Comédie musicale absolument culte en Autriche depuis 2006, Rebecca n’avait à ce jour jamais été adaptée en anglais. C’est au Charing Cross Theatre que nous avons pu découvrir sur scène cette histoire considérée comme un des classiques de la littérature anglaise.
les chroniques de manderley
Avant d’être une comédie musicale, Rebecca a d’abord été un roman de l’auteur britannique Daphné du Maurier paru en 1936. Inspiré par les œuvres de Charlotte Brontë et Jane Austen, on y découvre l’histoire d’une jeune femme anonyme intitulé « I » tombant amoureuse de Maxime de Winter, récemment veuf et de 20 ans son ainé. Malgré la différence d’âge, leur romance s’embrase et ils décident rapidement de se marier et de vivre ensemble dans le magnifique manoir de Manderley en Cornouailles, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Alors que tout aurait pu bien se passer, la gouvernante – Mme Danvers – ne cesse de comparer cette nouvelle recrue à la précédente épouse de Mr de Winter, morte noyée dans de mystérieuse circonstances. La jeune fille va alors être perdue entre les soupçons qu’elle porte sur son mari et l’étrange rejet de la gouvernante. Le livre fut d’abord adapté en film par Alfred Hitchcock en 1940 et récolta pas moins de 11 nominations aux oscars pour en gagner 2 (dont celui de meilleur film). Une version un peu plus moderne vit le jour en 2020 sur Netflix avec notamment Lily James, Kristin Scott Thomas et Armie Hammer.
Pour découvrir cette histoire en comédie musicale, Il aura fallu attendre 2006 en Autriche. Grâce à un succès retentissant, elle fut rapidement traduite dans une dizaine de langues et comptabilise pas moins de 2 millions de spectateurs à ce jour. Elle aurait dû débuter en anglais à Broadway en 2012 mais de nombreuses histoires entre fraude et mort soudaine ont définitivement enterré le projet outre-Atlantique. Connue pour ses gigantesques décors, ses orchestrations démesurées et son histoire mystérieuse, Rebecca avait tout pour séduire le public londonien mais malheureusement le coup de foudre n’a pas eu lieu.
une scénographie minimaliste pour un orchestre démesuré
Dans n’importe quelle adaptation de la comédie musicale dans le monde, Rebecca a toujours été dans la splendeur et la grandeur. C’est pour cette raison que nous avions été étonnés par le choix du Charing Cross Theatre, petit théâtre en couloir de 265 places à la scène minuscule, pour accueillir la vingtaine d’artistes et les 18 musiciens cachés sous la scène. Nos craintes se sont confirmées en arrivant dans la salle, difficile d’imaginer au lever du rideau le sublime manoir de Manderley avec le peu de décors présents sur scène. Entre projections floues et panneaux qui grincent, le prix du billet ne semble pas justifié avec une mise en scène aussi décevante. Même si la distribution fait tout pour pallier à ce manque flagrant de moyens, notre œil est constamment perturbé par ces éléments qui nous sortent de l’histoire. En revanche, les moyens ont été mis dans un magnifique orchestre de 18 musiciens qui réussit paradoxalement à faire vibrer les sublimes partitions de Sylvester Levay, faisant parfois penser à Phantom of The Opera ou Les Miserables. Le contraste est donc d’autant plus saisissant entre la richesse des orchestrations et la froideur des décors.
La distribution ne s’en sort pas trop mal en dépit du manque de place sur scène pour évoluer. Une artiste se démarque largement du lot par son charisme, sa voix et son rôle : Kara Lane. Absolument fascinante en gouvernante folle et manipulatrice, elle porte le show sur ses épaules dès qu’elle apparaît sur scène. L’ensemble fonctionne bien et offre de jolis moments de groupe qui nous laissent imaginer ce à quoi aurait pu ressembler le spectacle sur une scène à la hauteur de la folie de l’œuvre.
Rebecca avait une sacrée réputation derrière elle à cause des productions pharaoniques autrichiennes ; cette première version en anglais souffre forcément des comparaisons avec ce qui a pu se faire dans le passé. Malgré la qualité des orchestrations, la mise en scène austère et sans éclat plombe le spectacle qui aurait certainement pu briller dans un plus grand théâtre. À croire que la malédiction autour de ce spectacle dépasse les frontières. Compte-tenu des critiques assassines de l’autre côté de la Manche, difficile d’imaginer un jour découvrir le gigantesque Manoir de Manderley brûler à nouveau les planches d’un théâtre londonien.
Crédit Photos : Mark Senior
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