Critique : « Amour, désillusions & moi » au Théâtre Darius Milhaud

Temps de lecture approx. 3 min.

C’est bientôt la Saint Valentin, vous n’avez pas de « date », ou vous en avez un et vous souhaitez vous délecter ensemble des déboires sentimentaux des pauvres célibataires que vous n’êtes plus ? Vous avez juste envie de passer un moment plein d’énergie positive et de superbes chansons ? Amour, Désillusions & moi est pour vous !

Bienvenue au cabaret des cœurs perdus !

Quelle bonne idée ont eu Marie Henry et Maël Burnouf, tout droit sortis du Cours Florent, d’écrire ce cabaret ! Seule en scène, Marie y partage un aperçu de sa vie sentimentale, et se faisant se maquille, se met à nu, et se transforme sous nos yeux… La comédienne passe ainsi en revue son premier amour, ses dates Tinder, son béguin irrationnel pour une célébrité (très comiquement improbable : gloire à Gérard Jugnot !), sa rechute amoureuse… étant parfois interrompue par l’intervention d’amusants personnages telle une scientifique qui nous apprend à prendre confiance en nous d’une manière très… radicale, ou une « Dr Love » répondant aux questions sentimentales de son public. Or, comme dans tout cabaret qui se respecte, ici pas de quatrième mur : le public, c’est nous ; alors… à nous de jouer !

Le récit est rythmé par quelques unes des plus belles chansons des spectacles de Broadway -en VF s’il-vous-plaît !-. Chicago, Wicked, Cabaret, Rent, Mamma Mia, Waitress, Les Misérables, Six…, Une très belle compilation, interprétée avec une technique qui se bonifiera certainement encore avec le temps, mais surtout avec une générosité sans égale par Marie. On vous défie de ne pas fredonner avec elle ces chansons qui ont bercé les rêveries ou désenchantements romantiques d’un bon nombre d’entre nous. 

Amour, Désillusions & moi est simple, drôle, émouvant (quel beau moment que celui, uniquement chorégraphié, sans parole, de la répétition amoureuse menant à la rupture définitive…). La présence assurée et rayonnante de la comédienne est une parfaite illustration de la conclusion de cette course effrénée à l’amour : celui que l’on recherche chez les autres, nous méritons, avant tout, de nous le donner à nous-mêmes.

Crédit photo : Gwen Puig

On quitte alors le théâtre, armés d’un petit fascicule plein d’humour pour nous aider à « Reprendre [notre] vie en main, arrêter la drogue et perdre 18 kilos en 3 étapes simples ». On repart surtout, et c’est le plus important, le sourire aux lèvres. Alors si par chance vous vous trouvez au Festival d’Avignon cet été 2025, n’hésitez pas à faire un saut dans ce cabaret des cœurs brisés pour saluer Marie Henry et passer un agréable moment d’affirmation positive et de légèreté. 

Crédit photo : Gwen Puig
Amour, désillusions & moi
Image de Marie Laugaa

Marie Laugaa

Tombée dans la comédie musicale en même temps que le cinéma, avec mes premiers films -Le Magicien d’Oz, Les Demoiselles de Rochefort, et Disney, évidemment-, la révélation se fait lorsqu’à 12 ans je découvre la version scénique du Passe-Muraille mise en musique par Michel Legrand. Puis Notre-Dame de Paris finit de me rendre addict… Quelques années plus tard, c’est Londres, Le Roi Lion, et ses théâtres à perte de vue : un coup de foudre instantané ! Côté français, le Vingtième Théâtre devient mon QG, les événements Diva ma fête nationale, mais le genre reste encore assez confidentiel… Depuis, bonheur !, on ne compte plus les productions, la comédie musicale ayant enfin commencé à débarquer en fanfare si méritée. Allez, on se fait plaisir et on en discute ?
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