Décliné en livres, en dessins animés et en film, Ernest et Célestine est à découvrir également sur scène depuis la fin de l’année 2019. Nos chroniqueurs, déjà présents lors des premières présentations, sont retournés en salle pour vous partager leurs impressions.
Ce spectacle musical, destiné principalement aux plus petits, est fidèle à l’esprit de l’œuvre initiale. On y retrouve bien sûr l’ours Ernest et son amie Célestine ; accompagnés de leurs camarades, ils rêvent de gagner un concours, et de montrer au public leurs passions communes pour la danse et la musique.
Ce fil conducteur permet aux enfants de suivre aisément le récit, et de s’attacher aux personnages. L’ensemble de l’histoire est cohérent, même si certains passages laissent parfois le spectateur dubitatif sur l’intérêt de la scène pour la suite du récit. Heureusement, les acteurs sont bien présents sur scène et recentrent l’histoire lorsque cela est nécessaire, pour que les enfants ne perdent pas leur attention jusqu’à la fin.
Les masques portés par les artistes, très réalistes, renforcent l’impression d’être immergé dans l’univers visuel de l’œuvre, les ours et les souris prennent véritablement vie devant nos yeux. On note aussi le soin apporté aux décors ; les aquarelles projetées sur les écrans offrent des transitions agréables depuis la maison d’Ernest jusqu’à déambuler dans Paris, ou découvrir la scène d’un théâtre. Les ambiances visuelles rappellent le charme des productions télévisuelles, tout en délicatesse, dans un monde aux couleurs pastel, rappelant l’innocence de l’enfance.
Les artistes se démènent sur scène, et enchaînent les chansons. Si l’on ne trouve rien à redire au niveau de leur interprétation et de leur qualité vocale, on peut regretter un livret un peu inégal, avec quelques chansons que l’on jugera trop moralisatrices ou sans grand intérêt pour l’évolution de l’histoire. A l’inverse, certains numéros plus classiques sont subtilement intégrés et donnent lieu à de beaux moments. Nous avons particulièrement aimé la scène en référence à « Chantons sous la pluie », qui mêle danse et claquette. Un bel hommage aux grandes heures du Musical américain.
L’ensemble reste fidèle aux livres illustrés de l’écrivain belge Gabrielle Vincent, même si l’adaptation en spectacle vivant aurait pu gagner en modernité pour s’adresser à un public plus large. La bande sonore utilisée répond aux besoins attendus pour ce type de création, et les bambins sont invités à taper des mains à plusieurs reprises.
A coup sûr, Ernest et Célestine divertit les plus petits pendant les quelques 80 minutes du spectacle, et les invite à participer régulièrement à l’histoire. Avec des créations originales mais aussi des classiques de la comédie musicale, c’est un bon moyen d’initier les enfants à ce style de représentation. En présentant tout à la fois du chant et de la danse classique, leur curiosité sera éveillée pour leur donner envie de découvrir d’autres œuvres musicales.