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Trois hommes se retrouvent pour échanger de petites conversations très variées : l’un s’est fait quitter par sa femme, l’autre a rencontré Paul Verlaine sur le pas de sa porte, le troisième rêve de voyager dans les îles mais n’en a pas le courage, puis l’on se met à parler de cinéma japonais, ou encore d’une soirée mondaine où l’on rencontre des personnes mi-homme mi-femme. Une compilation de petites saynètes déjantées, sans aucun lien les unes avec les autres, sur fond d’humour absurde et surréaliste, qui en fera rire certains et pas d’autres. Ce soir là nous n’étions visiblement pas les seuls à faire partie de la deuxième catégorie.
Le résultat est d’autant moins convainquant que les sketches de Frédéric Rose et Vincent Jaspard qui servent de base à la pièce sont écrits pour deux personnages. Le metteur en scène Laurent Serrano a pourtant pris le parti discutable de les adapter pour trois comédiens, se contentant la plupart du temps de répartir les répliques les plus anecdotiques entre deux d’entre eux. Un procédé inutile qui n’aide pas à élever la spiritualité du texte.
Théâtre absurde ou récital ?
Pour rendre cette poésie sans thème légèrement plus floue, les saynètes sont entrecoupées d’intermèdes musicaux dans lesquels les trois comédiens reprennent de grands classiques du jazz, du blues, de la chanson française, là encore sans aucun lien avec le texte. Même si l’on reconnaît l’effort des interprètes qui s’essaient au chant (on retrouve notamment parmi eux Emmanuel Quatra de la version française d’Avenue Q), les tentatives de divertissement musical deviennent rapidement lassantes, n’apportant rien ni à l’action en cours, ni aux belles mélodies de George Gershwin ou Serge Gainsbourg.
Les chansons interprétées a capella sont particulièrement douloureuses – les harmonies ne sont pas en place, systématiquement dissonantes, à l’exception peut-être du rappel durant lequel le trio semble un peu mieux maîtriser « Pour faire une jam » de Charles Aznavour.
Les paroles des chansons reprises ne sont pas modifiées, ce qui aurait pu apporter un élément d’originalité à ces essais vocaux dont on se demande bien la raison. On apprécie cependant quelques moments un peu poétiques, notamment une délicieuse petite chorégraphie effectuée avec les doigts, qui permet de distraire le spectateur.
Les élans ne sont pas toujours des animaux faciles constitue un patchwork artistique qui malgré la bonne volonté des comédiens, ne réussit pas à transmettre l’humour, et l’humeur, à un public qui tente de sourire de temps à autre au comique de répétition et aux situations absurdes.
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Les élans ne sont pas toujours des animaux faciles
Au Théâtre Lucernaire, Paris 6e jusqu’au 26 novembre 2016 et en tournée dans toute la France
Livret : Frédéric Rose et Vincent Jaspard ; Mise en scène : Laurent Serrano
Avec : Pascal Neyron, Laurent Prache, Emmanuel Quatra, Benoît Urbain
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