Le beau chemin parcouru par Alice, la comédie musicale depuis sa création en 2014 au Théâtre Clavel n’est pas prêt de s’arrêter. Lancé à l’origine avec Marie Oppert (prochainement à l’affiche de Roméo et Juliette en Asie) dans le rôle-titre, ce spectacle délirant et loufoque mis en scène par Marina Pangos gravit pas à pas les marches du succès.
Le Clavel, le Vingtième théâtre, le Festival Off d’Avignon… et désormais le Festikids (premier Festival de comédies musicales pour enfants à Paris, actuellement au Théâtre du Gymnase) ont tour à tour accueilli cette jolie production qui mérite toute notre attention.
Un spectacle déjà très bien rôdé pour son retour à Paris
Sans redire en détail tout ce qui nous a plu dans Alice, la comédie musicale (l’entrée instantanée dans le monde des merveilles, les décors, les chorégraphies, la mise en scène… et surtout l’explosivité de la troupe !), ce que l’on attendait de voir c’était comment un spectacle à dimension parfaite pour le Festival Off d’Avignon allait s’approprier le théâtre du Gymnase et convaincre le public parisien.
La scène est plutôt grande et on aurait pu imaginer voir un espace insuffisamment occupé. Rapidement, nos craintes se sont estompées : la magie opère d’emblée et on ne peut que retenir un souffle d’admiration au lever du rideau (notamment à la découverte de la Reine de Coeur). Les jeux de lumières ainsi que les projections de fumée parviennent également à créer une atmosphère onirique idéale pour le spectacle.
Une complicité détonante entre les artistes
A la sortie du théâtre, les expressions entendues autour de nous étaient : « quelle énergie débordante… » ou encore « en voilà de sacrés interprètes ! ». Alice, la comédie musicale est effectivement un spectacle qui repose très fortement sur le talent de ses artistes, eux qui sont censés envoyer un soupçon d’étrange, de dynamisme, de folie… mais aussi de sympathie pour ne pas trop effrayer les plus petits.
Ici, la complicité de la troupe était criante et on comprend vite pourquoi Alice (Morgane L’Hostis Parisot) se prend aussi vite d’affection pour des personnages décalés à l’extrême. Il y a d’abord le Lapin toujours en retard (Vincent Gilliéron, en hyperactivité constante et à la spontanéité rafraîchissante !), le Chat Chester (Antonio Macipe), la Chenille (Véronique Hatat), le Chapelier Fou (Hervé Lewandowski, à la diction impressionnante) et bien sûr la Reine de Coeur (Juliette Behar).
Sans surprise, les meilleurs moments du spectacle sont sans aucun doute les numéros qui rassemblent plusieurs membres de la troupe sur scène, tant l’énergie dégagée est communicative et les chorégraphies executées avec passion. Pour autant, l’autre très joli moment n’est autre qu’un solo poignant d’Alice, seule devant le rideau (sans artifice ni décor donc), grâce à une interprétation très convaincante de Morgane L’Hostis Parisot qui devrait vite se faire un nom dans le milieu.
Alice, la comédie musicale a décidément de beaux jours devant elle si elle maintient ce niveau de qualité dans la durée. Une tournée en France serait sans doute un beau nouveau défi, à la rencontre d’un plus vaste public familial en quête d’évasion !
Alice – la comédie musicale
de Julien Goetz, Marina Pangos, Cécile Clavier et Nicolas Laustriat
Du 6 au 31 août
Au Théâtre du Gymnase Marie-Bell
38 boulevard de Bonne Nouvelle
75010 Paris
Mise en scène : Marina Pangos ; Chorégraphies : Véronique Hatat ; Son/Lumières : Benjamin Landrot ; une production Compote de Prod
Avec, en alternance : Juliette Behar, Raphaëlle Arnaud, Anthony Fabien, Vincent Gilliéron, Véronique Hatat, Julie Lemas, Hervé Lewandowski, Morgane L’Hostis Parisot, Antonio Macipe, Loai Rahman et Lina Stoltz