Si les objets pouvaient parler, qu’auraient-ils à nous raconter ? Dans Le Bureau des Oubliés, la compagnie amateure The Swallows s’attache à donner vie à une bande d’objets trouvés qui n’ont pas d’autre choix que de vivre ensemble. Retour sur une deuxième création qui a des choses à nous raconter.
Sur une idée originale
Ils sont Marionnette, Epée, Marteau, Coussin Cœur, Bouteille Havana Club : il ne s’agit pas du nouveau club des 5 version 2023 mais bien d’une bande d’objets qu’on a laissé de côté depuis un petit bout de temps. Quand Médaillon arrive, l’espoir d’une nouvelle vie ailleurs renaît et les souvenirs rejaillissent. L’histoire est alléchante mais nous devons avouer qu’elle nous intrigue plus qu’elle nous appelle. La tête pensante de ce projet est Maxime del Moral qui s’est entouré de la troupe « The Swallows » pour les parties chantées et la création des personnages. Dans la veine de Dystopiano, l’histoire se passe dans un monde imaginé où les émotions en sont le centre. Et dans Le Bureau des Oubliés, on retrouve un peu de chacun de nos artistes amateurs qui se sont dévoilés, le temps de trois dates à l’Auguste Théâtre.
Un bureau très chargé
L’histoire débute sous les pas de Marionnette qui s’agite le temps d’un chant de Noël. Lassé de devoir continuellement suivre la même routine, il aspire à tout autre chose. Rien de tel qu’une première chanson d’ensemble plutôt réussie pour se présenter et servir de point d’encrage au déroulement de l’intrigue. C’est comme un sentiment de déjà-vu et une image de Toy Story nous vient rapidement à l’esprit, le souvenir d’un monde parallèle où les objets parlent. Bien que les histoires soient drôles et se veulent parfois émouvantes, le récit reste beaucoup trop long et riche d’informations, par rapport à ce qu’il est intéressant d’en retirer (le spectacle fait plus de 2h00).
La musique est tout aussi présente et se concentre autour d’une succession de reprises de chansons populaires, malheureusement pas toujours très adaptées à la situation. Quelques jolis filets de voix nous ont accompagnés sans forcément nous emporter par leur singularité. Le second acte démarrant, nous n’échappons pas à l’effet enchainement de scénettes qui n’amènent plus grand-chose à l’histoire, un seul acte aurait clairement suffi. On a pu nous perdre à plusieurs reprises et une approche plus synthétique du sujet nous aurait aidés à être concentrés et concernés. L’empathie envers les objets oubliés ne s’est certainement pas produite.
Soulignons alors l’énergie de la troupe (amateure et toute jeune) qui a su investir la scène et proposer une création originale. De par une mise en scène logique dans son ensemble, le format fonctionne même si nous n’avons pas été convaincus par le fond. Donnons-nous alors rendez-vous pour leur prochaine proposition.