Mêlant fiction et histoire authentique, le spectacle musical Piaf, je me fous du passé fait revivre avec intensité le répertoire mythique d’Edith Piaf. Livret touchant, incarnation troublante et jeu maîtrisé : la Môme prend vie sous nos yeux ébahis.
Lorsqu’en 1938, un producteur malhonnête propose à Thérèse, chanteuse de rue sans le sou, d’interpréter la Môme dans un cabaret, le destin de la jeune fille bascule. Sa voix, ses gestes et mimiques, son attitude, sa posture, son physique, sa façon de parler…Il n’y a aucun doute : la ressemblance avec Edith Piaf est frappante.
Les deux comédiennes-chanteuses incarnent Thérèse et Edith Piaf avec brio. Léa Tavares, dont la voix, la sincérité et la sensibilité émeuvent profondément, joue le rôle de Thérèse jeune, tandis que Béatrice Bonnardeau, au jeu remarquable, incarne ce même personnage quelques années plus tard.
Le public savoure ainsi avec émotion les incontournables d’Edith Piaf : « La Foule », « La vie en rose », « Hymne à l’amour », « Padam, padam » …Tantôt accompagnée par un pianiste en live également comédien, tantôt a cappella, Thérèse touche le cœur des spectateurs en donnant vie à la Môme avec passion et ferveur.
Une icône de la chanson française
Le temps passant, la « véritable » Edith Piaf sombre dans la folie et ne peut plus assurer ses concerts. C’est alors que Monsieur Louis, son producteur, propose à Thérèse de la remplacer complètement. Infatigable et travailleuse d’arrache-pied, celle-ci accepte et effectue de nombreuses représentations, usant son corps souffrant déjà d’anévrisme. Les injections de morphine lui permettent de tenir le coup…Mais pour combien de temps encore ?
La vie de Thérèse se joint progressivement à celle d’Edith Piaf pour finalement laisser place à une seule icône de la chanson française. Le spectacle propose ainsi une histoire fictive comprenant de nombreux éléments véridiques sur la vie d’Edith Piaf : ses rencontres, son travail, sa maladie, ses relations, sa personnalité…
Un cadre intimiste
Les costumes sont sobres, la mise en scène reste simple, épurée mais efficace avec la projection de quelques images d’époque sur le mur et le mouvement dans l’ombre de rares éléments de décor.
Cette mise en scène habile et modérée permet de mettre en valeur les deux comédiennes incarnant Edith Piaf en robe noire grâce à des halos lumineux. Ces douches de lumière soulignent l’intensité des chansons et favorisent un cadre intimiste, proche du public.
Joué au Théâtre Essaïon du Festival d’Avignon 2024 et précédemment au studio Hébertot à Paris, le spectacle Piaf, je me fous du passé devrait revenir prochainement dans la capitale. En attendant, vous pouvez retrouvez ici les dates de tournée prévues pour la saison 2024/2025.
Une chose est sûre : On ne regrette rien !
Crédit Photo : Philippe Escalier, Najim Chaoui, Ludovic Boucard