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Un thème difficile mais intense
Sur un livret écrit par John Weidman (Assassins ; Road Show), des musiques et des paroles de Stephen Sondheim, Pacific Overtures est une fresque historique relatant les changements géopolitiques de l’Empire Nippon entre les années 1850 et 1880. Au début des années 1850, l’Empereur du Japon est une personnalité recluse, déléguant tous les pouvoirs politiques au Shogun, lui-même issu d’une seule dynastie.
L’Empire n’avait aucun contact politique ou commercial avec les autres nations du monde, et tenait à maintenir cet isolationnisme pour préserver sa paix et ses traditions. Le livret du musical raconte comment ce système fut bouleversé à partir de 1853, quand un américain, le commodore Perry, envoyé par le Président des Etats-Unis d’Amérique aborde les eaux nipponnes pour négocier des traités d’échanges commerciaux. Devant le refus des émissaires japonais, la flotte américaine menace de bombarder les terres de l’Empereur.
La force du livret réside dans le va-et-vient constant fait entre le récit du contexte géopolitique et le récit concentré sur certaines personnalités et leur psychologie, comme l’histoire de Manjiro, ancien marin japonais qui lors d’un naufrage fut sauvé par des américains, ou encore Kayama, un samourai qui est promu malgré lui comme délégué militaire pour aller au devant des représentants américains. Dans ce récit complexe, les numéros musicaux s’enchaînent aussi bien sur des rythmes rapides pour décrire les avancées de l’action, que pour poser des questions essentielles et prendre de la distance avec quelques balades très lentes qui évoquent presque de la méditation. Les harmonies orientales des flûtes et les percussions nous font voyager directement au pays du Soleil Levant.
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Une production réussie très éloignée de la version originale
Il suffit de comparer les distributions de cette version, proposée dans le petit théâtre de Classic Stage Company, et de la production originale de Broadway de 1976 pour comprendre : 22 acteurs avec un ensemble nombreux dans la production originale versus 10 acteurs sans ensemble pour la version actuelle, qui est réduite à un acte unique. Même si nous n’avions pas vu les anciennes productions sur Broadway, on peut dire que l’œuvre est transformée.
Dans tous les cas, la mise en scène très épurée de John Doyle nous a convaincue, permettant à notre imagination de projeter ce récit dans un Japon d’un autre temps, avec pour seuls visuels présents sur scène les drapées représentant la fameuse grande vague de l’estampe d’Hokusai. Les comédiens réalisent un vrai coup de maître en interprétant tous de nombreux personnages avec cohésion, alors qu’ils ne s’aident pas de costumes différents ou de changements d’accessoires.
George Takei (Star Trek), qui nous avait convaincu l’année dernière dans Allegiance, une autre fresque historique d’un autre conflit nippo-américain, impose sa présence sur scène par sa sérénité. Notons aussi la performance d’Ann Harada, déjà vue dans la distribution originale d’Avenue Q.
Si vous passez dans la Grande Pomme, nous vous conseillons vivement de découvrir cette œuvre méconnue du maître compositeur, bien loin de ses plus grands succès adaptés au cinéma.
Pacific Overtures – Classic Stage Company
Jusqu’au 18 juin 2017
Réservations : www.classicstage.org
Livret : John Weidman ; Musique et paroles : Stephen Sondheim ; Mise en scène : John Doyle
Avec : George Takei, Karl Josef Co, Marc Delacruz, Steven Eng, Megan Masako Haley, Ann Harada, Kimberly Immanuel, Austin Ku, Kelvin Moon Loh, Orville Mendoza, Marc Oka, Thom Sesma.
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