[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_text]
La nouvelle production de Christophe Barratier (Les Choristes) et Pascal Obispo (Les Dix Commandements ; Adam et Eve), qui se joue depuis le 17 octobre au Palais des Congrès de Paris, commence à faire parler d’elle et a déjà reçu son lot de critiques, assez unanimement négatives. Afin de ne pas être biaisés dans notre analyse, nous avons préféré ne pas lire, en amont, les nombreux articles déjà publiés à ce sujet. Mais force est de constater que notre ressenti rejoint l’avis général : Jésus – de Nazareth à Jérusalem est un spectacle qui, s’il présente quelques qualités, s’avère en fin de compte très décevant.
Un bon niveau de chant et des artistes impliqués
Commençons par les points positifs, puisqu’il y en a quand même quelques uns. Malgré une instrumentation assez peu riche et des chansons parfois répétitives, certaines sont réussies et restent dans la tête du spectateur, comme « La Bonne Nouvelle » ou « La Bienheureuse », interprétée par Anne Sila dans le rôle d’une Marie touchante à la voix angélique. On ne peut pas nier les qualités vocales des artistes sur scène : le niveau de chant est élevé et d’une manière générale très bon, surtout chez Olivier Blackstone (Pierre), Crys Nammour (Marie-Madeleine, dont les vocalises sur “Toi qui nous as appris l’amour” font partie des meilleurs moments du spectacle) Mike Massy (Jésus, chez qui on retrouve beaucoup d’intonations de Daniel Lévy – Moïse dans la version originale des Dix Commandements) et Anne Sila (que l’on a suivi jusqu’en finale de la quatrième saison de The Voice, en 2015). Enfin, les costumes sont nombreux et très travaillés, et les ornements riches et variés, ce qui contribue à une certaine qualité esthétique du spectacle et à de nombreux tableaux plutôt jolis.
En revanche, pour tout le reste, Jésus – de Nazareth à Jérusalem, est incontestablement un spectacle très décevant.
[/mp_text]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_image id= »18907″ size= »full » link_type= »custom_url » link= »# » target= »false » caption= »true » align= »center » margin= »15,25,none,none »]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_row_inner]
[mp_span_inner col= »12″]
[mp_text]
Un spectacle sans relief ni grand intérêt
Le point le plus négatif du spectacle est indubitablement la partie théâtrale. Les dialogues sont extrêmement pauvres et d’une platitude souvent consternante, et font davantage penser à une mauvaise lecture lors d’un cours de catéchisme qu’à un spectacle dans l’une des salles les plus prestigieuses de Paris. Et, s’ils chantent bien, les artistes sur scène ont pour la plupart beaucoup de progrès à faire en termes de jeu scénique. À l’exception de Solal (Mozart l’Opéra Rock ; Adam et Eve : la Seconde Chance) et de Jeff Broussoux (Oliver Twist ; Le Magicien d’Oz), globalement crédibles dans leurs rôles de Ponce Pilate et Caïphe, tous surjouent, oublient parfois leur texte et manquent assez cruellement de justesse et de profondeur par rapport au thème abordé. Quant à l’humour que tentent d’insuffler au spectacle les personnages de Mathieu et des deux sbires de Caïphe, il est d’une lourdeur et d’une maladresse peu communes.
Les transitions entre les scènes manquent souvent de logique narrative, comme avec l’enchaînement sans transition de l’annonce de la décapitation de Jean-Baptiste et la chanson de Marie-Madeleine “Toi qui nous as appris l’amour”, où cette dernière implore Jésus de “vivre un jour et de [se] reposer dans [ses] bras”. De plus, certaines scènes se voulant profondes et poignantes se révèlent tout simplement lourdes, comme la scène de la crucifixion, longue à en devenir source de malaise et consistant en un Jésus titubant, traînant sa croix d’un bout à l’autre de la scène puis à travers tout le public pendant cinq bonnes minutes, sur un morceau instrumental extrêmement répétitif et, à force, oppressant. Le tout sous les flashs crépitants d’une bonne partie du public… public qui, il faut bien le noter, manque assez cruellement de savoir-vivre au théâtre. D’un bout à l’autre du spectacle, une véritable marée d’écrans de smartphones à la luminosité réglée au maximum se dresse à chaque fois que Jésus lève les bras, que Jésus s’agenouille, que Jésus embrasse Marie, que Jésus rompt le pain, que Jésus porte sa croix, que Jésus chante…
Les chansons, si elles ne sont pas mauvaises, sont en général assez plates, et il est très dur de ne pas faire le parallèle avec Les Dix Commandements : “Mon frère” devient “Mon père”, “L’envie d’aimer” devient “Aimons-nous les uns les autres”, et c’est reparti pour un tour, simplement en un peu moins bien.
[/mp_text]
[/mp_span_inner]
[/mp_row_inner]
[mp_row_inner]
[mp_span_inner col= »12″]
[mp_image id= »18906″ size= »full » link_type= »custom_url » link= »# » target= »false » caption= »true » align= »center » margin= »15,25,none,none »]
[/mp_span_inner]
[/mp_row_inner]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_text]
Niveau scénographique, on frôle le néant. On comprend que le souci de Christophe Barratier et Pascal Obispo ait été de rester au plus proche d’un dénuement et d’une certaine humilité par rapport au thème abordé. Mais à tout excès nuit, et à vouloir être trop sobre, le plateau en devient extrêmement vide. Pour toutes les scènes, du début à la fin, un seul décor est planté, régulièrement éclairé de projections vidéo parfois jolies et poétiques, souvent frisant le kitsch (comme durant la rencontre de Jésus avec le Diable “Danse Démon Danse”) ou le jeu vidéo (durant l’ouverture). Les chorégraphies, pourtant originales et très bien exécutées, finissent toujours par consister en une course effrénée des danseurs, forcés de trotter d’un bout à l’autre de la scène pour l’habiller et combler le vide.
Enfin, difficile de ne pas être gêné par la dimension subjective du spectacle qui, s’apparentant plus à un « live action » un peu gênant d’un cours de catéchisme, donne l’impression de vouloir convertir le spectateur plus que de raconter l’histoire d’un homme certes exceptionnel, mais humain.
Jésus – de Nazareth à Jérusalem est donc un spectacle assez creux qui aurait pourtant pu, grâce au talent de ses chanteurs, prétendre à une toute autre qualité. On ne saurait vous le recommander, à moins de vouloir intéresser vos enfants à la liturgie et l’histoire de la religion catholique et chanter ensuite les chansons avec eux dans la voiture, dans un esprit très rock chrétien ou “La Vie est un long fleuve tranquille”.
[/mp_text]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_image id= »18908″ size= »full » link_type= »custom_url » link= »# » target= »false » caption= »true » align= »center » margin= »15,25,none,none »]
[/mp_span]
[/mp_row]
[mp_row]
[mp_span col= »12″]
[mp_text]
Crédits Photos : Philippe Mazzoni
Réserver
Jésus – de Nazareth à Jérusalem, de Christophe Barratier et Pascal Obispo
À partir du 17 octobre 2017 au Palais des Sports
34 Boulevard Victor, 75015 Paris
Mise-en-scène : Christophe Barratier
Avec : Mike Massy, Anne Sila, Crys Nammour, Olivier Blackstone, Solal, Clément Verzi, Grégory Deck, Jeff Broussoux
[/mp_text]
[/mp_span]
[/mp_row]