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Un OMNI – Objet musical non identifié. C’est ce qui nous est venu en tête à la sortie du Théâtre de La Huchette en ce 9 juillet dernier, tant Huckleberry Finn – Le musical, dont nous vous avions dévoilé la distribution il y a quelques mois, regorge de surprises et de facettes, de bon et de moins bon. Après avoir programmé des petits bijoux comme La Poupée Sanglante et Comédiens!, le défi était de taille pour la petite salle parisienne. Indéniablement, il est relevé, car cette comédie musicale signée Eric Chantelauze (paroles), Didier Bailly (musique) et Hélène Cohen (mise en scène) ne peut laisser indifférents les adeptes du genre.
Une mise en scène astucieuse
Inspiré du roman culte de 1884 de l’auteur américain Mark Twain, Huckleberry Finn – Le musical raconte l’histoire du jeune Huck, un gamin maltraité par son père et épris de liberté, et de Jim, un esclave en fuite en quête d’un autre type de liberté… A bord d’un radeau de fortune naviguant sur le Mississippi, dans l’Amérique esclavagiste des années 1850 déchirée par l’injustice et la violence, ils tenteront ensemble de rejoindre les territoires abolitionnistes. Mais leur voyage initiatique sera semé d’embûches et de rencontres plus ou moins insolites…
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Dès le début du spectacle, le comédien Alain Payen, sous les traits du maître de cérémonie, donne le ton : « Quiconque tente de trouver une morale à cette histoire sera banni ; quiconque tente de trouver une intrigue sera fusillé ! » Et de fait : pendant 1h30 de spectacle, on perd parfois un peu le fil tant l’histoire fait se succéder les péripéties et saute d’une rencontre à l’autre. Et parfois on perd également les repères spatio-temporels, ne sachant pas très bien lorsque Huck et Jim se trouvent à bord du radeau ou sur la terre ferme. Mais de manière globale, exception faite d’une première partie un peu longue et poussive, Huckleberry Finn – Le musical est une réussite. Cela tient surtout à la mise en scène de Hélène Cohen et à la scénographie de Sandrine Lamblin, qui recèlent des trésors d’ingéniosité en dépit de la taille très étroite de la scène du Théâtre de La Huchette. Sans trop en dévoiler, elle se transforme tour à tour en mer agitée et nappée de brume, en une maison flottante pour le moins inquiétante, ou encore en théâtre de marionnettes. Grâce aux déplacements des personnages et à des effets de profondeur, l’illusion est totale. On retiendra tout particulièrement le passage de Huck au sein d’une famille en proie à une vendetta sanglante, une scène aussi étonnante qu’émouvante qui oscille entre légèreté et poésie…
Spectacle initiatique
Cette mise en scène astucieuse est portée à merveille par les trois interprètes. Alain Payen est parfait en maître de cérémonie multi-rôles et multi-usage, venant tour à tour replacer le contexte, camper un sudiste pur jus ou un illuminé se prenant pour le Dauphin de France , ou simplement faire un bruitage. Quant à Joël O’Cangha (Autant en Emporte le Vent ; I Was Looking at the Ceiling and then I Saw the Sky), alias Jim, il parvient à nous faire voyager tant grâce aux nuances de sa voix qu’à son jeu. Enfin, Morgane L’Hostis (Alice – La comédie musicale) nous fait passer du rire aux larmes en campant un Huck gouailleur et plus vrai que nature, à tel point que l’on finit par oublier totalement qu’il s’agit d’une interprète féminine qui s’est glissée sous la casquette du vaurien. Ses duos avec Jim sont particulièrement réussis.
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Malgré des morceaux inégaux, Eric Chantelauze est parvenu à restituer parfaitement le parler de Louisiane de l’époque ainsi que les maladresses verbales de Huck, et le passage du dialogue au chant se fait naturellement. Les titres s’enchaînent, tantôt entraînants et légers, tantôt emplis d’émotion, sans jamais dénaturer l’œuvre de Twain. Et lorsque les échanges entre les interprètes ne suffisent pas à rendre toute l’histoire, les artistes n’hésitent pas à briser le quatrième mur pour s’adresser directement au public, d’ailleurs plusieurs fois sollicité pendant le spectacle.
En résumé, Huckleberry Finn – Le musical est la surprise rafraîchissante et bienvenue de cet été, notamment grâce au jeu de ses interprètes et à sa mise en scène, vrai point fort du spectacle. Un spectacle initiatique autant qu’un bel hommage au théâtre d’époque. A découvrir, assurément.
Crédits photos : Philippe Escalier
Huckleberry Finn – le Musical, d’après le roman de Mark Twain
Du mardi au vendredi à 21h, le samedi à 16h et 21h
Au Théâtre de la Huchette du 4 juin au 7 septembre 2019
23 Rue de la Huchette, 75005 Paris
Adaptation : Didier Bailly & Hélène Cohen ; Musiques : Didier Bailly ; Paroles : Eric Chantelauze ; Mise en scène : Hélène Cohen ; Scénographie : Sandrine Lamblin ; Lumières : Laurent Béal ; Marionnettes et animations : Pascale Blaison ; Vidéos : Sébastien Sidaner ; Costumes : Cécilia Delestre ; Création sonore : Fred Fresson
Avec : Morgane L’Hostis, Alain Payen et Joël O’Cangha.
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