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Faire appel à l’imaginaire pour s’évader d’une dure réalité : ce n’est pas d’hier que ce subterfuge est utilisé par les poètes et artistes dans leurs œuvres, mais aussi par toute personne confrontée aux vicissitudes de l’existence. Emprisonné par l’Inquisition espagnole, Cervantès s’y plongera aussi, entraînant ses compagnons d’infortune dans une formidable chevauchée pour combattre ces moments de tourmente par l’espoir et l’enchantement.
Les cachots du 16e siècle se métamorphosent ainsi en scène de théâtre improvisée, prête à accueillir le périple de Don Quichotte. Lui-même voit au-delà des apparences, transformant une auberge en château, une prostituée en princesse et de simples moulins à vent en géants. Car après tout : « La folie suprême n’est-elle pas de voir la vie telle qu’elle est et non telle qu’elle devrait être ? »
Créé à New York en 1965, L’Homme de la Mancha a ensuite été adapté en français par Jacques Brel lui-même qui s’est réservé le rôle principal, traduisant aussi en langue de Molière l’une des chansons les plus emblématiques de son répertoire : « La Quête ». Si plusieurs beaux morceaux composent la trame sonore de la pièce, c’est en effet bien cette chanson culte que l’on retient avant tout. Jean Maheux, complètement investi dans son rôle par ailleurs très physique de Cervantès/Don Quichotte, nous la livre avec brio. Ayant revêtu les habits de ce double personnage exigeant pas moins de 175 fois par le passé, c’est avec beaucoup de passion, conviction et d’énergie qu’on le retrouve sur scène. Il tient à bout de bras le spectacle, à l’avant pratiquement durant toute la durée du spectacle.
Ses acolytes, fidèles au poste, l’accompagnent dans ce périple original et cocasse où l’impossible n’a pas sa place. Mention spéciale pour Sylvain Scott (Prom Queen: The Musical) qui campe l’attachant et naïf Sancho Pança vivant dans l’ombre de son maître. Éveline Gélinas (Belles-Sœurs) est aussi particulièrement touchante en Aldonza, la prisonnière/prostituée que Don Quichotte métamorphose en Dulcinéa. Également douée vocalement, ses interprétations sont chaque fois marquantes.
Entre rires et larmes, L’Homme de la Mancha est un spectacle qui donne envie de rêver, voir plus loin, peu importe si cette vision est idéaliste ou non. René-Richard Cyr (Belles-Sœurs ; Demain Matin, Montréal M’attend) le met en scène de façon percutante. Les costumes, les effets d’éclairages, la force des textes, le récit bien ficelé et la bonne utilisation de l’espace restreint servent tous le propos de cette mise en abîme inspirante. À ne pas rater jusqu’au 9 novembre prochain !
Crédit photo : Théâtre du Rideau Vert
L’Homme de la Mancha, de Dale Wasserman (livret), Mitch Leigh (musiques) et Joe Darion (paroles)
Du 24 septembre au 9 novembre 2019
Au Théâtre du Rideau Vert de Montréal
Adaptation : Jacques Brel ; Mise en scène : René Richard Cyr ; Assistance à la mise en scène : Lou Arteau ; Décors : Réal Benoît ; Costumes : François St-Aubin ; Accessoires : Normand Blais ; Éclairages : Étienne Boucher ; Arrangements musicaux : Benoît Sarrasin / Chris Barillaro ; Maquillages et Coiffures : Sylvie Rolland Provost ; Directeur musical et musicien : Chris Barillaro.
Avec : Joëlle Bourdon, Stéphane Brulotte, Stéphan Côté, Éveline Gélinas, Michelle Labonté, Roger La Rue, Jean Maheux, Sylvain Massé et Sylvain Scott.
Musiciens : Peter Colantonio et François Marion.
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