David Alexis foule actuellement les planches du Théâtre Mogador en tant que Professeur Abronsius dans Le Bal des Vampires. Il retrouve la production Stage Entertainment sept ans après Cabaret. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus sur ses retrouvailles et son nouveau rôle.
Musical Avenue : Comment êtes-vous arrivé sur Le Bal des Vampires ?
David Alexis : Par un casting. On m’a contacté. Ce qui est drôle c’est que je n’ai pas postulé pour Le Bal des Vampires. C’est la production qui m’a appelé pour me proposer le casting. J’ai fait le casting normalement. J’étais en tournée à l’époque, avec un spectacle avec Alain Sachs. A ce moment-là, j’étais très fatigué, pas monts et par vaux. Je faisais beaucoup de voyages. Mais j’ai passé un premier tour, deuxième tour, troisième tour, et un tour final devant Roman Polanski, où on était quelques-uns encore à être Professeur (Abronsius, ndlr) potentiellement. Et il m’a choisi moi. Par mon physique, mon agilité semblerait-il, ma diction, mon humeur. Ça a été un plaisir d’avoir cette annonce. J’étais dans le train, je me souviens, je partais à Béziers pour jouer Tout Offenbach ou presque avec Alain Sachs, quand la production m’a appelé en disant " Roman Polanski t’a choisi" ! J’en revenais pas, parce que je me disais que je n’avais peut-être pas tout à fait l’âge du rôle… Et en fait il ne voulait surtout pas l’âge du rôle, parce que c’est tellement physique, il faut suivre. Je ne suis pas vieux hein ! J’aborde la quarantaine mais ça va !
Roman Polanski vous a choisi pour votre diction à cause de la moustache ?
D.A. En fait, la moustache, au début, je l’avais prise comme un ennemi. Ça m’a rappelé mes tous premiers pas devant les caméras par exemple, quand j’ai fait des petites silhouettes dans des téléfilms où j’avais peur de la camera. Et j’ai rencontré quelqu’un qui un jour m’a dit "la caméra il faut que tu la prennes comme amie". Et bien j’ai fait la même chose avec la moustache. Parce qu’au début je ne la supportais pas, ça me collait, la diction : je n’arrivais plus à parler, j’avais l’impression que la lèvre supérieure était coincée. Et en fait, au fur et à mesure je me suis habitué à ça, et je l’ai même appréciée. Et maintenant, ça m’arrive de rentrer chez moi et de me dire que je la sens toujours. Vous savez, c’est comme quand on porte quelque chose, comme un chapeau pendant longtemps, bah voilà ! Maintenant c’est mon amie, ma partenaire. Je ne dis pas que c’est facile, la partition du Professeur Abronsius est très lourde. Je prends ça avec bonheur.
L’idée de cacher les micros dans les sourcils c’est très sympa !
D.A. C’est une petite découverte, c’est vachement bien. C’est indétectable par le spectateur et en même temps très confortable pour moi, parce que je peux conserver toutes mes expressions qu’aime beaucoup Roman (Polanski, ndlr) d’ailleurs ! C’est vrai que l’avantage de mettre les micros là c’est que ça reste souple !
Qu’est-ce que ça fait de revenir chez Stage Entertainment après la première version de Cabaret ?
D.A. C’est un plaisir vraiment ! Parce que, pour moi Cabaret avec Stage (Entertainment, ndlr), avant maintenant Le Bal des Vampires, restait encore, jusqu’à l’annonce que je sois professeur, une des grandes expériences de ma carrière. Un professionnalisme, une rigueur de travail ce que j’aime profondément ! Moi je viens du music-hall, ma reine Annie Cordy m’a appris que la rigueur c’est la rigueur, on ne peut pas faire ce métier si on n’est pas rigoureux. J’ai un grand bonheur de retrouver Stage (Entertainment, ndlr) aujourd’hui, et non seulement à Mogador, dans la maison de Stage (Entertainment , ndlr), mais aussi avec une équipe qui n’a pas beaucoup changé, et l’équipe technique. Je retrouve des têtes et ça c’est plaisant. Et puis on a gardé un bon souvenir. Je ne peux pas dire que c’est une famille, parce que la famille du spectacle c’est une famille de manière générale, mais c’est particulier avec Stage (Entertainment, ndlr). Cabaret c’est une grande expérience, c’était leur premier spectacle à Paris et donc les retrouver, je prends de la joie dans mon cœur.
Le fait d’avoir déjà été chez Stage Entertainment vous a-t-il aidé pour les castings ?
D.A. Aidé, je ne sais pas. Roman ( Polanski, ndlr) ne me connaisait pas, donc il a fallu que je fasse mes preuves. La production de Stage (Entertainment, ndlr) a certainement parlé un petit peu de moi, en disant " c’est quelqu’un qui sait faire ça, de talentueux" . Je ne sais pas, mais je n’avais pas plus de chances que quiconque. J’ai juste été dans un listing, mais sinon j’ai été comme tout le monde, à l’échafaud des castings…
Le Bal des Vampires de Michael Kunze et John Steinman
Au théâtre Mogador
Rue Mogador
75009 Paris
Mise en scène : Roman Polanski. Adaptation : Nicolas Nebot et Ludovic-Alexandre Vidal
Avec Stéphane Métro, Rafaëlle Cohen, David Alexis, Sinan Bertrand, Solange Milhaud, Pierre Samuel, Guillaume Geoffroy, Daniele Carta Mantiglia