Après nous avoir enchanté en 2022 en revisitant les contes de fées, Les Caramels Fous sont de retour pour une nouvelle comédie musicale s’attaquant cette fois-ci à un mystérieux monde des jouets à mi-chemin entre OZ et le Pays des Merveilles. Une fois n’est pas coutume, bienvenue dans un univers où les conventions explosent pour nous faire rire de la réalité sur des airs iconiques.
40 ANS POUR LE MEILLEUR ET POUR LE RIRE
Vous ne les connaissez peut-être pas mais cela va faire 40 ans que les Caramels Fous font partie du paysage musical français. Leur point fort, réécrire des tubes populaires de la chanson française, internationale ou de comédies musicales afin de les détourner avec humour mais toujours en faisant avancer l’histoire. Depuis les années 80, plus d’une quinzaine de spectacles ont été créés par ces amateurs passionnés et ils ont même été nommés aux Molières pour leur spectacle Les Dindes Galantes en 2005. En effet, il est important de préciser que la troupe fonctionne sur le principe d’une association ; les artistes ont tous un métier d’origine et rejoignent les Caramels Fous sur leur temps libre afin de créer un spectacle à leur image : complètement déjanté ! Après le succès de Pas de gondoles pour Denise, Il était complètement à l’Ouest et plus récemment Le Cirque pleins d’airs, les Caramels Fous ont décidé en 2022 d’imaginer la véritable vie des personnages de contes de fées quand leur livre est fermé avec Quand on Parle du Loup. Deux ans plus tard, on retrouve cette bande de grands fous qui détourne un autre univers tout aussi ludique, cette fois-ci sous la houlette de Denis Evrard. Après avoir rejoint la troupe en 2016 et avoir été comédien, costumier et maquilleur, Denis Evrad met la main à la patte également en plus des costumes et des maquillages en tant qu’auteur et metteur en scène de ce nouveau spectacle musical librement inspiré de « Casse-Noisette » mais avec une saveur toute particulière.
un "casse-noisette" sauce caramel
Depuis toujours, Morgane est mal dans sa peau. Elle a l’impression d’être une fille dans un corps de garçon. Cette question d’identité, à l’origine de violentes disputes entre ses parents, pousse sa mère à les abandonner. C’est du moins ce que pense Simon, son père, et celui-ci ne se prive pas pour le lui reprocher. Morgane grandit dans ce climat de tension jusqu’au jour ou un certain Zébulon, se présentant comme le roi des jouets, sort comme par magie de son armoire pour lui proposer de mener une existence sereine dans son royaume enchanté où elle pourra être elle-même. Mais cet endroit merveilleux rime-t-il vraiment avec bonheur et bienveillance ? Les jouets qu’elle y rencontrera sont-ils vraiment si différents des humains face aux situations de la vie ? Ce pays des enchantés ne serait-il pas désenchanté ?
Comme toujours les 14 Caramels Fous nous embarquent dans cette aventure complètement dingue reprenant pendant 90 minutes pas moins d’une trentaine de titres venant aussi bien de la variété française qu’internationale, avec également des musiques de films ou de comédies musicales. Britney Spears, Clara Luciani, Kylie Minogue, Michel Berger ou bien évidemment Mylène Farmer, chaque tube est réécrit afin que les paroles correspondent à cette nouvelle histoire avec une plume pleine d’humour corrosif et de dérision. En tant qu’amateurs de comédies musicales, nous avons particulièrement aimé le « Mad Doll Tango » reprenant le « Cell Block Tango » de Chicago avec des poupées malmenées par leurs propriétaires. Vous les maudirez ensuite pour avoir entonné « L’Hymne de Zébuland » dont nous vous laissons la surprise de la découverte mais qui restera bien dans votre tête toute la soirée. Coup de cœur également pour le magnifique mash-up « Je ne suis pas comme ils disent » mélangeant de façon habile « Je suis un homme » de Zazie avec « Comme ils disent » de Charles Aznavour. Les chansons s’entremêlent comme si elles n’avaient toujours fait qu’une avec une texte poignant avant d’enchainer sans transition avec une reprise de Starmania intitulé « Zizi » qui montre la versatilité de la troupe pour nous faire passer de l’émotion au rire.
Les numéros se suivent et ne se ressemblent pas grâce à cette ingéniosité qui caractérise cette troupe unique au monde. Ils ont travaillé dur sur leur temps libre pour nous offrir un spectacle à la hauteur et ça se voit. Les costumes sont absolument sublimes et David Jean à la direction vocale (également connu pour son hilarant one-man show sous le nom d’Eva Jean) a fait un travail épatant sur les harmonies qui sont toutes aussi magnifiques. Globalement nous avons senti une réelle progression sur le niveau vocal de la troupe et c’est un véritable plaisir de voir évoluer ces Caramels qui ont travaillé pendant près de 800 heures pour nous offrir ce Casse-Bonbons. Nous retiendrons notamment les interventions toujours hilarantes de la Barbie du Sud (Jean Philippe Vincifore) qui nous avait déjà conquis l’année dernière avec sa répartie ainsi que le Roi Zébulon campé avec beaucoup d’humour par Jérôme Guerin. Chapeau également au tandem mère/fille Mylène et Morgane incarnées avec brio par Jérôme Cuvilliez et Vincent Baillet. On sent une réelle connexion dans cette troupe qui s’amuse à détourner nos chansons préférées depuis plus de quatre décennies maintenant. Dans le public se trouvait d’ailleurs d’anciens Caramels Fous venus applaudir la relève avec beaucoup d’émotions et de bienveillance.
Une fois de plus, les Caramels Fous nous ont conquis avec leur humour, leur talent et leur capacité à toujours se réinventer en offrant un spectacle de qualité pendant une heure et demi permettant de déconnecter en mettant dehors nos soucis avec un message rempli d’amour et de tolérance. On sort du Grand Point Virgule avec « Que c’est beau l’Amour » et « Acceptons-nous comme on est » en tête et il n’y a pas plus beau message à véhiculer au plus grand nombre. Alors n’hésitez plus et venez vous régalez avec ces délicieux Caramels à consommer sans modération au Grand Point Virgule jusqu’au 16 Juin 2024.
Crédit Photos : Fred Pierre/Musical Avenue
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