Il y a quelques mois, nous vous partagions nos échanges avec Alexis Loizon et Bruno Amic, associés dans la production de plusieurs projets dont Grease is the Word. Nous avons eu la chance d’assister à l’une des représentations données au Casino de Paris. Plus qu’un concert, il s’agit là d’une expérience musicale terriblement réussie. Message personnel aux futurs spectateurs de la tournée, vous n’êtes pas prêts !
Qui dit format concert, dit première partie. Le grand public avait découvert Doryan Ben (Grease, We will rock you) dans la dernière saison de The Voice ; il se charge d’ouvrir la soirée avec le choix très personnel « Corps » d’Yseult, enchaînant quelques reprises et trois créations personnelles. Accompagné de son équipe de danseurs et musiciens, Doryan Ben livre une prestation de qualité, évoluant jusqu’à trouver le rythme adéquat et nécessaire pour chauffer le public avant concert. A noter que les chorégraphies sont signées Yanis Si Ah et on adore!
Grease en 2022
En 1972 (date de sa création à Broadway), Grease retrace la vie de lycéens dans les années 50. La comédie musicale fait tout autant l’apologie du perfecto en cuir, que de la gomina utilisée à outrance par ses protagonistes. C’est un succès. Quarante ans plus tard, laissons place à des codes esthétiques un peu différents mais tout aussi explosifs.
Oubliez le format traditionnel de la comédie musicale et plongez au cœur d’un concert construit autour des musiques originales. Dans une scénographie lumière très solaire, nous découvrons les artistes qui nous ont fait vibrer au Théâtre Mogador en 2018. C’est un vrai plaisir de les retrouver quelques années plus tard, chacun ayant gagné en maturité artistique.
La relation amoureuse adolescente entre Sandy et Danny sert d’introduction au récit mais nous nous en détachons très vite pour raconter autre chose. Il est assez troublant de voir comment des années plus tard, le questionnement des jeunes adultes reste le même : comment évoluer dans une société tout en restant qui nous sommes ? Grease reste un véritable marqueur de temps qu’il est bon et rassurant de retrouver.
Une direction musicale culotée
Grease joue donc les prolongations grâce à Narya Productions qui a obtenu les droits d’adaptation de la comédie musicale. Réorchestrée – à l’image des 22 morceaux de la soirée – la chanson « Grease » ouvre le bal des réjouissances. L’audace dont nous faisait part les producteurs se confirme. Musicalement, la direction prise (merci Christophe Fossemalle) fait l’objet d’un travail de fond très intéressant mêlant beaucoup d’influences dans le respect des créations originales. C’est un énorme coup de cœur pour ces nouvelles partitions lumineuses et résolument pop. C’est un grand oui !
Un vent de fraîcheur souffle sur une scénographie de mise en lumière des prestations individuelles et de groupe sans jamais faire de préférence. Les chorégraphies sont signées Florie Sourice qui propose un travail réfléchi totalement en phase avec l’inspiration de la soirée. Un esprit « Spice Girls » acidulé règne sur le trio costumes/maquillage/coiffure et ce n’est pas sans nous déplaire.
Tel que présenté, nous plongeons au cœur d’une expérience hybride qui peut laisser planer le doute quant à l’adhésion de l’ensemble du public. Les amateurs de Grease s’y retrouveront. Les plus novices pourront avoir du mal à se raccrocher au fil conducteur du concert, ne comprenant pas toujours les références faîtes autour de l’œuvre originale. Nous avons constaté un manque d’émulation de la part d’un public parfois désorienté hésitant à assumer le format concert jusqu’au bout.
Des prestations d’anthologie
Rencontrés pour la plupart d’entre eux il y a plusieurs années, la troupe se présente aujourd’hui comme les membres de la famille Grease Generation. Réunis autour du plaisir d’être ensemble, chacun porte ce spectacle avec un enthousiasme et une énergie visible de tous. Leur rapport personnel à l’œuvre et à leur personnage insuffle un vent de liberté et beaucoup d’authenticité dans chacune de leurs prestations.
En parlant de liberté, nous ne pouvons passer à côté de « Grease Lightning » incarné par Yanis Si Ah (We Will Rock You, Noé la force de vivre), d’une extrême sensualité (voir sexualité), qui n’est pas sans rappeler un certain Jim Morrison et son « Whole lotta love ». On y verra l’affirmation d’une identité et d’une personnalité accomplie, tout comme Astou Malva dont la présence digne d’une Tina Turner, est à la fois maîtrisée et terriblement généreuse. « Worst Thing I Could Do » met d’accord l’ensemble des spectateurs : la maîtrise vocale est à cet instant l’origine d’une émotion qui annonce la fin d’un moment riche et assez exemplaire.
Pour conclure la soirée en beauté, la bande reprend dans leurs versions originales « We got together » et « You’re the one that i want ». Une descente dans la fosse plus tard, le moment de communion tant attendu avec le public arrive enfin, transformant le Casino de Paris en une discothèque géante. La salle est debout et ça mérite donc bien une ovation.
Grease is the Word se distingue par ses choix artistiques 100% assumés créant de la nouveauté dans un écosystème musical peu souvent bousculé. Le travail des équipes est remarquable et nous présageons un beau succès quand le concert prendra son envol.
Effectivement, nous n’étions pas tout à fait prêts mais assurément, Grease is the Word !
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