Car/Men mêle humour et grâce. Musical Avenue n’avait pas encore assisté à ce spectacle chorégraphié par Philippe Lafeuille, qui nous avait déjà impressionné par son talent et son originalité avec sa création TUTU. Une intéressante revisite de Carmen interprétée par les Chicos Mambo pour une ode à la liberté.
Dès le premier tableau, la pâte du chorégraphe Philippe Lafeuille est bien reconnaissable. Les neuf hommes qui occupent la scène portent des costumes extravagants, tantôt des robes à volants, tantôt des combinaisons à pois rouges sur fond blanc, les recouvrant de la tête au pied. Les danses en solo, en duo et en groupe forment une symphonie de corps en mouvement sur le tempo de la musique. Féminité et masculinité se mélangent avec beauté.
Un chant épatant
Antonio Macipe est la voix du spectacle. Ce danseur et contre-ténor interprète des chansons incontournables de Carmen comme « L’amour est un oiseau rebelle » ou encore « Près des remparts de Séville » avec une voix aiguë pour représenter la femme et une voix beaucoup plus grave pour incarner l’homme. Il bascule d’une voix à l’autre avec puissance et justesse pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Son attitude, ses gestes et sa façon de chanter nous permettent de distinguer dans un seul corps l’homme de la femme, un peu comme dans le clip « Tous les mêmes » de Stromae et c’est tout simplement bluffant.
Performances diversifiées et gracieuses
UN MOMENT SUSPENDU DANS LE TEMPS
Même si globalement le spectacle est coloré, esthétique et dynamique, nous avons trouvé l’enchaînement des tableaux un peu décousu : on passe d’une scène avec les danseurs en costumes de fleurs qui agissent comme des enfants à un homme nu dansant seul sur scène, ou encore à l’ensemble du collectif muni d’un grand nombre d’accessoires farfelus. Le fil conducteur et les liens avec l’histoire de Carmen ne sont donc pas toujours clairs comme de l’eau de roche…Mais c’est aussi ce qu’on aime dans ce spectacle : un magnifique capharnaüm avec une bonne dose d’humour ! La danse finale des Chicos Mambo vêtus de splendides robes rouges à volants reste un fabuleux moment suspendu dans le temps.
Crédit photos : site web de Philippe Lafeuille et Musical Avenue.
