Ceci est un texte d’exemple pour une accroche, paragraphe d’introduction d’un article etc.
Et si les comédies musicales, les opérettes et les grandes chansons de l’entre-deux-guerres se teintaient d’accent jazz manouche ? Voilà le parti pris séduisant qu’ont adopté Emmanuelle Goizé et Gilles Bugeaud.
Si on les a vus il y a peu dans René l’Énervé au Théâtre du Rond-Point, ces deux-là ont l’habitude de partager la scène au sein du collectif les Brigands (installés simultanément dans la grande salle de l’Athénée Théâtre avec Les Chevaliers de la Table Ronde).
Le duo est allé piocher dans le répertoire d’Arletty, Joséphine Baker, Charles Trénet, Mireille… mais aussi et surtout dans les comédies musicales et opérettes des années 1920 et 1930. Faisant la part belle aux compositions d’Albert Willemetz, ils ont choisi une grosse quinzaine de chansons sentimentales, coquines, touchantes et surprenantes, pour la plupart méconnues, qu’ils réinterprètent avec humour au son jazzy de la formation Les Kostards.
Swing lyrique
Il n’y a rien d’incongru à cette rencontre entre deux univers qu’on a pourtant peu l’occasion de voir se côtoyer : si l’entre-deux-guerres fût l’époque des cabarets et revues insouciants aux paroles légères, la période vit également la naissance du swing et du jazz manouche.
Les deux univers s’accordent à merveille, portés par les arrangements fabuleux d’un trio de musiciens de haut vol.
On est particulièrement marqué par le drôlerie de la chanson « Et le reste » (extraite du Je te confie ma femme de Lattès et Hornez), la double interprétation en version anglaise (reprise par Billie Holliday) et en V.O. du « Mon Homme » de Mistinguett, ou encore le lyrisme ridiculement grandiloquent de « J’ai deux amours ».
Sorte de petit couple qui joue à s’agacer avec espièglerie, les deux chanteurs enchaînent les saynètes taquines et mettent à l’honneur la malice des textes interprétés. Les voix sont maîtrisées à la perfection (Emmanuelle Goizé démontre une palette de nuances prodigieuse), et les ressorts comiques astucieux nous font passer un agréablement moment.
Il faut dire que la mise en scène de Stéphan Druet (Les Divas de l’Obscur) recèle de jolies idées, simples mais bien exécutées, que viennent réhausser de très sympathiques chorégraphies signées Sebastiàn Galeota (Amor Amor… à Buenos Aires ; Evita – Amour, gloire etc…).
Une revue réussie, qui vous donnera envie à tous les coups de vous plonger dans le répertoire du début du siècle.