Ces quelques mois de pause ont permis aux frères Safa de repenser quelques éléments, qui nous devons le dire, donnent une nouvelle dimension positive à cette aventure. La mise en scène a été revue, donnant un maximum de rythme à l’histoire et permettant une immersion totale dans le monde de la piraterie. Les chorégraphies endiablées et les scènes d’armes sont d’une grande qualité et entraînent le public tout entier.
Nous sentons aussi une belle liberté prise par les créateurs, à l’image de la clôture du premier acte, où le choix musical et introspectif d’une valse est assez audacieux mais ne laisse personne indifférent.
Et puis, arrêtons-nous sur la musique puisqu’une comédie musicale est avant tout l’art de combiner des voix à une orchestration de qualité au service d’une histoire, racontée sur scène. C’est là le grand point fort de ce spectacle.
Samuel Safa, compositeur de la partition, utilise toutes les capacités d’un orchestre symphonique pour animer les personnages avec de belles orchestrations. C’est parfois audacieux (utilisation de dissonances et de modulations qui sont les bienvenues) en mélangeant également les genres : passages symphoniques ou plus intimistes au piano avec des incursions vers le rap, des sonorités africaines et même de l’électro.
Nous passons avec plaisir d’une ouverture orchestrale thématique à une succession de chansons qui, toutes les unes après les autres, restent en tête. Que ce soit en solo, en duo, ou en chœur, nous sommes agréablement surpris par la qualité vocale de l’ensemble du casting.
Côté tubes, on retient « Le grand départ », « La chanson de Zizard » (attention, sourires garantis), « Le vrai talent c’est de faire avec c’qu’on a » qui pourrait vous rassurer sur vos talents culinaires, ou bien « Tourne en rond », LA chanson du spectacle. Sans oublier la très belle « Fière d’être une femme », qui fait partie du catalogue de nouvelles chansons que nous avons pris grand plaisir à découvrir.
Il faut également souligner le travail de création d’une vraie identité sonore, et de riches orchestrations qui exploitent les capacités du pupitre des cordes, mêlées à des instruments solistes telles que des flûtes, cloches, clarinette, accordéon ou bien le piano. Une harmonie qui est bel est bien au service de la tessiture de chaque personnage et donc de l’histoire.
Enfin, nous notons également l’influence certaine de la musique de films (Samuel Safa est compositeur pour le cinéma et de jeux vidéo). Le titre « bataille » n’est pas sans rappeler la musique de Gladiator de Hans Zimmer ou de certaines partitions de John Williams avec l’utilisation des chœurs.
Bref, vous l’aurez compris, on en redemande ! On rêve d’une représentation avec un orchestre live à l’issue de la tournée de 2022 pour fêter les un an du spectacle ! Alors moussaillon, partez à l’abordage du Casino de Paris. Vous avez jusqu’au 5 décembre 2021, et une tournée est annoncée à travers la France en 2022 .
Eve-Marie et Luc
Pirates, le destin d’Evan Kingsley, spectacle musical familial (tout public) de Julien Safa (livret et histoire originale) et Samuel Safa (musique).
De retour au Casino de Paris du 23 octobre au 5 décembre 2021 et en tournée dans toute la France
Mise en scène : Les frères Safa ; Chorégraphies : Thomas Bimaï et Igor Le Pipec ; Chorégraphies de combat : Albert Goldberg; Décors : David Ledorze; Décors multimédia : Marc Dossetto; Costumes : Magali Gineau; Coiffures et maquillages : Magali Jünemann; Lumières : Simon Keller; Animations : Valentin Ducloux et Jeremy Barrault
Un spectacle parrainé par Christophe Lambert. Avec : Jimmy Costa Savelli, Jerôme Pradon, Océane Demontis, Julien Safa, Harold Simon, Maxime Bregowy, Alex Dey, Didier Clusel, Lorena Masikini, Yann Migliore, Garcia Alejo Thomas, Cindy Lepage, Axelle Rabia, Suzon Naiman, Lola Rose