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Le fonctionnaire Laurianne, en vacances en banlieue, attend impatiemment de son ami le peintre Duvernié une dépêche qui lui confirmera qu’il est récipiendaire des palmes académiques. La missive tarde à paraître, et sa maîtresse Margot subit la mauvaise humeur de son pénible compagnon. Ce dernier se montre plus accorte à l’égard de leur voisine Camille qu’il convoite lourdement. Cette dernière a pour illégitime Duvernié, qui finit par annoncer à son ami qu’il n’a pas obtenu les palmes.
Dépité, agacé par la sottise de sa cruche de Margot, il propose à Duvernié de la lui refiler, ce que le peintre va prendre au mot contre toute attente?
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Avec cette adaptation, la compagnie l’Envolée Lyrique continue d’explorer la voie de l’art lyrique en créant à partir d’œuvres du répertoire des spectacles pluridisciplinaires à base de chant et de théâtre.
On se demande bien pourquoi, en revanche, on s’évertue encore de nos jours à donner sur scène des œuvres au propos si terriblement obsolète. Chaque phrase de la pièce traîne l’odeur d’une misogynie dont on ne perçoit jamais le second degré, et qui avait bien plus sa place au début du siècle dernier – à la création de La Cruche – qu’aujourd’hui.
Les femmes ne sont qu’un prénom, les hommes ont un patronyme. La femme est dans le meilleur des cas une victime des avances insistantes d’un goujat. Au pire : une cruche, possession d’un homme qui n’a aucun respect pour elle et l’infantilise au point qu’elle confesse ne pas être maîtresse d’elle-même, ne sait rien refuser aux hommes.
On pourrait espérer entendre meilleur propos au théâtre en 2016, particulièrement quand le texte de base ne brille pas pour sa spiritualité.
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Heureusement, les partis pris musicaux qui viennent donner un coup de jeune à la pièce sont tout à fait séduisants et pertinents. En allant piocher dans la chanson d’entre-deux guerres et le répertoire des opérettes, la troupe enrichit une œuvre assez linéaire et quelconque de moments charmants qui s’y intègrent parfaitement.
On a plaisir à entendre et (re)découvrir des textes comme « La lune blanche luit dans les bois » de Paul Verlaine mis en musique par Fauré ; « C’est pas Paris, c’est sa banlieue » du Ciboulette de Reynaldo Hahn ; « J’ai deux amants » de L’Amour Masqué (André Messager et Sacha Guitry) ; « J’suis bête » de Marie Dubas ou encore « C’est la vie de bohème » de Bourvil et Guétary. Les arrangements vocaux à capella sont beaux mais nuisent parfois à la bonne compréhension du texte, les chœurs onomatopéiques couvrant souvent la voix principale.
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Dans cette troupe, et en dépit d’un rôle odieusement cliché, la soprane Agathe Trébucq tire son épingle du jeu et interprète une Margot aussi touchante qu’adorable, aux côtés de Florence Alayrac (NEW), convaincante en Camille. Leurs homologues masculins ne brillent hélas pas autant. Les grimaces et les bouffonneries incessantes de Laurianne (sous les traits de Marc Sollogoub) sont aussi grotesques qu’agaçantes.
C’est là le principal écueil de la mise en scène d’Henri de Vasselot : la forme l’emporte régulièrement sur le texte et le rend confus, appuyant inutilement les double-sens, joignant un peu trop systématiquement le geste à la parole. Les décors peints de la campagne, joliment pointillistes au premier acte avec des découpes utilisées de façon astucieuse, deviennent (après de laborieuses et inutiles manipulations dans la pénombre) un atelier de peintre banal dont la mise en scène ne fait aucun usage.
Un résultat décevant pour un concept initial pourtant prometteur.
Photos : Cédric Barbereau
La Cruche, d’après Pierre Wolff et Georges Courteline
Au Théâtre Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris
Du 14 décembre 2016 au 22 janvier 2017
Du mardi au samedi à 19h, le dimanche à 15h
Mise en scène : Henri de Vasselot ; création lumières : Thomas Jacquemart ; scénographie : Henri de Vasselot ; assistant à la mise en scène : Pauline Paolini.
Avec (en alternance) : Antonine Bacquet, Agathe Trebucq, Florence Alayrac, Maria Mirante, Martin Jeudy, Marc Valéro, Alexander Swan, Marc Sollogoub et Henri de Vasselot.
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