Vous ne les connaissez peut-être pas mais cela va faire 40 ans que les Caramels Fous font partie du paysage musical français. Leur point fort, réécrire des tubes populaires de la chanson française, internationale ou de comédies musicales afin de les détourner avec humour mais toujours en faisant avancer l’histoire. Depuis les années 80, plus d’une quinzaine de spectacles ont été crées par ces amateurs passionnés et ces derniers ont même été nommés aux Molières pour leur spectacle Les Dindes Galantes en 2005. En effet, il est important de préciser que la troupe fonctionne sur le principe d’une association ; les artistes ont tous un métier d’origine et rejoignent les Caramels Fous sur leur temps libre afin de créer un spectacle à leur image : complètement déjanté ! Après le succès de Pas de gondoles pour Denise, Il était complètement à l’Ouest et plus récemment Le Cirque pleins d’airs, les Caramels Fous ont décidé cette fois-ci d’imaginer la véritable vie des personnages de contes de fées quand leur livre est fermé et vous n’allez pas en croire vos yeux !
La magie des contes défaits
Depuis que le grand méchant loup a dévoré sa grand-mère, le Petit Chaperon Rouge est bien décidé à le retrouver pour se venger. Elle va trouver sur son chemin des princes pas si charmants, Cendrillon, Maléfique, la Petite Sirène, Raiponce ou encore la Reine des Neiges qui vont tout faire pour l’aider dans sa quête … ou pas. Chacune de ces rencontres va donner lieu à des tableaux plus colorés les uns que les autres sur des chansons que vous connaissez tous mais revisitées à la sauce Caramel. Sur les 24 titres interprétés, on retrouve aussi bien des tubes de Cher, Céline Dion, les 2BE3, Rihanna, Georges Brassens ou Elton John que des clins d’œils à de nombreuses comédies musicales. Le fameux « Big Spender » de Sweet Charity devient alors « On en a marre », « Kiss of the Spider Woman » du musical du même nom devient « Maléfique » et la Chanson de l’Autruche d’Émilie Jolie transformée en « On se casse ». Le clou du spectacle revient indéniablement au solo de la Reine des Neiges avec « Sa Mémé s’est barrée » à la place de la chanson dont on ne doit plus prononcer le titre sous peine de l’avoir en tête pour les prochaines 24 heures.
Les 14 artistes s’en donnent à cœur joie et on sent que ces représentations tant attendues depuis 3 ans arrivent comme un cadeau de Noël après une longue traversée du désert. Ce dynamisme communicatif fait un bien fou et on ne voit pas le temps passer lors de notre voyage enchanté avec ces princesses qui ne se font plus marcher dessus. Mentions spéciales à Jean -Philippe Vincifore, irrésistible en Petit Chaperon Rouge ou encore Vincent Baillet en hilarante Petite Sirène hispanique. Difficile également de ne pas souligner la superbe prestation de Denis Evrard en Cendrillon/Reine des Neiges à qui l’on doit aussi les sublimes costumes de cette galerie de personnages hauts en couleurs. Ces impressionnantes robes de princesses sont plus vraies que nature et elles irradient la scène.
Aller voir les Caramels Fous, c’est comme retrouver une bande de potes qu’on n’avait pas vu depuis longtemps mais avec qui on est sûr de passer un bon moment. Quand on Parle du Loup… ne déroge pas à cette règle en proposant un échappatoire drôle et improbable à notre quotidien. Quand on imagine le travail colossal et les milliers d’heures effectuées par cette compagnie afin de créer un tel spectacle alors que ce n’est pas leur métier principal, c’est encore plus bluffant. Ils ne pouvaient rêver mieux pour célébrer leur 40 ans que d’offrir un conte musical aussi original qu’irrévérencieux.
Pour retrouver ces princesses avec ce petit quelque chose en plus, rendez-vous au Grand Point Virgule jusqu’au 6 février afin de découvrir ce que le loup a vraiment fait de la grand mère du Petit Chaperon Rouge. La réponse pourrait vous surprendre !
Quand on Parle du Loup…, le nouveau spectacle des Caramels Fous.
Jusqu’au 6 Février 2022
Au Grand Point Virgule,
8 Bis Rue de l’Arrivée 75015 Paris
Avec Sylvain Angonin De Reu, Michaël Baderot, Vincent Baillet, Jérôme Cuvilliez, François Dussillol-Godar, Denis Evrad, Duarte Fernandes, Laurent Giordanengo, Amaury Guiraud, Jérôme Guerin, Alexis Haouadeg, Olivier Segrettin, Yohann Sassier, Jean-Philippe Vincifore.
Livret et Mise en Scène : Stéphan Druet ; Chorégraphies : Alma de Villalobos assisté de Vincent Baillet ; Direction vocale : David Jean ; Costumes et Maquillages : Denis Evrard assisté de Damien Girard de Battant ; Décors : Alexis Haouadeg ; Son : Benjamin Primault et Anthony Desvergnes ; Lumières : Thomas Jacquemart