrigue comporte une dimension dramatique traitée comme telle sur scène (voir notre article de présentation sur Show Boat).

Dans le même temps l’apparition du son au cinéma, bien décrit par le long-métrage Singin’ in the Rain (1952), marque le début des films musicaux, et le tout premier film avec son synchronisé est un musical : The Jazz Singer (1927). A partir de 1929, plus d’une centaine de versions cinématographiques de musicals en Technicolor verront le jour dont The Desert Song ou Sally. Après une petite pause liée à cette saturation du marché, sortiront 42nd Street (1933), ainsi qu’une version fidèle de Show Boat (1936).

L’Opéra de quat’sous (Die Dreiroshenoper, Berlin 1928) de Brecht, mis en musique par Kurt Weill, pose la question rhétorique centrale : "Qui est le plus grand criminel : celui qui vole une banque ou celui qui en fonde une ?". S’inspirant de The Beggar’s Opera, elle est l’une des comédies musicales allemandes les plus connues et reprises. Avec la Grande Dépression, le succès des spectacles musicaux légers fait qu’aucune autre œuvre incluant un sujet social aussi sérieux que la ségrégation ne verra le jour jusqu’aux années 1940.

Des équipes créatives commencent néanmoins à suivre ce nouveau format de comédie musicale construisant danses et chansons autour du livret. Plusieurs essais mémorables de l’équipe de Georges Gershwin tels que la satire politique Of Thee I Sing (1931), première comédie musicale à gagner le prix Pulitzer, et le musical "opératique" Porgy And Bess (1935), qui inspirera plus tard West Side Story et Sweeney Todd (au printemps prochain au Théâtre du Châtelet), montrent qu’une nouvelle voie est ouverte.

On Your Toes (1936), de Richard Rodgers et Lorenz Hart et produit par George Abbott, marque la première utilisation dramatique de la danse classique ainsi que l’incorporation de jazz dans sa partition. Adapté au cinéma en 1939, il inspirera de nombreux films musicaux tels que Dirty Dancing, Flash Dance et bien d’autres.

"Oklahoma!", de Rodgers et HammersteinLa première comédie musicale de Rodgers et Hammerstein, Oklahoma! (1943), achève la révolution entamée par Show Boat en intégrant les aspects du théâtre musical : une intrigue cohérente et des danses qui font avancer l’intrigue. En particulier, l’ouverture du rideau se fait non plus sur un chœur de "girls" en costume mais sur une femme occupée à une tâche ménagère et une voix-off a capella. Le musical renverse les codes établis, recueille des critiques dithyrambiques et un prix Pulitzer. C’est le premier "blockbuster" sur Broadway avec 2212 représentations. Avant Oklahoma!, les paroliers sont des auteurs de chansons ; désormais, ce sont des dramaturges.

Logiquement à l’origine de plusieurs reprises, Oklahoma! s’est encore manifesté en 2002 lors de la 56ème cérémonie annuelle des Tony Awards :

Les œuvres suivantes de ce duo mythique (Carousel (1945) ; South Pacific (1949) ; The Sound of Music (1959)) sont toutes devenues des classiques, et traitent de thèmes sombres comme le meurtre, la violence conjugale, le racisme, la deuxième guerre mondiale. Malgré la période de guerre, émergent de grandes œuvres comme On The Town (1944) de Leonard Bernstein considéré comme le premier à suivre les règles du musical contemporain, Annie Get Your Gun (1946) de Irving Berlin et Kiss me Kate (1948) de Cole Porter, entré dans l’histoire car récompensé du premier Tony Award (équivalent des Molières français) pour la Meilleure Comédie Musicale en 1949.

SOMMAIRE :

  1. Introduction – Des genres divers pour un divertissement léger
  2. Fin du XIXème : apparition et confirmation
  3. De l’Opéra-Comique à la Comédie Musicale : une route sinueuse
  4. Les années "Musicals"
  5. Les comédies musicales, et maintenant ?

Les années "Musicals"

Cela fait déjà quelques années que la comédie musicale, appelée désormais simplement "musical" dans les pays anglo-saxons, est devenue un genre en soi. Des petites révolutions, qui vont souvent de pair avec des avancées technologiques ou sociétales, vont diversifier sa forme au cours des ans. A la fin des ann&ea
cute;es 1950, deux adaptations de pièces de théâtre sont des succès : My Fair Lady (1956) est la deuxième collaboration d’Alan Jay Lerner (livret et paroles) et Frederick Loewe (musique) ; cette adaptation de Pygmalion de George Bernard Shaw est accueillie comme un des meilleurs musicals du siècle par la critique, qui voit là une preuve que ce duo a surpassé celui des maîtres Rodgers et Hammerstein.

Elle a par ailleurs révélé Julie Andrews que nous pouvons redécouvrir interprétant "Wouldn’t it Be Loverly?" :

Deux ans plus tard, West Side Story, librement inspiré de Roméo et Juliette avec des musiques de Leonard Bernstein, révèle un tout nouveau parolier : Stephen Sondheim. De plus, ce qu’Agnès DeMille avait initié sur les chorégraphies de Oklahoma! est encore développé par Jerome Robbins, qui fait de West Side Story une manifestation chorégraphique en continu. Le musical frappera les esprits sur scène, et le monde entier se souvient de l’adaptation cinématographique.

Le fameux "Playbill" de "Cabaret" à BroadwaySeul Harold Prince eut le courage de produire cet ensemble tumultueux considéré par tous comme trop sombre et difficile, mais qui initia pourtant un courant de comédie musicale dramatique. Prince réitèrera l’audace avec Cabaret de John Kander (musique), Fred Ebb (paroles) et Joe Masteroff (livret) en 1966. A noter que ce dernier est également l’auteur du livret de She Loves Me créé en 1963, actuellement présenté dans sa version française au Théâtre de Paris, et mis en scène à sa création par… Harold Prince.


Joel Grey, premier maître de cérémonie dans Cabaret, sous la direction de Hal Prince

Ces triomphes vont pouvoir s’établir dans la durée, car quelques années plus tard sont tournés des films au titre éponyme, qui seront à leur tour des succès populaires. C’est le début de la pérennité pour les spectacles vivants avec l’apparition du son stéréophonique (1958). Les années 1960 verront d’ailleurs un tournant du film musical lorsque les adaptations de scène laissent place à des créations spécifiques pour le cinéma en commençant par Mary Poppins (1964).

SOMMAIRE :

  1. Introduction – Des genres divers pour un divertissement léger
  2. Fin du XIXème : apparition et confirmation
  3. De l’Opéra-Comique à la Comédie Musicale : une route sinueuse
  4. Les années "Musicals"
  5. Les comédies musicales, et maintenant ?

Les comédies musicales, et maintenant ?

La multitude de comédies musicales qui vont suivre trouveront souvent leurs racines dans les œuvres évoquées précédemment. Des innovations vont bien-sûr émerger de temps à autre. Avec un nouveau style musical, les "musicals rock" trouvent leur titre de noblesse avec la révolution sexuelle et la culture hippie décrites dans Hair (1967). Puis un nouvel essor, en 1996 avec Rent de Jonathan Larson, basé sur l’opéra La Bohème et tourné vers un public jeune. Ce spectacle a initié l’habitude d’offrir des places à tarif réduit pour le jour même, tradition désormais courante dans le West End et à Broadway.

Découvrons une compilation des clips de promotion de l’Original Broadway Cast de Rent :

Des phénomènes, souvent à la fois compositeurs et paroliers, ont marqué les dernières décennies tels que Stephen Sondheim (Company ; A Little Night Music ; Sweeney Todd …) et Andrew Lloyd Webber (Evita ; Cats ; The Phantom of the Opera ; Sunset Boulevard…). De même, des chorégraphes comme Jerome Robbins (On the Town ; West Side Story ; Fiddler on the Roof) et Bob Fosse (Sweet Charity ; Cabaret ; Chicago) ont témoigné des tournants esthétiques du genre.

Les français Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil ont poussé encore plus loin le concept du musical en utilisant uniquement des dialogues chantés dans Les Misérables. Produit à Londres puis à Broadway par Cameron Mackintosh, il fait suite à leur Révolution française écrite en 1973, considérée comme le premier opéra rock français, quelques années avant la création de Starmania. Par ailleurs, en France, de nouveaux spectacles musicaux s’écartent peu à peu du schéma contemporain du musical à partir de 1998 (Notre Dame de Paris, de Richard Cocciante et Luc Plamo
ndon) et reviennent à une forme plus ancienne sans continuité dramatique, mettant en scène un album discographique.

Aujourd’hui, avec la multiplication de spectacles et une certaine stagnation de la taille du public, l’heure n’est plus aux risques. La tendance que les productions Disney ont entamée en adaptant en musicals leurs plus célèbres dessins animés (Beauty and the Beast, The Lion King…) s’est confirmée avec de plus en plus de comédies musicales basées sur les grands succès du box-office (Hairspray ; The Producers ; Billy Elliot ; Shrek ; Mary Poppins ; …). Bien entendu, des adaptations cinématographiques de musicals continuent de fleurir, avec plus ou moins de réussite (Evita, Chicago, The Phantom of the Opera, Nine). Une autre tendance récente a permis la création de musicals basés sur des chansons issues d’albums d’artistes populaires (Jersey Boys ; Mamma Mia!, au Théâtre Mogador à partir du 28 octobre ; We Will Rock You).

Stephen Sondheim, pessimiste, estime qu’à Broadway on ne trouve plus que des reprises, ou toujours les mêmes musicals encore et encore. Pour lui, cette sorte de film sous forme de spectacle vivant n’est plus qu’une attraction touristique. En pensant à Avenue Q (2003), comédie musicale satirique inspirée des marionnettes du Muppet Show ou à In the Heights, nous préférons penser, à l’instar de John Kenrick, historien de Broadway, que le musical continue de changer et donc qu’il est toujours vivant

SOMMAIRE :

  1. Introduction – Des genres divers pour un divertissement léger
  2. Fin du XIXème : apparition et confirmation
  3. De l’Opéra-Comique à la Comédie Musicale : une route sinueuse
  4. Les années "Musicals"
  5. Les comédies musicales, et maintenant ?

Sources : Wikipedia ; The Encyclopedia of Musical Theatre, TV and Film by John Kenrick ; Broadway : The American Musical ; Internet Off-Broadway Database ; The Broadway Musical Home.

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