En décembre dernier, le public parisien découvrait à l’Opéra Comique avec un frisson mêlé de plaisir La Petite Boutique des Horreurs. En ce début de printemps, le spectacle pose ses valises à l’Opéra de Dijon. Préparez-vous à ne plus jamais regarder vos plantes de la même manière !
L’histoire d’un fleuriste et de sa plante pas tout à fait normale
La Petite Boutique des Horreurs est une comédie musicale signée Alan Menken et Howard Ashman (un duo star à qui on doit notamment La Petite Sirène et la Belle et la Bête). Moins connue du public francophone, la Petite Boutique des Horreurs est l’adaptation d’un film de série Z du même nom.
Le spectacle raconte l’histoire d’une boutique de fleuriste, dans un quartier mal famé de New-York, tenue par l’autoritaire M. Mushnik. Seymour est jeune fleuriste un peu naïf et maladroit amoureux de sa collègue, Audrey. Par ailleurs, il est passionné par les plantes étranges et exotiques. Il vient d’ailleurs de faire l’acquisition d’une plante inconnue qu’il nomme Audrey II. Celle-ci intrigue et attire bientôt les clients dans la boutique. Cependant, chaque succès a ses contreparties, et Seymour découvre bientôt que la plante si lucrative se révèle avoir un certain attrait pour… la chair humaine.
A cette intrigue plus proche du drame de Faust que du conte de fées, s’ajoute la présence d’un dentiste psychopathe, et d’un chœur digne de la Grèce antique. Un délicieux cocktail de frisson, humour (plus ou moins noir) et swing au rendez-vous !
Une production haute en couleurs
La mise en scène de Valérie Lesort et Christian Hecq s’inscrit très bien dans l’univers de la pièce : sur la – presque trop grande – scène de l’Opéra Comique trône la boutique de fleuriste du quartier délabré. Des rats sortent des égouts et les passants ont l’air louche. S’il n’y a aucun grand changement de décors, l’espace dégagé à l’avant-scène laisse une belle place aux rêves de machine à laver, au cabinet de dentiste improvisé ou aux raids de motard.
Cette adaptation française se distingue par sa distribution. Celle-ci mêle des chanteurs issus du monde lyrique et d’autres venus de la comédie musicale : un choix original qui a le mérite de créer un pont entre les deux mondes.
Cependant, la véritable vedette du spectacle est Audrey II, une succession de marionnettes qui incarnent la plante d’abord mignonne puis effrayante. Chapeau au marionnettiste Sami Adjali qui l’anime et nous offre quelques scènes de gueuleton végétal particulièrement réussies ! Son interprète Daniel Njo Lobé est particulièrement convaincant dans son rôle.
Voir de tels spectacles à l’Opéra Comique permet de faire découvrir la richesse du répertoire de la comédie musicale à un public davantage sensibilisé aux opéras, tout en ouvrant les portes des scènes lyriques aux amateurs de théâtre musical. Une belle initiative comme on aimerait en voir plus souvent !
De l’Opéra Comique à l’Opéra de Dijon
La production de Valérie Lesort et Christian Hecq a achevé ses représentations à l’Opéra Comique avec une salle comble et enthousiaste. Elle s’apprête désormais à partir pour l’Opéra de Dijon, co-producteur du spectacle où, là-encore, les billets sont déjà presque tous vendus.
A l’affiche de cette salle, le public pourra applaudir la même distribution qu’à l’Opéra Comique, à l’exception du rôle de Seymour qui sera tenu par Guillaume Andrieux.
Pour tous ceux qui n’auront pas eu la possibilité de voir ce spectacle kitch, drôle et effrayant, nous croisons les doigts pour qu’il revienne à la saison prochaine dans de nouvelles salles ! En attendant, il est toujours possible de se consoler avec le film de Frank Oz de 1986.
Pour en savoir plus sur l’avis de Musical Avenue sur le spectacle, n’hésitez pas à écouter notre podcast sur les comédies musicales passées « du grand écran à la scène ».