Librement inspiré du roman de Victor Hugo, Le Bossu de Notre Dame, actuellement à l’affiche de la Gaité Montparnasse, fait preuve d’une longévité impressionnante avec plus de 10 ans de succès à Paris. Le spectacle nommé en 2017 pour le Molière du Jeune Public se jouera jusqu’au 5 mai 2024.
Il était temps que l’on découvre Le Bossu de Notre Dame, un de ces rares spectacles jeune public qui ne finit pas de désemplir saison après saison. Écrit et mis en scène par Olivier Solivérès (Blanche Neige et les 7 nains ; Au Pays du Père Noël), ce spectacle n’a strictement rien à voir avec l’œuvre de Disney, ni bien sûr avec Notre Dame de Paris qui est de retour au Palais des Congrès pour ses 25 ans, inspirés du même roman de Victor Hugo.
L'HUMOUR, le point fort du spectacle
Le parti pris est sans équivoque : l’humour est le principal fil conducteur de cette version du Bossu de Notre Dame, qui s’emploie sans vergogne à multiplier les références pour les parents et les enfants (ça navigue entre Pikachu, Simba et les paroles de la chanson « Aimer », de la comédie musicale Roméo & Juliette). L’interaction avec les spectateurs est omniprésente, ce qui ravira les enfants qui n’ont pas eu l’air de s’ennuyer autour de nous, très investis dans les aventures de Quasimodo, Esmeralda, Phoebus et Frollo pendant 1h30.
Le vilain Frollo est très présent au cours du spectacle et ne cesse de faire rire ou hurler les enfants par ses actes maladroits ou maléfiques. Interprété par Pierre Khorsand (en alternance avec Augustin de Monts) lors de notre représentation, il est le personnage fort de cette adaptation. Arnaud Perron (Phoebus, Gringoire et multiples rôles) est également très bon dans l’improvisation et a la lourde charge de faire patienter les spectateurs avant le démarrage du spectacle.
Comme dans tous les spectacles d’Olivier Solivérès, un grand soin est donné aux costumes et décors, somptueux, qui nous aident à plonger dans l’univers de Paris des années 1480. La mise en scène a toutefois pris des rides avec notamment un usage très fréquent de transitions dans le noir qui ralentissent l’intrigue.
Peu de chansons servent l’intrigue, avec des solos très courts pour chacun des personnages principaux et sans grand numéro collectif mémorable. On retiendra néanmoins la très jolie interprétation signée Adrien Biry-Vicente (Ego-Système), déchirant de désespoir dans le rôle de Quasimodo, enfermé dans sa tourelle et secouru par Esmeralda (Laura Favier, en alternance avec Clara Hesse).
un spectacle efficace, mais...
Le Bossu de Notre Dame a conquis de nombreux spectateurs depuis 10 ans et il serait malvenu de notre part de ne pas reconnaître la qualité du travail de l’équipe créative, technique et de la troupe d’artistes. Force est de constater que nous avons malgré tout eu beaucoup de mal à entrer dans le spectacle, l’intrigue mettant beaucoup de temps à se lancer, à mi-chemin entre spectacle d’humour et spectacle musical. La deuxième partie du spectacle, à partir de la rencontre de Quasimodo et Esmeralda, lance véritablement les hostilités et se révèle beaucoup plus dynamique et intense que la première partie qui – malgré des touches d’humour réussies – traîne en longueur.
Si vous ne l’avez pas encore vu, Le Bossu de Notre Dame est à l’affiche jusqu’à début mai à la Gaité Montparnasse. Et vu le sourire des autres spectateurs à la sortie du théâtre, il y a fort à parier qu’une nouvelle saison en 2024-2025 est déjà sur la bonne voie !