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Quatre années après son Récital Emphatique, Michel Fau vient à nouveau arpenter la scène des Bouffes du Nord dans les atours d’une diva précieuse.
Lady Margaret, dame très chic et imposante par la taille et le caractère, pose ses valises dans un grand hôtel de la Côte normande. Elle s’entiche au premier regard du séduisant petit groom moustachu qui la sert. De ces personnes qui considèrent que l’argent peut tout offrir, elle s’achète les services du boy pour qu’il s’adonne avec elle à d’étranges jeux de rôles aussi musicaux que tordus…
Il aime à se travestir, à déguiser sa voix, à truquer sa gestuelle, Michel Fau. Si l’on s’était peu emballé pour la trame bien trop ténue de son Récital Emphatique en 2011, on se réjouit qu’il ait commandé l’écriture de ce nouveau projet à Christian Siméon.
Construite autour de 15 chansons, pour la plupart inédites et refusées par les comédiennes à qui elles étaient destinées, la pièce donne vie une nouvelle fois à l’archétype de Castafiore magnifique que Fau aime tant interpréter, sorte de rencontre entre Miss Piggy et Florence Foster-Jenkins.
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Les dialogues jouissifs dessinent une trame joyeusement malsaine, au fil de laquelle on découvre la tragédie que cache la vieille tarée dans son journal intime. Le concept même de l’œuvre n’est pas sans rappeler une des saynètes du Cabaret des Hommes Perdus (la première pièce de théâtre musical de Siméon, récompensée d’un Molière) dans laquelle Miss Marpie s’offre les services d’acteurs porno pour jouer les scénarii érotico-tragiques dont elle est la vedette.
Nevrotik Hotel s’appuie sur les mêmes ressorts – la maîtresse femme qui utilise sa fortune pour mettre un piment pervers dans son existence ; le serviteur rétif qui écorche le nom de la dame et se laisse charmer par son argent – et les dilate à l’envie pendant une heure et demie. « Spectacle en miettes » un rien décousu, on reprochera à la pièce un manque de fluidité pour son incapacité à clore ses différentes séquences sur des chutes satisfaisantes.
Si l’on n’y trouve donc pas grand de chose de nouveau, on y gagne en revanche la prestation ravageuse de Michel Fau.
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Débarquant de toute sa stature vert Ladurée dans cet univers rose bonbon, il s’amuse avec le kitsch et l’affèterie comme un garçon sensible qui enfile les chaussures à talon de sa mère. Il lance les bras, se dandine, fait virevolter les volants de ses robes, se pare de mille mimiques exquises, et nous offre une interprétation grandiose de la femme qui l’habite. Sa voix, plus que tout, dans ses intonations féminines et ses déraillements de casserole, est source de rires hilares.
Fau en scène réalise cette fois encore la prouesse de ne pas faire céder le public à un rire homophobe de base. On ne s’amuse pas de voir un homme en robe et perruque : on rit de son personnage extraordinaire, qui n’en serait pas moins à sa place dans le répertoire de Muriel Robin (à laquelle il nous fait penser à plusieurs reprises).
Face à lui, Antoine Kahan fait le groom acrobate, sorte de mini Jacques Brel tout en muscles et en sensualité homoérotique.
Leur duo catastrophique offre une étonnante caricature de la comédie musicale, une sorte de version médiocre et sulfureuse des œuvres de Jacques Demy. Hélas, les chansons sur lesquelles tout cela repose sont horriblement passables.
Œuvre pour majorité de Michel Rivgauche (auteur de « La Foule » pour Édith Piaf) parmi une petite dizaine de paroliers, mises en musique par Jean-Pierre Stora, elles ont tous les travers de la mauvaise chanson de comédie musicale, avec leurs répétitions pesantes, leurs métaphores piteuses, et leurs mélodies sans inventivité. On comprend mieux pourquoi les interprètes à qui elles étaient destinées les ont poliment déclinées.
Heureusement, les arrangements du pianiste Mathieu El Fassi, accompagné par un accordéon et un violoncelle, donnent à l’ensemble un cachet agréable, teinté de tango et de swing.
On ne garde de cette expérience aucun son, que des images mémorables : celles d’un duo de comédiens formidable évoluant dans un décor et des lumières somptueux.
Crédit photos : Joël Fabing
Névrotik-Hotel , de Christian Siméon
Du 3 au 8 janvier 2017
Théâtre des Bouffes du Nord
37 bis boulevard de la Chapelle
75010 Paris
Du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h
Mise en scène : Michel Fau ; trame et dialogues : Christian Siméon ; chansons : Michel Rivgauche, Julie Daroy, Pascal Bonafoux, Jean-François Deniau, Christian Siméon, Hélène Vacaresco, Claude Delecluse et Michelle Senlis ; musiques : Jean-Pierre Stora ; décor : Emmanuel Charles ; costumes : David Belugou ; lumières : Joël Fabing ; maquillages : Pascale Fau ; perruque : Laure Talazac ; assistant à la mise en scène ; Damien Lefèvre
Avec : Michel Fau et Antoine Kahan ; piano : Mathieu El Fassi ; accordéon : Laurent Derache ; violoncelle : Lionel Allemand
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