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Le livret de Marie-Céline Lachaud est une histoire originale, dans laquelle viennent se croiser plusieurs personnages fictifs en 1942, entre Paris et Saint-Dizier dans l’Est de la France. On retrouve ainsi Lucile, une jeune et charmante secrétaire aux Chemins de Fer, amoureuse d’Étienne, fils mal aimé de Nini, qui est chanteuse au Cabaret de la Rose Noire à Paris ; Fanfan, garagiste et frère de Lucile ; Gilbert, cheminot communiste ; Norah une agent de Londres qui flirte avec Fanfan ; Rupert qui flirte avec Nini ; le facteur Gaby qui vend des saucissons au marché noir avec la complicité de son ami porteur Célestin.
Tous ces personnages se croisent et s’entrecroisent et sont liés directement ou indirectement sans le savoir, dans une opération de résistance qui vise à saboter une ligne de chemin de fer. On voit ainsi se dessiner, au sein de cette population française, diverses prises de positions, plus ou moins affichées, envers l’ennemi nazi : ceux qui s’engagent dans la résistance, étant même prêts à rejoindre le maquis et à quitter leurs familles et leurs amis ; ceux qui par crainte n’osent pas prendre position ; ceux qui par crainte ou par conviction défendent le régime de Vichy. Dans cette guerre, il y a aussi le hasard qui amène parfois une Française à flirter avec un Allemand ; il y a aussi la Résistante qui se fait piéger et qui sous la torture trahit les siens et il y a aussi les blessés, les morts.
Beaucoup de scénarios d’œuvres théâtrales portant sur la seconde guerre mondiale se sont concentrés sur l’histoire des Juifs de France, ou sur l’histoire des grands hommes politiques ou militaires qui ont fait cette partie de l’histoire. Le livret ici, se concentre sur le quotidien des français non juifs vivant en zone occupée en 1942. Ce sont donc les questionnements de cette population qu’on retrouve dans la psychologie des différents personnages par rapport aux difficultés de se positionner politiquement ou de ne pas le faire, de s’engager dans la résistance ou de collaborer ; ou bien encore de la difficulté (voire l’impossibilité) de rester neutre ; dans tous les cas, les implications de ces choix dans la vie quotidienne.
Le livret, bien que complexe pour du théâtre musical, est extrêmement bien construit et complet, dans le sens où chacune de ces questions difficiles se pose à un moment donné pour les personnages. Son auteur, Marie-Céline Lachaud, a déjà écrit de nombreuses pièces de théâtre et de comédies musicales.
Côté musique, les compositions originales sont d’une très grande richesse, et sont signées par l’anglais Nicholas Skilbeck, qui a été directeur musical sur de grandes productions du West End. Bon nombre de chansons sont des dialogues chantés, et le style musical rappelle parfois celui de Michel Legrand, Claude-Michel Schonberg, et même à quelques occasions Alan Menken.
Le résultat est une œuvre poignante, émouvante et complète. Une seule envie était présente à la fin de cette lecture : voir cette œuvre mise en scène dans un théâtre, avec des costumes et des décors. On souhaite un très bel avenir à toute l’équipe créative qu’on félicite pour ce travail d’une très grande qualité.
Quand la guerre sera finie
de Marie-Céline Lachaud et Nicholas Skilbeck
Direction musicale : Karim Medjebeur. Direction vocale : Laure Balon. Direction d’acteurs : Guillaume Bouchède
Avec : Mélodie Molinaro, Thomas Ronzeau, Florent Arnoult, Cloé Horry, Mark Marian, Magali Goblet, Julien Rouvière, Baptiste Famery, Julie Costanza, Jean-Baptiste Darosey, Sophie Girardon
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