Barber Shop Quartet : L’Opus, spectacle d’humour musical à l’Essaïon Avignon.
Cet incroyable quatuor, drôle et enlevé, s’est inspiré du style musical Barberhop, chants à cappella à quatre voix aux harmonies serrées, nés chez les barbiers aux Etats Unis. Dans un spectacle au style retro, soprano, alto, basse et ténor jouent de leur virtuosité pour nous plonger dans leur univers fou et excentrique sur un rythme effréné. Les quatre chanteurs et comédiens reprennent cette forme musicale à la sauce française pour un résultat tout à fait savoureux. Après une introduction jazzy, s’enchainent des chansons comiques et loufoques créées pour le spectacle. Toutes interprétées avec une grande technique vocale.
En plein dans la facétie, les artistes réinterprètent, réadaptent et parodient ainsi divers styles musicaux avec brio, l’ensemble ponctué d’imitations et bruitages truculents ! Le jeu d’acteur est vif, le texte cocasse et les arrangements réalisés avec talent pour de sublimes polyphonies.
Epatant, une vraie réussite !
Avec Rachel Pignot, Marie-Cécile Robin-Héraud, Xavier Vilsek, Bruno Buijtenhuijs
Nos années parallèles au théâtre Epicène.
Nos années parallèles est un regard posé sur le temps qui passe à travers deux destinées qui se croisent, quand l’une s’achève l’autre commence. Ce sont celles d’une mère et de son fils qui nous racontent en chantant leurs années communes, complices et parfois plus distantes mais avec toujours beaucoup d’amour. Valérie Zaccomer et Alexandre Faitrouni, si justes et vrais dans leur jeu, rendent leurs personnages extrêmement attachants.
C’est tendre, délicat, bouleversant sans jamais pour autant être triste, c’est beau, tout simplement. Virginie Lemoine (mise en scène) et Stéphane Corbin (texte, adaptation, musique et piano sur scène) ont créé ici un véritable écrin de sensibilité et d’émotion dans lequel les artistes viennent nous cueillir avec talent !
Avec Valérie Zaccomer, Alexandre Faitrouni et Stéphane Corbin
Contre-temps au théâtre Buffon.
Le nom de François Courdot ne vous évoque peut-être rien et pourtant il est l’un des chefs d’orchestre français d’opérette qui a marqué le 20e siècle, et ce, de façon peu conventionnelle parfois. C’est ce que relate la biographie d’un certain Mcgraff consacrée à cette figure méconnue de la vie musicale de l’époque « Afterbeat_the unbelievable story of François Courdot, the french operetta conductor who wanted to become a Broadway composer », le chef d’orchestre français qui rêvait de composer pour Broadway… S’appuyant sur cet ouvrage et quelques partitions retrouvées, le spectacle nous relate l’histoire de cet artiste incompris et oublié qui a voulu tenter sa chance à Broadway.
Sur une mise en scène de Samuel Sené, un livret d’Eric Chantelauze et des arrangements de Raphael Bancou, les deux chanteuses Marion Préïté (Comédiens!) et Marion Rybaka (Swing Cockt’Elles : Amour, swing et beauté) chantent la vie de ce chef d’orchestre français avec une classe folle. En leur compagnie, on voyage à travers un répertoire d’opérettes où l’on redécouvre Cole Porter, Offenbach ou encore Bernstein pour notre plus grand plaisir. Au piano, Raphael Bancou complète admirablement le duo en ponctuant ces mélodies d’interventions teintées d’humour.
On ne peut que se laisser emporter par la belle énergie qui émane de ces trois incroyables artistes … nous voilà embarqués sur les traces de François Courdot à la vie singulière et rocambolesque !
Avec Marion Préïté, Marion Rybaka et Raphael Bancou (piano)
Madame Pylinska et le secret de Chopin au Théâtre du Chêne Noir .
C’est une véritable ode au piano à travers une fable fantastique et poétique qu’a réalisée Eric-Emmanuel Schmitt avec son spectacle Madame Pylinska et le secret de Chopin.
Dans cette histoire largement autobiographique, l’auteur nous raconte son amour pour le piano qu’il doit à sa tante adorée qui faisait raisonner Chopin comme personne. Jeune adulte, normalien, il entreprend de prendre des cours de piano pour maitriser à son tour le grand compositeur. C’est alors qu’il déniche Madame Pylinska, professeur polonaise intrigante, excentrique aux méthodes peu banales. Aussi pour apprendre Chopin, rien ne sert de garder son nez collé aux partitions et pianoter scolairement. Elle préconise au contraire de s’en éloigner, de partir comprendre et ressentir le monde qui nous entoure aussi étrange que cela puisse paraitre. Au-delà du piano, c’est finalement la vie que l’auteur va découvrir.
Eric-Emmanuel Schmitt incarne avec humour et tendresse plusieurs personnages. Il sera tour à tour sa tante, lui-même jeune homme et Mme Pylinska lorsqu’il se pare d’une simple fourrure sur les épaules et d’un éventail à la main. L’auteur n’a pas son pareil pour conter des histoires avec une verve extraordinaire. On se laisse happer par ce récit illustré par des décors et une mise en scène empreinte de mélancolie et de fantaisie.
On en ressort le cœur léger et apaisé.
Avec Éric-Emmanuel Schmitt et Nicolas Stavy (piano) en alternance avec Guilhem Fabre
« Badine » au théâtre des Gémeaux.
Perdican et Camille se connaissent depuis leur enfance et s’aiment depuis toujours. Pourtant, lors de leurs retrouvailles après 10 ans de séparation, Camille se montre sans raison apparente distante et refuse le mariage prévu pourtant de longue date. Camille aspire à l’amour absolu et par crainte d’un échec préfère devenir religieuse. Blessé par ce rejet, Perdican feint de faire la cour à Rosette, jeune fille de la campagne et sœur de lait de Camille.
Jalouse, Camille réalise enfin ses sentiments et reviendra sur sa décision…
À la mise en scène, Salomé Villiers a réalisé un travail d’une grande finesse tout en sensibilité dans un décor chimérique pour des comédiens remarquables. L’originalité de cette mise en scène tient aussi de l’anachronisme de l’histoire qui semble se situer dans les années 50, la pièce est aussi entrecoupée d’interludes musicaux merveilleusement interprétés par l’excellent Adrien Biry-Vicente (abbé Blazius) et Milena Marinelli (Rosette).
Un vrai coup de cœur pour cette version moderne du célèbre On ne badine pas avec l’amour !
Avec Delphine Depardieu, Benjamin Egner, Catherine Cyler, Catherine Griffoni, Adrien Biry-Vicente, Milena Marinelli et Bernard Malaka