Nommé aux Trophées de la Comédie Musicale 2024 pour la meilleure partition, Huis Clos – Le Musical, signe son retour pour quelques dates, et il serait dommage de passer à côté !
Dans ce huis clos assez sévère, la version proposée par la compagnie l’Œuf ou l’Humain cristallise l’essence même de la pièce de Jean-Paul Sartre et ce, dans toutes les dimensions de sa version musicale. A la recherche de leur bourreau, les trois personnages découvrent, petit à petit, qu’ils sont leur propre démon. Pour le spectateur, le temps de la découverte est exquis tant la tension monte crescendo pour ne devenir que pure folie.
Les artistes ont compris le sens du temps et la puissance des silences pour appuyer un dialogue riche et parfois complexe. Leur jeu est millimétré et laisse échapper une puissance à chaque instant. Un regard, l’accompagnement d’un décor, le phrasé : chaque intention est une énergie. Les interprètes sont entièrement dévoués à leur personnage, et rayonnent de générosité.
La partition musicale – très fournie – s’inscrit dans la même ardeur et complète à bon escient les dialogues de la pièce. Les passages sont fluides et la musique en devient une évidence. Là encore, les mots résonnent et deviennent la propagande des trois rôles. En fond de scène, le compositeur Valentin Santes fait vivre sa création à l’aide de quelques instruments, dont les sons appellent le public à une écoute active.
La scénographie – quant à elle – embarque une vision affirmée dans un mécanisme efficace. Les décors sont pauvres mais nécessaires, le mouvement des corps est précis dans un univers qui évoque une grande violence.
Bien que l’approche puisse paraître complexe, Huis Clos – Le Musical se distingue par son engagement total au service de l’œuvre.
Axel Prioton-Alcala, Pierre-Louis Sémézis, en alternance Gaëlle Brissé et Pauline Auriol, Valentin Santes : Bravo.
Représentations jusqu’au 25 janvier à la Folie Théâtre
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Crédit Photos : La Compagnie L’Oeuf ou L’Humain