Critique : Poétique "Peau d'Âne" au Théâtre Marigny

Temps de lecture approx. 4 min.

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Le Théâtre Marigny ouvre en beauté sa nouvelle saison musicale, après cinq ans de fermeture pour travaux afin de faire peau neuve, avec une enchanteresse adaptation de Peau d’Âne, le film de Jacques Demy avec les musiques et chansons de Michel Legrand. On en ressort sur un petit nuage.
Il était encore une fois une adaptation du conte de Charles Perrault 
Un jour, un roi riche et puissant perd sa femme bien-aimée qui lui fait promettre de se remarier avec une femme plus belle qu’elle. En quête d’une nouvelle épouse, il tombe amoureux de sa propre fille. Demandée en mariage, la princesse, conseillée par sa marraine la fée, exigera pour dot des cadeaux insensés. Elle lui demande ainsi trois robes tissées, l’une avec le temps, la seconde avec les rayons de la lune et la dernière avec la lumière solaire. Enfin, elle lui réclame la peau de l’âne magique, celui qui, avec ses excrétions d’or, a rendu riche et prospère tout le royaume. Mais le roi lui offrira tous ces objets, et pour échapper à ce mariage, la princesse dû s’enfuir du palais, revêtue de la fameuse peau d’âne. Elle vivra pauvrement, loin du royaume, avant de rencontrer un jeune prince. 
Le conte a maintes fois été repris, en ballet, en film, en opéra, en roman, en bande dessinée. Ici, Claire Chazal, qui ne semble pas encore très à l’aise sur scène sans le filtre d’une caméra, nous narre la revisite du film de 1970 de Jacques Demy en reprenant les désormais très connues musiques de Michel Legrand (Amour, Amour et Recette pour un cake d’amour) reprises par le public. Et on remplaçe l’inoubliable Catherine Deneuve par la ravissante Marie Oppert à la voix gracieuse qui nous délivre une magnifique naïve Peau d’Âne. 
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Malgré la noirceur du thème, des couleurs scintillantes à tous les égards
On peut tout d’abord se demander pourquoi le choix de Peau d’Âne ? Un conte qui traite de l’inceste sans réellement le condamner : certes, le « méchant » n’obtient pas ce qu’il veut, mais il n’en est pas puni pour autant. Ainsi qu’un conte qui dépeint principalement les femmes comme sottes ou vaines ou même parfois les deux. A défaut d’avoir des réponses sur le fond, nous n’avons pas pu cependant nous empêcher de savourer la forme. Si le spectacle aborde le thème honteux de l’inceste que le roi justifie par la promesse qu’il a faite à sa défunt épouse, l’obscur dessein de ce dernier contraste avec le décor boisé et lumineux dans lequel les protagonistes évoluent tout au long du spectacle. Nous sommes plongés en plein forêt bleue et verte d’un monde merveilleux au sens surnaturel de ce dernier. Celui-ci prend encore plus d’ampleur par la mise en place d’un miroir au fond de scène qui approfondit le décor dans le théâtre.
La scénographie et la mise en scène restent assez sobres. Ce sont les choeurs qui amènent et enlèvent les morceaux de décors et/ou accessoires qui laissent deviner le lieu de l’action. Gros succès d’ailleurs dans le public avec les statuettes de trône du père et de la mère du Prince qu’on vous laissera découvrir. Cette sobriété a l’avantage de mettre en avant l’extravagance des étincelants costumes des personnages. On assiste à un véritable défilé de haute couture en ce qui concerne la très précieuse garde robe de Peau d’Âne, mais tous les costumes du spectacle rivalisent de volumes, de textures chatoyantes aux couleurs bleue, verte, violette, et rouge profondes. 
Une pointe d’audace et un soupçon de modernité
Voici la recette du cake d’amour, non, pardon, de cette nouvelle charmante adaptation. Malgré une langueur qui au début nous rappelle le rythme lent du film des années 70, nous sommes séduits par les constantes petites touches de modernité par ci par là. Les personnages féminins, notamment de la Fée Marraine et la Reine, apportent la pointe d’humour nécessaire. Qui parfois a la délicieuse effronterie d’aborder une société plus contemporaine puisqu’il est bon de préciser que malheureusement, seules les femmes pourront se présenter pour essayer la fameuse bague, au grand dam des jeunes hommes du Royaume.
La cerise sur le gâteau s’avère la douce surprise d’effets de vol pour célébrer l’amour de Peau d’Âne et son Prince dans leurs rêves secrets. Et enfin, sans tout vous dévoiler, on peut vous révéler que la Fée Marraine ne se déplace pas en volant, que Peau d’Âne ne s’échappe pas de chez son père en cheval, et que les deux tourtereaux ne voyagent pas en noce en calèche…. Alors, « Peau d’Âne, Peau d’Âne, vous l’aimerez tant ? » 
Découvrez la bande annonce du spectacle :
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Crédits photo : Julien Faure
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peau d'âne affiche marignyPeau d’Âne, d’après le film de Jacques Demy

Du 14 novembre 2018 au 17 février 2019
Au Carré Marigny

75008 Paris

Musique : Michel Legrand ; Direction artistique : Emilio Sagi, Daniel Bianco, Pepa Ojanguren et Nuria Castejon ; Direction musicale : Thierry Boulanger et Patrice

Avec : Marie Oppert, Michael Denard, Olivier Fredj, Emma Kate Nelson, Marie-Agnès Gillot, Franck Lopez, Christine Gagnieux et Claire Chazal

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Image de Margot Capespine

Margot Capespine

Etudiante en cinéma, c'est ce dernier qui m'a mené à la comédie musicale en visionnant les perles de l'âge d'or d'Hollywood. Le virus s'est développé avec une passion pour la version spectacle vivant de ce genre, jusqu'à envahir ma vie professionnelle puisque je produis les spectacles et parades d'un célèbre parc d'attractions dans l'est parisien. J'ai rejoint Musical Avenue et sa merveilleuse équipe en 2013 par envie de développer la légitimité et la popularisation de ce genre qui mérite d'être incontournable à Paris.
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