Cette année encore, le Chœur à l’Horizon nous a offert fin mai trois représentations inoubliables pour les amateurs de comédies musicales, au travers de leur nouveau spectacle en deux parties, magistralement orchestré.
Un voyage musical, entre medley des classiques et hommage aux auteurs français
La première partie de la soirée nous a permis de redécouvrir des classiques intemporels de la comédie musicale. L’ouverture avec des extraits de Rent et Wicked a immédiatement captivé le public. Dans une mise en scène créant immédiatement la complicité avec le public, les artistes se baladent dans la salle, et lorsque les premières notes de musique résonnent, se rejoignent sur scène pour former un chœur uni. Alternant version française et anglaise, cette première partie est un vrai plaisir, notamment en mettant à l’honneur « No One Mourns The Wicked » (Wicked) qui sera bientôt adapté au cinéma en novembre prochain, montrant la pertinence et l’actualité des sélections. Le medley de Titanic est également une très belle surprise, la formation chorale correspond particulièrement bien à la mise en valeur des chansons de ce musical.
La deuxième partie était dédiée aux œuvres d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg, avec des présentations émouvantes des Misérables (décidément, le Chœur à l’Horizon est vraiment en phase avec l’actualité du deuxième semestre de l’année 2024), et Miss Saigon, ainsi que des introductions de trois œuvres originales, que le public découvre ainsi pour la première fois. Le medley des Misérables a particulièrement brillé par sa mise en scène épurée et ses lumières fixes, mettant en valeur l’intensité vocale des chanteurs. Ces airs connus de tous (même de ceux qui ne seraient pas des aficionados de comédies musicales) prennent une ampleur assez extravagante grâce à toutes les voix qui s’unissent et se répondent. En quelques minutes, on est parcouru par toutes les émotions du spectacle, les frissons traversent nos corps avec « Le Grand Jour ». La sélection des titres de Miss Saigon est toute aussi plaisante, transformant des chansons parfois oubliées en moments de puissance et d’émotion grâce aux talents du chœur.
Des moments de poésie suspendus dans le temps
Ce n’est pas la première fois que nous assistons aux représentations du Chœur à l’Horizon. Leur maitrise n’est plus à démontrer, et pour les spectateurs habitués, on sait d’avance que l’on va passer une (très) bonne soirée. Nous avons retrouvé cette année l’angoissant numéro de « The Frogs » (The Frogs – Stephen Sondheim), pendant lequel les artistes performent tant par leur voix que par leur jeu d’acteur, l’intensité de leurs regards, ou leurs déambulations batraciennes.
Et puis il y a parfois des moments inattendus et uniques. C’est ce qui s’est produit avec “Somewhere” extrait de West Side Story. Chanté a cappella dans une ambiance tamisée, avec une version épuré de tout artifice, en se focalisant uniquement sur les harmonies vocales et la beauté des mots, le chœur a donné une dimension nouvelle à ce classique, laissant le public envoûté et silencieux pendant plusieurs secondes après la fin de la chanson, comme si la salle savouraient les dernières notes et les laisser planer tout autour de nous dans l’auditorium, avant de rompre ce silence poétique par une salve d’applaudissements nourris.
Le Chœur à l’Horizon offre une expérience musicale unique, mêlant puissance vocale, interprétation dramatique et mise en scène ingénieuse avec les musiciens présents et accompagnant le chœur, malgré l’absence de décors. C’est une parenthèse musicale subjuguante que nous sommes impatients de retrouver l’année prochaine.
La soirée se conclut en beauté avec un indémodable “Go the Distance” extrait de Hercules, sous forme d’apothéose de la soirée. Sous la direction enthousiaste de Nima Santonja (fondatrice et cheffe de chœur) qui nous fait le plaisir d’être présente sur scène, elle dirige les 40 artistes, montrant leur joie et leur passion pour la musique. Assurément, le chœur continue de conquérir nos cœurs et nos oreilles de passionnés de spectacles musicaux !
Crédit photo : Musical Avenue