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Pourtant annoncée comme une lecture, la représentation du 29 janvier de La Tour de 300 mètres à laquelle nous avons assisté avait tous les traits d’une création complète et professionnelle : costumes, décors, lumières, effets sonores, accessoires, … les efforts consentis pour élever ce nouveau musical au rang d’une production digne de ce nom sont à saluer, avec une mise en scène rythmée signée Vincent Merval (Frigo, le musical) et Julien Rouquette et une troupe de 7 artistes accompagnés sur scène par le pianiste John Florencio.
La Tour de 300 mètres nous offre un prisme de vue remarquablement documenté sur l’histoire de la construction de l’édifice parisien imaginé par Gustave Eiffel. Entre l’effervescence du XIXème siècle, les progrès techniques et scientifiques ou encore les moeurs des Parisiens et riverains du Champ-de-Mars, le spectacle écrit et composé par Marc Deren nous plonge dans la découverte fascinante des coulisses de la construction de la Tour Eiffel, avec un savoureux équilibre entre personnages fictifs et faits historiques (l’affaire du Canal de Panama, l’opposition farouche de Guy de Maupassant à la construction de la Tour…).
Un musical parisien typiquement « Broadway »
Les chorégraphies d’Amélie Foubert – entre valses et danses militaires – et les costumes de Zoé Imbert (Jack, l’éventreur de Whitechapel) donnent un caractère moderne et contemporain à cette histoire qui se déroule il y a pourtant plus d’un siècle, avec des clins d’oeil habilement saupoudrés au cours du spectacle sur les impacts touristiques de la Tour Eiffel (les porte-clés, les selfies dans l’ascenseur…). Dotée d’un livret solide avec des chansons qui font avancer l’histoire, une musique en « live », des mélodies vivifiantes et une structure en deux actes, La Tour de 300 mètres s’approche beaucoup dans sa conception d’un musical de Broadway. Elle mériterait de poursuivre son chemin à Paris, avec notamment des arrangements musicaux réadaptés pour un orchestre de plus grande envergure et des décors plus imposants.
La vaste galerie de personnages du spectacle offre de belles opportunités aux artistes de briller, en témoigne les rires provoqués par le duo de la Comtesse et du Baron (Barbara Peroneille et Bastien Jacquemart) ainsi que l’émotion ressentie pour les immigrés italiens en quête d’espoir et de réussite. Julien Rouquette (La Revanche du Capitaine Crochet) tire d’ailleurs son épingle du jeu grâce aux multiples rôles qu’il interprète (Guy de Maupassant, ouvrier, juré…) avec finesse et justesse. Paradoxalement, c’est à l’ensemble de ces personnages secondaires qu’on s’intéresse et s’attache le plus (y compris les ouvriers en charge de la construction de la Tour) plutôt qu’à Gustave Eiffel – incarné avec sobriété et élégance par Stanislas Clément – et à son entourage (Adolphe Salles et Claire, sa fille).
Il n’empêche que la véritable famille du constructeur, présente lors de la représentation à la Comédie Bastille, aura pu apprécier avec fierté la reconnaissance témoignée envers leur aïeul à travers ce musical. Jamais dénigré malgré les scandales de la presse ou des tribunaux, Gustave Eiffel reçoit ici un hommage qui résonnera longtemps dans nos têtes, à l’image des mélodies entêtantes de La Tour de 300 mètres, Le Musical que l’on espère réentendre très vite au théâtre.
Crédit photos : La Tour de 300 mètres – Le Musical
La Tour de 300 mètres – Le Musical, de Marc Deren
Lundi 29 janvier à 20h et mardi 30 janvier à 14h30 et 20h
A la Comédie Bastille
5 rue Nicolas Appert – 75011 Paris
Direction musicale : John Florencio ; Mise en scène : Vincent Merval et Julien Rouquette ; Chorégraphies : Amélie Foubert ; Lumières : Julien Rouquette ; Costumes : Zoé Imbert ; Décors : Marc Deren
Avec : Elodie Pont, Daphné Rhéa Pellissier, Barbara Peroneille, Stanislas Clément, Bastien Jacquemart, Simon Froget-Legendre et Julien Rouquette
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