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L’Amérique à la fin d’un millénaire
Rent est l’une des oeuvres les plus historiques du “Great White Way”. Au début des années 90, Broadway n’a rien de sa splendeur d’aujourd’hui. Les théâtres sont moins fréquentés, les rues sont occupées par les prostitués et les dealers. Le quartier renaît grâce à deux mastodontes du théâtre, Disney et Cameron Mackintosh (Les Misérables ; The Phantom of the Opera). Leurs énormes productions clinquantes attirent les foules en masse. Au même moment, de plus en plus d’artistes sont atteints du SIDA. Bien que le sujet avait été consciencieusement évité sur scène jusque là, les auteurs prennent la parole pour sensibiliser sur l’épidémie. Des créations nouvelles comme Falsettos et Angels in America foulent les planches. Inspiré par son quotidien, Jonathan Larson adapte l’opéra La Bohème de Puccini et donne naissance à Rent en 1996. La comédie musicale changera la face de Broadway.
Sur fond de musiques rock et modernes, Rent dépeint le quotidien d’artistes marginalisés faisant face au fléau du SIDA. La pièce marque le public par ses portraits inédits et touchants de personnes séropositives. Elle devient le porte-parole de toute une génération, comme l’a pu être Hair trente ans plus tôt ou Dear Evan Hansen actuellement à l’affiche. Malheureusement, son créateur n’en sera jamais témoin. Il décède la veille de sa première Off-Broadway. Le spectacle se jouera pendant douze ans sur 5 124 représentations à Broadway. Il remportera quatre prestigieux Tony Awards, dont celui de la Meilleure Comédie Musicale. L’auteur sera couronné à titre posthume d’un précieux Prix Pulitzer, récompensant l’excellence dans le milieu du journalisme et des arts. En 100 ans, seulement neuf comédies musicales ont reçu ce prix, dont Hamilton dernièrement en 2016. Rent occupe maintenant la onzième place des productions les plus jouées à Broadway.
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Deux décennies après sa création, la FOX a voulu rendre hommage à Jonathan Larson et son oeuvre devenue iconique. La légende revit aujourd’hui malgré des audiences inférieures aux précédentes adaptations en direct de la chaîne. Le programme a tout de même réussi à toucher les millennials (générations Y et Z). Ce nouveau public, né après la création de Rent, n’avait pas encore eu l’occasion d’expérimenter le phénomène.
« La Vie Bohème » à une heure de grande écoute
La soirée s’ouvre sobrement sur une citation du compositeur accompagnée des célèbres premiers accords de “Seasons of Love”. L’émotion se fait déjà sentir. Le spectacle commence : la veille de Noël, Mark et Roger, deux colocataires et artistes paumés, sont dans leur appartement. Celui-ci semble petit et étriqué. Quand on se souvient du décor de Broadway, il y a de quoi être déçu. Cela n’a rien de l’installation spacieuse et foutraque que l’on pouvait voir sur les planches. Mark tourne un documentaire, Roger joue de la guitare. Soudain, les plombs sautent. Le rideau qui formait les murs de la pièce disparaît et les sons de guitares rock retentissent pour la première chanson “Rent”. Un immense plateau somptueux se révèle, ainsi que son public déchaîné. On est émerveillé, et rassuré par la même occasion. On retrouve le décor fait de métal, d’échafaudages et de bric et de broc. L’esprit Rent est là !
Chanson d’ouverture « Rent’ par Jordan Fisher (Mark) et Brennin Hunt (Roger) :
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L’action se passe sur 360 degrés. L’appartement se situe au milieu du studio, une fosse pour le public tout autour. Une passerelle large faisant partie de la scène encercle la fosse. Une autre partie du public est assise le long des bords du studios. Les membres de l’ensemble se baladent et dansent partout pendant toute la soirée. Où qu’il soit, le public pourra toujours admirer des éléments de la mise en scène, à la façon de Natasha, Pierre & The Great Comet of 1812. Le choeur reste subtile et n’abuse pas des chorégraphies. Il est toujours présent sans prendre le pas sur l’action principale, remplissant le studio avec un aspect général esthétique et harmonieux.
Le décor représente un quartier de New-York. On retrouve des cabines téléphoniques, des graffitis et même une station de métro. On ressent l’esprit des années 90, notamment dans les costumes. Ces derniers ont été légèrement mis au goût du jour pour toucher un public plus actuel. Même si les comédiens principaux changent de vêtements au fil des pauses publicitaires, ils porteront au moins une fois la tenue iconique de leur personnage : le pantalon aux motifs écossais de Roger, la tenue de Mère-Noël d’Angel, la robe mauve en latex de Mimi… Seule Mark n’enfilera pas son pull bicolore démodé. Que les fans ne s’offusquent pas, le fameux sweater fera son apparition dans un clin d’oeil moqueur.
« Tango: Maureen » par Jordan Fisher (Mark) et Kiersey Clemons (Joanne) :
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Une nouvelle génération pour « Rent »
Pour cet événement spécial, des jeunes talents connus des millennials ont été sélectionnés. Vanessa Hudgens (High School Musical ; Grease Live) joue le rôle de Maureen, la révolutionnaire libérée. Brennin Hunt (Nashville ; X factor) incarne Roger, le musicien tourmenté. Jordan Fisher (Grease Live ; Hamilton) devient Mark, le cinéaste moqueur. Valentina (RuPaul’s Drag Race), habituée aux playback d’Ariana Grande, enfile les talons aiguilles du drag queen Angel.
Malheureusement, Brennin Hunt s’est blessé la veille de la diffusion. Les téléspectateurs n’ont pas pu apprécier le programme en direct. Une version pré-enregistrée d’une précédente répétition a été diffusée à la place. Seul le final a été remis en scène en prenant en compte la blessure de l’acteur pour être joué en live. Pour cause, une surprise de taille attendait le public pour clôturer la soirée : la première distribution de Rent au complet est apparue sur scène pour rechanter la chanson phare “Seasons of Love”.
La première distribution de « Rent » reprend « Seasons of Love » pour le final :
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Les comédiens de la nouvelle génération sont néanmoins légèrement en-dessous de leurs prédécesseurs. Ils retranscrivent moins bien les sarcasmes et l’humour de leurs personnages. Ces derniers manquent également de subtilité et de profondeur. Mark perd son côté intello et impertinent. Mimi doute moins et montre trop de confiance en elle. Roger est moins torturé. Angel n’a plus autant de bienveillance et de gentillesse qui fait tout le charme du personnage.
Vanessa Hudgens et Tinashe (Out of Jimmy’s Head ; Mon oncle Charlie), respectivement Maureen et Mimi, sont plutôt décevantes. La première surjoue en permanence, essayant de prouver qu’elle n’est plus la petite fille sage de Disney. Son solo “Over the Moon” n’était pas au niveau de la prestation d’Idina Menzel (Wicked ; La Reine des Neiges) qui a créé le rôle. La seconde semble antipathique et n’a pas la voix assez puissante pour incarner l’attachante Mimi. Sa version d’“Out Tonight” était moins entraînante que celles de Daphne Rubin-Vega (Smash ; The Rocky Horror Show) et de Renée Elise Goldsberry (Hamilton ; The Lion King).
Néanmoins, Kiersey Clemons (Dope ; Transparent) en Joanne est touchante dans une version plus vulnérable du personnage. Brandon Victor Dixon (Jesus Christ Superstar Live in Concert ; The Color Purple), dans le rôle de Tom, vole la vedette avec son solo puissant et émouvant “I’ll Cover You (Reprise)”.
« I’ll Cover You (Reprise) » par Brandon Victor Dixon :
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L’esprit de Jonathan Larson toujours présent
Malgré une distribution peu satisfaisante en général, la production n’a pas oublié de mettre en valeur le message de la pièce. L’annonce de la diffusion de Rent sur une chaîne nationale à grande audience avait de quoi déconcerter. La comédie musicale parle frontalement de thèmes peu conventionnels comme l’homosexuelalité, la drogue et le SIDA. Pourtant, l’adaptation télévisée ne fuit pas le sujet. Au contraire, le visage de la maladie est montré clairement.
Les passages les plus émouvants de la soirée restent les réunions du groupe de soutien aux personnes séropositives, animées par Keala Settle (The Greatest Showman ; Waitress). Impossible de ne pas vibrer en écoutant “Will I?” où tous les personnages se demandent s’ils se réveilleront un jour de ce cauchemar. La chanson légendaire “Seasons of Love” a été repensée en donnant cette fois la voix aux personnes atteintes du SIDA.
« Will I? », l’un des morceaux les plus émouvants de la soirée :
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Même s’il n’est plus de ce monde, l’auteur de Rent vivait dans cette adaptation. La soirée s’ouvrait sur une de ses citations. Pendant la chanson finale, le projecteur de Mark pour montrer son documentaire à la base diffusait une rétrospective sur le compositeur à la place. Un message poignant accompagnait son portrait, rappelant l’impact de son oeuvre : “Alors que Jonathan Larson est mort sans pouvoir assister à son succès, son héritage continue à vivre aujourd’hui et pour toujours.”
525 600 moments de pure émotion
Plus de vingt ans après sa création, il était essentiel de faire revivre Rent. Notamment pour un jeune public qui n’a pas connu les ravages causé par le SIDA dans les années 90. Il était important de montrer la différence et l’ouverture dans l’Amérique des années Trump. La force de Rent est intemporelle et son message résonne encore. On pourrait quand même regretter une version 2019 un peu trop propre. La grosse production de la FOX perdait le côté amateur et avant-gardiste de la pièce. La sensation de petite troupe unie dans le projet se faisait moins sentir. Pas d’inquiétude, la grandeur de Rent était quand même au rendez-vous dans cette adaptation toujours aussi bouleversante.
Le grand final de « Rent: Live » juste après la rétrospective sur Jonathan Larson :
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Pendant le final, Mark chante “il n’y a pas de futur, il n’y a pas de passé”. En vérité, Rent est le passé et le futur. Jonathan Larson a su retranscrire soixante-dix ans d’histoire de la comédie musicale. Sa pièce est un descendant direct de Porgy and Bess de Gershwin, des créations de Stephen Sondheim et West Side Story, de Godspell de Stephen Schwartz, de Cabaret de Kander & Ebb, d’Un violon sur le toit…
Elle fut un point de jonction entre deux ères à Broadway juste avant l’an 2000. Tel un prisme qui reçoit la lumière d’un côté et la diffuse de l’autre en différentes ondes. Son succès aura fait germer énormément de créations comme Hamilton, Spring Awakening, Next to Normal, Come From Away, The Last Five Years. Voire même Moulin Rouge au cinéma ou la comédie musicale Hit List dans la série Smash… La FOX a entièrement fait honneur à l’une des propositions les plus audacieuses de Broadway. Nous ne pouvons que recommander de tout coeur cette version de 2019.
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Rent Live, de Jonathan Larson
Diffusé le 27 janvier 2019 sur le FOX (Etats-Unis)
Réalisation : Alex Rudzinski ; Scénario : Kristoffer Diaz ; Musique, paroles et livret : Jonathan Larson ; Direction artistique : Adam Rowe ; Décors : John Sparano ; Costumes : Angela Wendt ; Chorégraphies : Sonya Tayeh
Avec Jordan Fisher (Mark), Brennin Hunt (Roger), Brandon Victor Dixon (Tom), Kiersey Clemons (Joanne), Vanessa Hudgens (Maureen), Tinashe (Mimi), Valentina (Angel), Keala Settle (Cy / Mrs. Davis), Mario (Benjamin), Hannahlei Cabanilla (Ensemble), Emerson Collins (Ensemble), Jennifer Leigh Warren (Ensemble), Debra Cardona (Ensemble), Idina Menzel, Daphne Rubin-Vega, Fredi Walker-Browne, Anthony Rapp, Taye Diggs, Jesse L. Martin, Wilson Jermaine Heredia, Adam Pascal
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