Tous les dimanches après- midi, les Enfants du Paradis accueillent deux Caroline réunies au service de textes 100% féminins. Dans une ambiance cabaret, les deux artistes revisitent avec tonus et malice les fleurons d’un répertoire – qui malgré le côté daté de certains titres – a encore des choses à raconter.
L’une s’appelle Caroline Montier, l’autre Caroline Loeb. Quand l’une arpente les scènes lyriques, l’autre fait danser toute une génération avec son lascif “C’est la ouate”. Dans un registre un peu différent, elles assument leur féminité et caractère bien trempé au travers de textes marquants frôlant la symbolique. Conçu comme un mini spectacle musical burlesque, les deux artistes se font l’écho – à leur manière – des grandes interprètes d’autrefois.
Quand deux ne font plus qu’une
Sur une scène minimaliste et sans fioritures, deux silhouettes quasi à l’identique s’avancent. Jumelles de scène, elles débutent leur duo comico musical sur “Je suis Caroline” de Mistinguett. Pas de récit autobiographique d’artistes passés, le spectacle se construit autour de mini scénettes plutôt humoristiques, servant d’introduction aux différents titres servis.
Les partitions choisies nous font voyager sur plusieurs décennies et nous remémorent ce que la femme du début du siècle fut : une femme audacieuse, drôle et puissante. La mise en scène de Caroline Loeb et Flannan Obé amènent à la fois la légèreté et la dynamique demandée pour accompagner les titres savamment choisis. Si certains textes nous paraissent usés avec les années, l’interprétation au cordeau du tandem nous fait vite oublier la mise en contexte compliquée.
Il y a beaucoup d’osmose dans ce spectacle. Quand la première chante, la seconde n’est jamais très loin pour accessoiriser avec drôlerie son jeu. Vocalement, Caroline Loeb affirme sa gouaille, tandis que Caroline Montier a de quoi faire des envolées lyriques. Ça fonctionne. Et quand elles ne chantent pas, elles s’accoudent au piano de Vincent Gaillard pianiste, comédien et bon prétexte à leurs joutes verbales.
Le moment fort du spectacle ? Nous en retenons deux. “Sous les palétuviers” de Pauline Carton et René Koval – mode opérette activé – et “Je survivrais” de Régine – mode disco paillettes activé. Un grand écart à l’image de ces deux femmes qui gagnent à être entendues.
Vous l’aurez compris, nous avons passé un agréable dimanche avec Les Caroline. Malgré quelques choix de titres moins parlants à nos oreilles, le spectacle permet de découvrir tout un champ musical rarement mis en avant mais tellement savoureux.
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